Mes doigts se crispent sur le bord de la baignoire alors que Mingi tente tant bien que mal de laver mon épaule. Il soupire violemment avant de me lancer un regard noir.
« Je suis désolé, San, mais fais un effort. Je le sais, c'est douloureux, mais je dois laver ton épaule pour éviter d'augmenter tes risques d'infection. Je suis seul, personne ne peut te tenir, parce que, comme je te l'ai déjà dit, le fauteuil roulant de Wooyoung ne rentre pas dans la salle de bain, alors reste immobile ou ce sera pire. »Il s'apprête à recommencer, mais je le supplie d'attendre un peu.
« Juste quelques minutes.
- D'accord. Je vais sortir de la salle de bain, essaie pendant ce temps de te laver sans toucher à ta blessure. Je m'occuperai de la plaie.
- Merci. »Il quitte la pièce sans un mot de plus alors que je déboutonne les quelques boutons restant et retire entièrement ma chemise qui me collait à la peau. Le tissu qui était auparavant d'un blanc immaculé est à présent taché de terre et de sang. D'une main, j'entreprends de laver le haut de mon corps, abandonnant déjà l'idée d'arriver à retirer mon pantalon ou même de me mettre en position debout. Après une dizaine de minutes à tenter d'oublier la douleur constante, je me résous enfin à appeler Mingi. Il entre et s'agenouille à côté de la baignoire.
« Je vais essayer de faire vite, mais je le peux seulement si tu ne bouges pas, d'accord? »Je hoche la tête et agrippe les côtés de la baignoire. Il commence à nettoyer, se contentant simplement de mettre du savon autour de la plaie au début, puis utilisant un coton d'alcool sur la blessure ensuite. Une sensation de brûlure me fait grimacer, mais je refuse de faire un seul mouvement. Mes muscles se raidissent et je ferme les yeux. Lorsqu'il m'avertit qu'il a fini, je me détends et jette un coup d'œil à ma blessure. Un filet de sang s'écoule un peu de la plaie encore ouverte.
« J'ai dû retirer du pus, m'explique Mingi le visage fermé. »La respiration irrégulière, mon regard se porte à l'eau rougeâtre dans laquelle je baigne.
« Est-ce que c'est infecté? je lui demande avec appréhension.
- Je ne sais pas exactement, je n'ai rien pour le déterminer. Je sais juste que si j'étais dans un hôpital, je t'administrerais des antibiotiques de sécurité, mais nous n'en avons pas, alors attendons de voir. Tu devras manger plus pour reprendre des forces. »Il ne m'en dit pas plus et m'aide à me relever. Il me dirige vers la chambre et me dit de m'assoir sur le lit. Silencieusement, il applique un onguent, puis panse ma blessure avec un épais bandage.
« Ce n'est pas grave si tu mouilles les draps. Change ton pantalon et enfile un chandail. Il y a de quoi t'habiller juste à côté de toi. Appelle-moi lorsque tu auras fini. »Il me laisse seul et j'entreprends de me changer avec les vêtements qui appartiennent probablement à Yeosang. Une fois que j'ai terminé, je tente de me lever. J'arrive à faire quelques pas avant de m'écrouler au sol. Je frappe du poing le plancher, frustré d'être encore si faible. La porte s'ouvre sur le Lion qui me jette un regard amusé.
« On dirait un enfant qui fait une crise, rigole-t-il. »Il se tait lorsqu'il remarque mon regard noir dirigé vers lui.
« Désolé. »Je tente de me relever seul, mais il vient immédiatement me rassoir au sol.
« Je t'ai déjà dit que tu étais encore trop faible. Ça ne fera qu'empirer ton état.
- Et moi je t'ai déjà dit que tu pouvais te la fermer.
- Désolé, Sanie. Je n'aurais pas dû dire ça. C'est fait, alors passons à autre chose s'il te plait. »Je garde mon regard fixé au sol alors que mes yeux se remplissent de larmes indésirables. Je tente de les essuyer d'un simple geste de la manche, mais de nouvelles perlent rapidement au coin de mes paupières.
« Hé, San... Ça ira, d'accord? dit-il en s'agenouillant à mes côtés. »J'enfonce mon visage dans mes bras alors que je me recroqueville sur moi-même. Je n'ai pas l'habitude de montrer les émotions qui me hantent, et encore moins à Mingi. Nous savons tous les deux que nous pouvons compter sur l'un et sur l'autre, mais notre relation n'est pas un cœur à cœur. Il entoure mes épaules de son bras et me donne une tape inoffensive sous le menton pour lever mon visage. Je m'obstine à dévier mon regard jusqu'à ce qu'il saisisse mon visage entre son pouce et son index, écrasant par la même occasion mes joues mouillées.
« Qu'est-ce qu'il y a? Tu te rétabliras, tu n'as pas besoin de t'inquiéter pour cela.
- Ce n'est pas ça...
- Alors c'est quoi?
- Je ne sais pas, je gémis. »Il cherche encore à croiser mon regard, puis quand j'ose enfin planter mes iris dans les siens, il fronce les sourcils.
« C'est par rapport à ton travail? souffle-t-il. »Je reporte mon regard brouillé de larmes au sol et hausse les épaules.
« C'est l'accumulation?
- J'imagine, je murmure.
- Tu n'as pas à avoir honte de pleurer, San. Je sais qu'on a pas l'habitude de... partager nos émotions, mais si tu en as besoin, n'hésite même pas. Je ne te jugerai jamais, Sanie.
- Je sais... Je ne comprends pas ce qui me prend, désolé.
- Tu n'as pas à t'excuser. Ça ira? »Je hoche la tête en essuyant maladroitement mes larmes.
« Tu peux m'en parler. Quand tu veux. Et si tu ne veux pas en parler, tu peux simplement pleurer sur mon épaule, ça me va.
- Merci.
- Je n'aime pas te voir comme ça, Sanie, mais j'aime encore moins te voir souriant quand je sais que c'est faux. »J'acquiesce alors qu'il m'aide à me relever.
« Tu ne préfères pas rester dans la chambre? Tu serais mieux reposé et plus confortable, non?
- Je préfère vous regarder vaquer à vos occupations lorsque je n'arrive pas à dormir plutôt que de rester seul dans un chambre.
- Comme tu veux, dit-il en m'aidant à me rendre jusqu'au sofa où je m'assois. »Je ferme les yeux quelques secondes, réprimant une nausée.
Mingi va chercher un bol de soupe qui traîne sur le comptoir et me le tend.
« Non, merci.
- Tu as besoin de manger. Ce n'est pas en jeûnant que tu te rétabliras.
- Je n'ai pas faim.
- Depuis que tu es arrivé ici, tu n'as pratiquement rien mangé. Prends au moins quelques cuillerées.
- Tantôt.
- Non, maintenant, insiste-t-il.
- Mingi, tu viens de forcer un trou dans mon bras pour retirer du pus et y mettre de l'alcool à friction. Je ne veux pas te dire qu'en ce moment tu me tapes sur le système, mais c'est exactement ça. Laisse-moi juste en paix quelques instants, d'accord? »Il baisse la tête en mordillant sa lèvre inférieure et pose le bol ainsi que la cuillère sur la table d'appoint.
« Je fais juste ça pour que tu te rétablisses.
- Je sais. Je t'en remercie, mais là, maintenant, ce n'est vraiment pas le moment. »Il hoche simplement la tête et va dans la chambre alors que je me sens déjà mal de lui avoir craché ces méchancetés. Il ma aidé, il m'a réconforté, et moi, tout ce que je trouve à faire, c'est lui reprocher ses efforts. Ces pensées noires sont rapidement chassées par de nouvelles nausées. Je ferme mes yeux en fronçant les sourcils, endurant la douleur insupportable qui hante encore mon bras.
« Tu trembles, murmure Wooyoung. »Mes paupières s'entrouvrent et je remarque qu'il a raison. Mon bras est agité de petits soubresauts incontrôlables. Il s'approche en poussant la table basse pour pouvoir passer avec son fauteuil roulant et saisit ma main avec les siennes pour calmer les tremblements. Ça fonctionne à peine.
« Ça fait si mal? Tu souffres en tout temps? il me demande. »Je hausse les épaules.
« Ce n'est pas si horrible, Woo. C'est juste que je n'étais pas au meilleur de ma santé, donc ça paraît pire que ça l'est. Bientôt, ce sera soigné, je tente de le rassurer.
- Si je fais ça, ça aide? Tes muscles sont tous tendus... dit-il en massant mon bras, commençant par le bout de mes doigts pour ensuite monter jusqu'à mon poignet, puis se rendre jusqu'à sous mon coude. »Je me détends alors que la douleur est remplacée par un picotement, certes désagréable, mais inoffensif. Il monte au dessus du coude, voyant que ces simples gestes me soulagent, mais rendu au centre de mon biceps, un courant douloureux passe tout le long de mon bras, me procurant un sensation de brûlure. Une plainte s'échappe de mes lèvres alors qu'il s'arrête.
« Je suis désolé... Pardon, pardon... Ça va?
- Ça va, calme-toi.
- Je vais le faire seulement sous le coude pour ne pas te faire mal. »J'acquiesce alors qu'il continue.
« Tu n'es pas obligé, tu sais?
- Je ne le fais pas par obligation. »À ce moment, YoungMin s'assoit à ma droite et me tend une peluche en forme de chien.
« Je te la donne. Noona l'avait trouvé dans les placards et me l'avait donné parce qu'il peut me protéger. Il s'appelle Shiber. Mais je suis un grand, je n'ai pas besoin d'être protégé. Toi, tu combats un gros monstre, alors je te le donne. Shiber t'aideras, d'accord?
- C'est gentil, dis-je en acceptant son cadeau, un sourire attendri éclairant mon visage.
- Tu sais quand Noona reviendra pour me ramener à mes parents?
- S'ils sont encore en vie , dis-je en un murmure, plongé dans mes pensées.
- Tu as dit quoi? Parle plus fort, je n'ai pas entendu...
- Bientôt. Elle reviendra bientôt, je m'empresse de répéter, réalisant mon erreur. »Il me lance un sourire avant d'aller rejoindre Mingi dans la chambre.
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𝔻𝕖𝕤𝕥𝕚𝕟𝕪 ˢᵃⁿ
FanfictionDans une société où les relations et le métier de tous et chacun sont basés sur notre date de naissance, oublier que notre travail de rêve nous est inatteignable n'est pas une tâche facile. Voilà pourquoi je devais accepter mon destin. Cependant, vi...