Chapitre 2

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C'est l'heure de ma pause déjeuner, je peux enfin aller m'acheter à manger car j'ai déjà fini tout ce que j'avais dans mon sac, et malgré ça, j'ai toujours faim. Les huit barres de chocolat, les trois pommes, la cannette de jus d'amande, la grappe de raisin, les deux Kinder et le donuts que je viens tout juste de finir ne m'ont servi que d'appéritifs. J'ouvris mon sac et jetai tous les emballages de nourritures qu'il y avait à l'intérieur dans la poubelle.

Mon sac me paraît vide tout à coup.

M'apprêtant à sortir, j'allai dans le bureau de Mike qui est à quelques pas du mien et entrai après qu'il m'ait donnée la permission.

_Je pars manger. Tu viens avec moi? Lui demandais-je.

Il me sourit avant de répondre :

_Merci. Mais je veux m'occuper de quelques dossiers pour être en avance sur mon emploi de temps.

_Ah d'accord ; soufflais-je, un brin déçue. Tu veux que je t'apporte quelque chose.

_Un croissant ferait l'affaire.

_Ok, à toute.

J'allai sortir quand il me rappela:

_Em?

_Oui? Répondis-je en retournant sur mes pas.

_Fais attention à toi.

Je lui offrit un sourire chaleureux avant de sortir après lui avoir fait un signe d'aurevoir.

Ma boulangerie préférée est à seulement quelques minutes de la clinique. Ils y vendent de succulents croissants au chocolat croustillants. Arrivée à destination, je saluai Juan, le vendeur qui a fini par devenir un ami. J'achetai quelques pains, des croissants et d'autres petits fours puis me dirigea vers le café d'en face où ils y vendent les meilleurs chocolats chauds, après les miens, évidemment.

J'entrai dans le café et je choisis une table qui le donnait une magnifique vue sur les gigantesques bâtiments de New York. Quelques minutes plus tard, mon chocolat chaud et ma crêpe au chocolat sapoudré de sucre me fut servi et je ne tardai pas à l'attaquer. Il me fallut un temps pour remarquer l'homme au sourire séducteur qui s'était assis sur la chaise en face de moi.

Génial!

Je fis comme s'il n'existait pas et continuai à manger.

_Vous êtes ravissante; dit-il en rompant le silence qui m'était si paisible.

Je ne lui lançai même pas un regard et croquai dans ma délicieuse crêpe.

Hum, un délice.

_Je suis Adrien McMaster.

Et qu'est-ce que j'en ai à faire de qui tu es?

Je l'ignorai toujours et il me dit d'une voix doucereuse, après quelques minutes:

_Puis-je connaître le nom d'une si ravissante demoiselle?

Cette fois-ci, je pris la peine de le regarder. Grand, blond aux yeux bleus, une bouche fine et un sourire laissant apparaître de belles fossettes; il était à tomber par terre.

Il serait venu deux ans plus tôt, je me serai peut-être laissée aller. Mais maintenant...

C'est là qu'il eut une réaction qui me laissa perplexe. Ses yeux s'aggrandirent et sa bouche s'ouvrit, formant un "O".

_Vous êtes Emilie Grey, la femme de Christopher Grey; s'exclame-t-il.

Seigneur! Encore ce fichu nom.

_Ex femme; rectifiais-je en essayant de masquer la douleur qui m'étreignit en prononçant le mot ex.

_Ah c'est vrai! Vous avez divorcé; reprit-il en semblant un peu gêné.

Merci de me le rappeler. C'est vrai que j'avais oublié.

_Puis-je vous demander pourquoi?

Eh oui! Personne d'autre que sa famille, Mike et moi, même pas la presse n'est au courant de la cause de ce brusque divorce. Les paparazzis, fidèles à eux-mêmes, ont bien essayé de creuser cette affaire, mais il les a fait taire car du jour au lendemain, je n'ai plus vu de journalistes autour de moi, et tant mieux.

_C'est ce que vous venez de faire; répliquai-je plus froidement que je ne l'aurai voulu.

Ayant terminé mon déjeuner, je fis signe à un serveur afin de payer l'addition.

_Désolé, ma question était impertinente.

_En effet.

Le serveur arriva et j'allai payer quand l'homme en face de moi~dont je ne me rappelle plus le nom~ le fit à ma place. Je donnai quand même ce que je lui dois au serveur et sortis du café, le pot de colle derrière moi.

Il me rattrapa, son sourire séducteur de retour :

_Puisque vous êtes libre; je vous invite à dîner ce soir; me dit-il en me tendant une carte.

Je le regardai d'un air blasé, mes yeux défilant de sa carte à lui , je fis le manège plusieurs fois avant de le laisser planter là et de continuer ma route. Mais évidemment, il n'allait pas me laisser tranquille aussi facilement.

_Demain alors ou après demain, c'est quand vous voulez ; renchérit-il en me tendant toujours sa carte.

Je soufflai, désespérée. Il ne compte vraiment pas me lâcher. Je pris sa carte en souriant et lui dit, résignée:

_Bien. Mais c'est moi qui choisit où.

_Comme vous voulez, ravissante jeune femme.

Mon sourire s'effaça à la seconde à laquelle je fus dos à lui et je l'entendis crier un Yes derrière moi.

Je serai lui, je ne serai pas si contente.

Je jetai sa carte à la première poubelle que je rencontrai et continuai ma route vers la clinique.

Une grossesse cachée. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant