7- MISUK

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Dès que j'entre dans ma chambre, je vois que les trois garçons y sont réunis.
« Salut, MiSuk, m'accueille Yeosang avec un sourire discret. »

Je le salue à mon tour et me tourne vers mon frère.
« J'irai bientôt te reconduire chez-toi. Je ne crois pas que ce soit encore dangereux à l'extérieur.
- Ne te presse pas, MiSuk. Ce n'est pas la fin du monde que je manque deux ou trois jours de travail.
- Je sais, mais rester ici, ça te met inutilement en danger.
- Merci de nous avoir laissé dormir ici, moi et Yunho. Il y aurait eu trop de gens dans mon logement, me remercie Yeosang.
- J'ai passé la nuit chez toi, c'est la moindre des choses. Sinon, ta jambe va mieux, Yunho?
- Oui. Ce n'était pas grand chose, seulement un brûlure.
- C'est souvent ce qui fait le plus mal, pourtant.
- Pas quand on n'y touche pas, dit-il en haussant les épaules.
- Tant mieux. Restez aussi longtemps que vous en avez besoin. Comme il y a déjà Mingi, San et Wooyoung chez-toi, Yeosang, il n'y a pas beaucoup de place. Mon logement est pratiquement vide, donc il n'y a pas de problème si vous restez encore. »

Ils me remercient et je me rends dans la cuisine. Je mange un poignée de céréales, pensive. Il ne doit plus y avoir de danger à l'extérieur. Habituellement, les révolutionnaires ne restent qu'une seule journée. Cependant, avec mon frère qui ne sait pas bien se défendre, et surtout contre des gens enragés et armés de fusils, je préfère ne pas prendre de chance.
« Keonhee? »

Sa tête dépasse de l'ouverture de la porte de ma chambre.
« Oui?
- On partira ce soir, un peu avant le coucher du soleil. Il fera moins clair, mais la noirceur ne nous sera pas trop encombrante, d'accord? Même si je ne crois pas que l'on craigne quoi que ce soit, je préfère prendre des précautions.
- C'est toi l'experte, mais comme je te l'ai dit, je peux rester encore ici. Ce n'est pas un problème.
- C'en est un puisqu'ici, nous sommes en danger.
- Tes murs sont en béton et ta porte d'entrée en métal.
- Tu n'as pas vu ce qu'ils ont fait en ville, Keonhee. Je préfère ne pas prendre le risque d'être pris au piège ici.
- Alors reste chez-moi, toi-aussi. Si c'est dangereux pour moi, ce l'est aussi pour toi.
- J'ai la responsabilité de YoungMin. Et je sais me défendre.
- Moi aussi. »

Je défie son regard et l'ambiance devient soudainement tendue. Je sais qu'il déteste lorsque je prends mon autorité de procureure avec lui puisqu'il reste mon aîné et qu'il n'aime pas se sentir faible à cause de son signe, mais c'est la seule chose que je peux faire pour le convaincre.
« Mais tu ne le fais pas, Keonhee. Tu ne te défends pas même si tu le devrais parfois, dis-je pour clore la conversation. »

Il retourne dans ma chambre, frustré, alors que je continue de manger pensivement. Je devrais en profiter pour aller chercher des médicaments pour San. Des antidouleurs et peut-être des antibiotiques pour vaincre sa possible infection? Je verrai ce qu'il y a là-bas...

Le reste de la journée se déroule rapidement. J'expose mon plan à Yeosang et lui dis que si j'arrive en retard par rapport à ce qui est prévu, ce sera probablement parce que j'attendrai que des Taureaux se déplacent.
« De toute façon, il n'est pas sensé en rester. Ils doivent déjà tous être partis, je le rassure.
- Tu devrais attendre encore quelques jours. On ne sait pas ce que tu trouveras à l'extérieur.
- On a déjà assez attendu...
- Tu ne sembles pas réaliser que s'il y en a, tu n'es pas la seule à être en danger. Keonhee le sera aussi et nous six également.
- Yeosang... Tu n'as pas vu l'état de San. Ça m'inquiète. Je ferai attention et je ferai surtout en sorte de ne pas vous mettre en un quelconque danger. J'ai été formée policière, comme toi.
- J'ai été formé comme procureur et pourtant je ne pourrais pas le devenir.
- C'était mon plan B. Je n'étais pas mauvaise.
- Tu n'étais pas mauvaise, tu t'accrochais à des valeurs qui t'empêchaient d'être effective. Ce n'est pas mieux, c'est pire.
- D'accord, ce n'est pas le meilleur plan. Ce n'est pas la meilleure situation également, mais nous n'avons pas vraiment le choix. Si San a une infection, on-
- Arrête, avec ça. Tu ne le connais même pas. S'il y a quelqu'un qui doit jouer aux héros pour lui, c'est moi et pas toi. »

𝔻𝕖𝕤𝕥𝕚𝕟𝕪  ˢᵃⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant