Un nuage gris au lointain. 2

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Le surlendemain, Tess se réveilla aux aurores.

À peine levée, elle vit débarquer chez elle, une dame d'un certains âge.

Cette dernière avait une allure maigrelette et était vêtue d'un chemisier bleu canard, boutonné jusqu'au cou. Elle possédait également un ravissant accent anglais, dont le parler semblait provenir de l'Angleterre du Sud. Néanmoins, son débit de parole était plus lent que la moyenne, en raison de ses origines et de son accent hachuré.

Tess n'avait alors eu aucun mal à la comprendre. Elle même anglaise par ses origines Anglo-saxons.

Elle apprit ensuite par sa mère que la femme en question serait sa nouvelle prof d'anglais, à domicile. De plus, elle venait tout juste d'apprendre le danois, leur langue natale. Ce qui n'était pas rare pour une non native. Heureusement pour elle, une majeure partie de la population du Danemark savait parler l'anglais. C'était une des deux langues le plus parlé au pays, après l'allemand et bien sûr, le danois.

Les plus jeunes disposaient cependant d'une plus grande facilité d'apprentissage que leurs aînés. Il n'était pas rare qu'ils sachent parler plusieurs langues à la fois. Tess était polyglotte.

Sa mère interrompu le cours de ses pensées.

— Tess, voici madame Vanderbilt. Désormais, tu occuperas ton vendredi et ton samedi à l'apprentissage de l'anglais.

Aussitôt, elle objecta. Sa génitrice ignora toutefois ses jérémiades et s'empressa de poursuivre.

— Je t'ai fait un planning, en cas de nécessité.

Puis sans plus attendre, elle prit son sac à main sous le bras et leur tourna le dos, après avoir saluer affectueusement madame Vanderbilt. Elle fit claquer ses talons aiguilles sur le carrelage chromé, en direction de la salle à manger, où l'attendait son mari.

Ce dernier buvait une tasse de thé, adossé contre l'armoire à gâteaux.

Tess attendit qu'elle fut rendue assez loin pour soupirer.

Comment réagiraient ses amis s'ils apprenaient qu'elle avait été déscolarisée ?

Peut-être s'en moqueraient ils.

Madame Vanderbilt la rejoignit soudain sur le canapé, l'obligeant à se décaler.

— Désires tu boire quelque chose, avant de commencer ? lui demanda-t-elle.

Tess refusa poliment, d'un hochement négatif de la tête.

— Non merci.

Noam allait être déçu si elle ne venait pas à sa compétition de boxe. Il risquerait de lui en vouloir éternellement.

Jusqu'ici elle n'en avait loupé aucune.

— Est-ce que tout va bien, Tess ? lui demanda tout à coup sa professeur.

Elle la dévisageait avec suspicion par dessus les verres de ses lunettes. Cela lui donnait un petit air revêche, néanmoins elle était tout le contraire. Son sourire lui était sincère. Elle retira ses lunettes, retenue par des perles et posa une main sur son bras.

Ce geste fit fondre le cœur  de l'adolescente que l'angoisse avait réduite au silence. Le temps d'un instant elle s'était extraite du cours, prisonnière de ses pensées. Elle se faisait du souci. Pour elle, son avenir avec Noam, enfin s'ils en avaient un. Elle mourrait d'envie de s'enfuir et de planter madame Vanderbilt et son cours d'anglais.

La boxe était tout pour son meilleur ami et lui était tout pour elle. Si elle avait le malheur de l'abandonner, alors elle perdrait un frère. Cette pensée lui brisa le cœur. Aussitôt elle pleura.

Un Crabe entre NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant