Je sens un bras passer au dessus de moi. Je grogne en l'éloignant un peu de mon visage.
« Je dormais... Je comprends que tu aimes les câlins, mais laisse-moi dormir, s'il te plaît. »Je n'obtiens aucune réponse et sens le bras frôler de nouveau mon nez. J'ouvre alors les paupières et m'assois sur le matelas, repoussant de nouveau son bras, l'esprit encore un peu embrouillé par le sommeil. J'ouvre la lampe de chevet me tourne vers lui, me demandant ce qui se passe.
« T-Tu pourrais me passer les médicaments? me demande-t-il d'une voix tremblante. »Je me tourne vers la table de chevet à côté de moi et remarque le contenant d'anti-douleurs qui repose sur le meuble. Je le lui donne et sans même prendre la peine de boire de l'eau, il avale deux comprimés d'un coup, les mains tremblantes.
« Tu m'avais dit que ça allait mieux, non? je lui demande.
- Je le croyais...
- La douleur est pire, ou diminuée?
- Je ne sais pas... Elle est différente. »Un gémissement de douleur passe la barrière de ses lèvres alors qu'il se recroqueville sur lui-même. Je le prends dans mes bras, laissant sa tête reposer sur mon épaule et effectue des mouvements circulaires avec ma main sur son dos.
« Ça va passer... Ce n'est que quelques minutes avant que les médicaments ne fassent effet. »Je libère son front de ses mèches folles et prends sa température avec le revers de ma main.
« As-tu froid?
- Non, il me répond. »Il ne semble pas faire de fièvre, mais sa respiration irrégulière m'inquiète. Il tousse un peu et son visage se tord de douleur.
« Je vais aller chercher Mingi, d'accord? je l'informe. »Cependant, alors que j'essaie de me lever, il se cramponne à mon bras.
« San-ah... »Il ne me répond pas et garde sa tête dans le creux de mon cou. J'éloigne doucement son visage de moi, puis remarque que ses joues sont trempées de larmes. Immédiatement, je comprends que ce n'est pas qu'une simple douleur passagère et qu'il souffre bien plus que quelques jours plus tôt. Jusqu'ici, il ne cachait pas nécessairement le fait qu'il avait mal, mais il ne s'était jamais vraiment plaint et il ne démontrait pas qu'il était sous l'emprise d'une douleur constante, ne voulant pas nous inquiéter.
Le fait qu'il ne fasse même plus attention à cela montre simplement qu'il n'arrive pas à penser plus loin que sa douleur et pour être honnête, ça me fait terriblement peur. Je le prends de nouveau dans mes bras et le berce légèrement, fredonnant une mélodie pour tenter de le calmer.
« Ça ira, San-ah. Les médicaments vont bientôt faire effet, ça ira. Allonge-toi, d'accord? Essaie de t'endormir, la douleur va passer. »Je m'allonge et, agrippé à moi, il fait de même. Une trentaine de minutes plus tard, sa respiration tremblante se régularise et s'alourdit et la prise de ses bras autour de moi se détend. Je me lève délicatement, faisant attention à ne pas le réveiller et sors de la chambre. J'entre dans la salle de bain et dès que ma tête passe l'entre bâillement de la porte, Mingi tourne la tête vers moi.
« San s'est réveillé il y a une quarantaine de minutes. Il avait très mal, alors il a prit deux anti-douleurs. Je ne l'ai jamais vu comme ça, il semblait vraiment souffrir. J'ai voulu venir te chercher, mais il était cramponné à moi et il pleurait, alors j'ai attendu qu'il s'endorme, je lui explique.
- Il fait de la fièvre?
- Je ne crois pas, c'est ce que je trouve bizarre.
- Et il t'a dit où il avait mal?
- Non. Quand je lui ai demandé s'il avait plus mal qu'avant, il a juste dit que cette douleur-ci était différente. Par contre, il avait tendance à se recroqueviller sur lui-même, alors je crois qu'il avait mal au niveau du ventre ou du torse. »Il me suit jusqu'à la chambre et fixe son ami avec un air indéchiffrable. Il approche sa main du bras blessé, mais je l'arrête.
« Fais attention pour ne pas le réveiller. Endormi, au moins, il ne ressent pas la douleur, je souffle. »Il hoche simplement la tête et tire délicatement sur le col du chandail à San, dévoilant son épaule, puis écarte son bandage. Il n'y touche pas, mais l'examine d'un œil expert.
« Ça semble normal, non? je lui demande. »Il ne me répond pas et remet en place la gaze avant de s'éloigner un peu.
« Qu'est-ce qu'il y a? je lui demande tout bas. »Il se tourne dos à moi et accote son front sur le mur face à lui, jurant à voix basse.
« Tu es un médecin, Mingi, mais tu es avant tout un humain et son ami. C'est normal que ça t'affecte, je ne te jugerai pas pour cela, mais dis-moi ce qu'il a s'il te plaît. »Il se tourne vers moi les yeux embués de larmes.
« Je ne peux être certain de rien, mais le contour de la plaie est un peu enflée et rougeâtre. Il a aussi des douleurs internes. Je ne vois pas ce que ça pourrait être si ce n'est pas une infection. »Sa voix se casse à la fin de sa phrase. Ce simple mot assombrissait toujours l'expression de mes parents à chaque fois qu'ils l'entendaient. Une infection, ce n'est jamais une bonne nouvelle, mais lorsque nous sommes dans l'impossibilité de la traiter correctement, ça peut rapidement devenir mortel.
« Assure-toi qu'il prenne les antibiotiques dès qu'il se réveille. C'est tout ce qu'on peut faire pour l'instant. Je serai dans la salle de bain si tu as besoin de moi, dit-il avant de s'avancer vers la porte. »Je prends une rapide inspiration, hésitante.
« Mingi? »Il se tourne vers moi.
« On trouvera un moyen, d'accord? »Son regard s'égare vers le mur derrière moi alors qu'il réprime ses larmes.
« On sortira d'ici et il se fera soigner à l'hôpital. Si c'est nécessaire, je tuerai ces Taureaux. Je les brûlerai, je les écraserai sous la porte, je ferai tout en mon pouvoir pour que San reste en vie et qu'il retrouve une bonne santé.
- Il n'a jamais eu une bonne santé.
- Tu as ma parole, Mingi. Je ferai tout ce que je pourrai. »Il fait un premier pas vers moi, puis un deuxième, et finalement m'enlace, posant son menton sur le haut de ma tête.
« Tu as aussi ma parole, MiSuk. Faisons tout ce que nous pouvons. Vraiment, tout. »Je croyais avoir déjà publié ce chapitre... Je travaille beaucoup sur des histoires qui ne sont pour l'instant pas publiées, puisqu'elles me permettent de bien me distraire, mais je continue l'écriture de celle-ci de temps à autre. Merci pour toutes les lectures, même si la plupart des lecteurs sont des lecteurs fantômes comme plusieurs auteurs les appellent, voir que cette fanfiction est lue par plusieurs personnes me fait chaud au cœur et m'est suffisant. Même si ce chapitre n'est pas joyeux, j'espère qu'il vous a tout de même plu :)
Prenez soin de vous, le bien-être, c'est parfois difficile à ressentir, mais c'est important! N'hésitez pas à parler à des proches, ou même des gens comme moi qui sont prêts à écouter ;). Mes offres et celles des autres écrivains sur Wattpad, à ce sujet, sont souvent ignorées, mais je préfère tout de même l'offrir. Bonne journée :)

VOUS LISEZ
𝔻𝕖𝕤𝕥𝕚𝕟𝕪 ˢᵃⁿ
FanficDans une société où les relations et le métier de tous et chacun sont basés sur notre date de naissance, oublier que notre travail de rêve nous est inatteignable n'est pas une tâche facile. Voilà pourquoi je devais accepter mon destin. Cependant, vi...