La magie du combat. 8

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Tess : "ma mère a piqué une de ses crises quand je suis rentrée. Il était à peine trois heures du mat. Elle ne veut plus que je sorte la nuit".

Noam jeta un regard à travers la vitre où le paysage s'éveillait doucement dans l'aube.

Il se demanda quelle heure il était.

Noam : "courage, je suis sûr qu'elle changera d'avis. Je sors du bus".

Il se dirigea ensuite nonchalamment vers les portes automatiques et salua le chauffeur en sortant.

L'homme lui adressa un silencieux "bonsoir" et quitta la gare.

Le jeune garçon emprunta un vélo en libre service, trouvé sur un trottoir, à quelques encablures, dans une rue voisine.

La bicyclette verte avait été déposée là par son précédent utilisateur.

Il le déverrouilla depuis une application conçue pour le free-floating et grimpa dessus..

Noam pédala à toute vitesse jusqu'à chez lui, sur une piste cyclable.

Lorsqu'il fut enfin rentré, il gara son vélo au pied de la maison. Celle-ci faisait partie des vieilles demeures datant du 17e siècle devenues historiques. Elle était située le long du canal Nyhavn, dans un quartier de front de mer, portant le même nom. Ce dernier était connu pour ses ravissantes maisons peintes qui se succédaient le long des trottoirs. Toutes se différenciaient de par leurs couleurs. Ces demeures avaient appartenu à de nombreux danois célèbres, dont l'auteur "Hans Christian Andersen". Mais ce dont les gens se souvenaient le moins, était qu'elles avaient été bâties par des prisonniers suédois, entre 1670 et 1673.

Noam habitait sur le "côté sud" du Nyhavn, dans le quartier huppé, aux maisons marquées de chiffres pairs sur leurs façades, à l'inverse du "côté nord" qui elles étaient marquées de chiffres impairs.

Au sud, les demeures avaient été rénovées et logeaient à présent des restaurants coûteux.

Le jeune adolescents trouva sa maison silencieuse, lorsqu'il franchit le seuil de cette dernière.

Son père dormait comme à son habitude dans le canapé-lit, transformable, du salon. Il l'avait acheté dans un marché aux puces. Quant à sa mère, elle dormait à l'étage comme toujours, dans leur grand lit. Depuis quelques jours, ils avaient décidé de faire chambre à part.

Cette décision lui était venue subitement, en coiffant les cheveux hérissés de son ingrat d'époux.

Suite à cela, ses nuits lui semblèrent moins pénibles.

À quoi bon, au Danemark le divorce faisait partie des mœurs. C'était de plus en plus répandu, comme un effet de mode. Il n'était donc pas rare de croiser des familles recomposées dans la rue.

Noam alla dans la cuisine où il prit un paquet de céréales d'un tire bas de la cuisine. Puis il mangea en silence.

Dans moins d'une heure, les cours allaient commencer. Il devait donc se changer impérativement et se dépêcher, s'il ne voulait pas rater le cours de "gentillesse et d'empathie" de ce matin. Celui qu'il préférait le plus, parmi tous ceux qu'il recevait au lycée. En plus de cela, les élèves ne pouvaient pas y déroger, étant donné que ces derniers étaient obligatoires, et cela, depuis les années 90.

L'éducation était prise très au sérieux.

Son bol de céréales englouti, Noam fit rapidement sa toilette.

Dans la précipitation, il enfila son tee-shirt à l'envers, par dessus son short en toile et courut vers la porte d'entrée.

Par chance, son père ne l'entendit pas repartir.

Un Crabe entre NousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant