« Ça ne brûle pas trop, l'alcool? je demande doucement.
- Ça va... Ça aurait pu être pire.
- Tu penses qu'il s'est passé quoi à la place publique des Gémeaux?
- Je ne sais pas. Ça semblait grave, à l'entendre parler.
- On le saura bientôt, j'imagine, si c'est horrible.
- Oui.
- J'ai fini, je murmure en jetant le coton mouillé de désinfectant et de sang.
- Merci. »Un silence comble la pièce quelques instants.
« Tu peux t'installer sur le lit, je vais prendre le sofa, je propose.
- Pas besoin, le sofa me suffit.
- Je préfère, dormir là. Va te reposer, je dois aller compléter des documents.
- Du travail?
- Bien sûr. »Il soupire, mais obéit tout de même. Au même moment, quelqu'un tambourine à la porte. J'ouvre avec hésitation, puis souris en voyant mon voisin.
« Tu as de la glace? Et une pince plate?
- Si, je dois avoir ça, pourquoi?
- Je n'ai pas vraiment le temps de t'expliquer.
- Pas de problème, je vais aller chercher ce dont tu as besoin. »Je remplis un seau de glace, puis vais chercher la petite pince plate.
« Voilà.
- Merci beaucoup. Je dois y aller.
- Tu as besoin d'aide, Yeosang?
- Non.
- Si jamais tu as besoin de quelque chose d'autre, n'hésite pas à venir me chercher.
- Oui. »Il entre dans son logement, sans plus d'explications. Ce comportement me surprend venant de lui, puisqu'il est habituellement gêné de venir me demander quoi que ce soit et qu'il est toujours si chaleureux. Alors que je referme ma porte d'entrée, j'entends un hurlement de douleur au travers des murs mals insonorisés. Je jette un regard à mon frère qui me dit de ne pas y aller, mais je l'ignore et j'ouvre de nouveau le lourd battant métallique.
« Ce ne sera pas long, je dis. »Je toque à la porte de Yeosang et, après quelques minutes, il ouvre légèrement le battant de métal.
« Laisse-moi t'aider, qu'est-ce qu'il se passe, ici?
- J'ai déjà l'aide nécessaire. Je n'ai besoin de rien d'autre. »Je regarde son visage soucieux et sais déjà qu'il ment.
« Je sais que tu-, je commence.
- Compte jusqu'à trente, San! Allez! crie une voix paniquée dans le logement de Yeosang. »Dans ma tête, je revois le visage du Cancer en haut de cet arbre. Serait-ce lui?
« Yeosang, viens le tenir, s'il te plait. J'ai peur d'accrocher son artère s'il continue à bouger ainsi, demande la même voix que plus tôt.
- Ne pose pas trop de question, me dit mon voisin avant de me laisser entrer. »Il verrouille la porte derrière moi et s'empresse de tenir les bras d'un jeune homme qui se tortille sur le sofa en gémissant et en comptant faiblement. Je m'approche et découvre le visage du même Cancer qui m'avait proposé de le rejoindre dans l'arbre au milieu de la colline quand je le voudrais. Un autre homme du même âge s'active sur l'épaule ensanglantée du blessé avec une pince plate.
« Je suis désolé, San, ça sera vraiment douloureux. La balle a éclatée contre l'os. Encore un effort, dit le médecin.
- Il me reste peut-être de l'anti-douleur chez-moi, dis-je en scrutant la souffrance qui déforme le visage du blessé. »Tout le monde se tourne vers moi.
« Je vais aller voir. Sinon je peux toujours aller en acheter en ville. À la course, ça ne sera pas trop long.
- Surtout pas en ville, refuse le médecin.
- Pourquoi?
- Il y a... des Taureaux armés, me dit-il. »J'écarquille les yeux et comprends enfin. Alors c'est ça qui se passait. Je jette un œil à Yeosang. Je ne l'avais pas remarqué plus tôt, mais il est habillé de sa veste par-balle et un pistolet est accroché à sa taille. Évidemment, en tant que policier, il est prêt pour intervenir en cas de besoin. Je me dépêche à entrer dans mon appartement où mon frère est enfin endormi et cherche l'anti-douleur. Je saisis la bouteille et rejoins de nouveau le médecin.
« Il n'en reste qu'un fond, mais ça engourdira un peu.
- C'est de quel type?
- On peut le verser directement dans la blessure. »

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𝔻𝕖𝕤𝕥𝕚𝕟𝕪 ˢᵃⁿ
Fiksi PenggemarDans une société où les relations et le métier de tous et chacun sont basés sur notre date de naissance, oublier que notre travail de rêve nous est inatteignable n'est pas une tâche facile. Voilà pourquoi je devais accepter mon destin. Cependant, vi...