Chapitre 8

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L'heure est venue de sortir de cette chambre. Je porte une magnifique robe bleue que Mike a voulu m'acheter à tout prix. Les cheveux ramenés en un chignon avec quelques mèches libres, un peu de maquillage, des sandalettes car il est hors de question que je porte des talons, et voilà.

Je me décidai enfin à sortir de cette pièce et allai au salon.

_Est-ce que tu es...

Mike ne termina pas sa phrase et me regarda de la tête aux pieds, la bouche ouverte.

_Tu... Tu...

Un petit sourire apparut sur mes lèvres. S'il est comme ça c'est que je suis renversante ~je suis juste réaliste~, je me demande alors qu'elle sera la réaction de Chris.

C'est fou. Maintenant je suis excitée d'arriver à cette soirée.

Je détaillais Mike moi aussi et il est vraiment beau dans son costume bleu. J'ai voulu que l'on soit assorti. J'en connais une qui recevra des regards tranchant de la gente féminine ce soir. Moi. Mais je m'en fiche.

*****

Quelques minutes après ma sortie de la chambre, Mike avait retrouver sa langue et il n'avait pas hésité à me complimenter. Ce qui m'a vraiment fait plaisir. J'en ai bien besoin avec ce ventre rond.

Maintenant, nous sommes juste devant la villa familiale, celle dans laquelle j'habitais avec Chris et sa famille. Ces parents voulaient qu'ils vivent avec eux, même mariés, et comme nous avions notre propre aile, ça m'allait.

Mike sortit rapidement de la voiture sous les projecteurs des journalistes et vint m'ouvrir la porte. Il me tendit une main que j'acceptai avec plaisir et descendit de la voiture. En effet, les paparazzis ne tardèrent pas à immortaliser ce moment. Je leur demanderai une copie plus tard, pour voir ma tête à ce moment là.

Il referma la portière derrière moi et laissait sa main autour de la mienne. Cela me gênait un peu mais je ne dis rien. Ensemble, nous avançâmes dans l'allée et après vérification, on fut autorisé à entrer.

Voir cette villa me rappelait tant de souvenirs, des bons et des mauvais. Chaque centimètre carré de cette maison me rappelait quelque chose. En souriant, je me remémorais ce que j'avais vécu ici, jusqu'à ce que mon dernier jour dans ce lieu ne vienne dans ma tête et je serrais inconsciemment la main de Mike. Ce dernier la caressa avec son pouce et peu à peu, je me détendis. Je le remerciai en souriant et fit abstraction des regards sur nous. Je parcourus des yeux la salle et repérai cette Anna McMaster qui avait presque les seins dehors, tellement son décollecté est grand, elle était penché vers un homme qui m'est inconnu et de là où je suis, je voyais bien son regard doux et son sourire de garce.

Pourquoi faut-il qu'elle cherche toujours ailleurs alors qu'elle a gagnée le gros lot?

Mike me guida vers un homme d'une soixantaine d'années et après salutations, nous présenta. Il commencèrent un peu à parler affaires et étant sa secrétaire, je me joignis à la discussion. Quelques minutes plus tard, je n'arrivais plus à résister.

Je chuchotai à Mike:

_Je vais au buffet si ça ne te dérange pas.

_Pas du tout; me répond-il en souriant.

Je ne perdis pas de temps, et allai vers ce buffet qui me faisait de l'œil depuis une bonne demi-heure. Je me servis avec hâte et entama ce délicieux repas. Miam.

_Vous avez le culot de venir ici après ce que vous avez fait; me demande une voix que je reconnus comme celle d'un serpent.

Je me tournai vers Anna après m'être essuyé la bouche et lui rendit son sourire hypocrite.

_Et vous, vous avez le culot de venir me faire la morale alors que vous savez que je peux très bien vous casser la gueule; répliquai-je, ne me départissant pas de mon sourire.

C'est vrai qu'il n'est inconnu pour personne que j'avais cassé la gueule à une personne quand j'étais mariée. Elle avait insinué que je ne méritais pas Chris parce que je suis d'une basse classe mais qu'elle, elle serait la femme idéale. Et j'avais un caractère très explosif à cette époque.

Anna partit en claquant furieusement ses talons sur le sol. Bon débarras.

Je continuai de manger avec appétit, jusqu'à ce qu'un silence total régnait dans la pièce. Ça, c'est quand il est arrivé. Je ne me rétournais pas vers la porte principale, figée. Merde, c'est pas le moment de se dégonfler. Pour me redonner du courage, je m'emparai d'une coupe sur la table, contenant un liquide orange. Les serveurs sont vraiment discrets, je n'ai vu personne me servir. Je ne sais pas qu'est-ce que c'est, mais ça ressemble à du jus de pomme. Je la portai jusqu'à mes lèvres avant qu'elle ne me soit arrachée des mains sans que je n'ai pu y goûter.

_Non mais...

Le reste de ma phrase resta bloqué dans la gorge en rencontrant cette paire d'yeux noirs qui me lançait des éclairs. C'était pas à moi de faire ça?

_Qu'est-ce que tu voulais faire? Me demande-t-il, semblant retenir une grande colère.

_Au cas où ça ne se voyait pas, je buvais ; répondis-je.

_Et qu'est-ce que tu buvais?

_Bah, du jus de pomme; répondis-je.

Du jus de pomme bizarre, mais du jus de pomme tout de même.

Il laissa échapper un soupir avant d'examiner la coupe que j'avais quelques secondes avant, dans la main. Il fronça les sourcils et l'approcha pour sentir son odeur avant de jeter violemment le verre au sol, me faisant sursauter. Tous les autres invités eurent la même réaction.

Les serveurs arrivèrent à côté de nous à une vitesse phénoménale.

_Qui lui a donné ce verre? Demande-t-il, furieux.

_Personne ne me l'a donné ; intervenais-je; il était à côté de moi sur la table.

Ses poings se crispèrent encore plus. Qu'est-ce qui lui arrive?

_Trouvez-moi qui a posé ce verre ici; ordonne-t-il.

_Qu'est-ce qu'il y'a? Demandai-je.

_Ce n'était pas du jus de pomme, mais de l'araminus (espèce de plante créée par moi), du poison; répondit-il en me prenant dans ses bras pour me faire sortir de cette pièce.

Moi, j'étais beaucoup trop choquée pour riposter.

Bordel, j'ai failli être empoisonner.

Une grossesse cachée. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant