À l'aube des promesses. 1

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Noam la dévisagea ulcéré. Ses mots sonnaient faux. Il chercha le moindre bafouillement ou hésitation dans sa voix, mais n'en trouva guère. Il s'était préparé à tout sauf à cela et était incapable de la laisser partir.

Il voulut à présent en savoir plus, mais n'eut pas le temps de prononcer un mot, que déjà, elle s'enfuyait. Instinctivement, il l'imita et déploya ses longues jambes à sa poursuite.

Une course frénétique s'ensuivit.

Tess courait vite mais elle n'était visiblement pas assez rapide. Noam la rattrapa avant qu'elle n'aille plus loin, en la saisissant par le bras. Il l'obligea ensuite à se retourner vers lui.

Tout à coup, elle gémit, sous la pression douloureuse de ses doigts, enfoncés dans sa peau.

Aussitôt, il la relâcha en balbutiant de plates excuses. Hélas, ce fut trop tard. Tess s'écarta d'un mouvement brusque et détourna les yeux de lui. Elle l'ignora.

— Tess ! La rappela-t-il dans son dos, tandis qu'elle s'éloignait.

Elle aurait aimé que ses parents lui viennent en aide à ce moment précis, en faisant sonner son portable comme faisaient les adultes pour quémander le retour de leur progéniture. Or les siens se souciaient de bien d'autres choses, en cette fin de journée.

Sa mère s'activait aux fourneaux, quant à son père, lui, faisait ce qu'il faisait d'habitude, lorsque le stress le gagnait. Il écoutait des vieux disques de vinyle.

Tess était consciente qu'ils tentaient tous deux de retrouver une vie normale, depuis la nouvelle ahurissante. C'est pourquoi, ils se jetaient à corps perdu dans leurs occupations quotidiennes. Ils tentaient de sauver les apparences et cela était d'autant plus facile pour eux, étant donné leur immense fortune. Les gens n'iraient pas se risquer à se mêler de leurs affaires. Ils étaient lavés de tous soupçons.

Leur fille en revanche, ne l'était pas.

— Je peux savoir où tu comptes aller comme ça ? demanda Noam dans son dos, d'un ton sentencieux.

Tout en prononçant cette phrase, un pli soucieux barra son séduisant front.

Tess s'arrêta promptement pour lui faire de nouveau face.

— Pourquoi tu ne peux pas juste me laisser tranquille et t'en aller, Noam ?!

Elle avait dit cela avec tant de véhémence que ces mots lui transpercèrent le cœur.

— Arrête ! la supplia-t-il.

Son ton ressemblait cependant plus à un ordre qu'à un supplice.

L'adolescente se figea sur place. Elle le dévisagea, l'air effrayé.

Il se rendit alors compte qu'il venait d'élever la voix sur elle.

— Qu'est-ce qui te prend, tout à coup ? Pourquoi es-tu si méchante ?!

Quelque chose dans ses paroles la firent réagir car elle se mit soudainement à sangloter, culpabilisant son ami. Ce dernier s'avança timidement pour l'attirer dans ses bras, d'un geste protecteur.

Cette fois elle n'essaya pas de le repousser, meurtrie. Elle se laissa aller tout contre lui et enfouit son visage dans son cou.

Son corps entier était agité de tremblements.

Elle ne faisait pas semblant.

Tandis qu'il l'étreignait, elle pleura à chaudes larmes et agrippa entre ses poings le bas de son tee-shirt.

Noam l'avait toujours épaulée et cela quelles que soient ses humeurs. Elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. C'était son pilier.

Enfin, quand elle n'eut plus de larmes à verser, elle s'écarta de lui lentement. Elle craignait qu'il ne lui fasse faux bond.

Un Crabe entre NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant