18- SAN

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Pour ceux qui déteste lire le mot « vomi » ou le verbe « vomir », vous n'aimerez pas ce chapitre. Désolé.

J'ai envie de me rendormir. La tête encore enfouie dans l'oreiller, je reste immobile dans l'espoir de retrouver le sommeil. J'entends YoungMin s'amuser avec Wooyoung dans une autre pièce, probablement la salle de bain, puis Mingi les faire taire.
« Tu es réveillé? souffle la douce voix de MiSuk. »

Pour toute réponse, je me tourne sur le dos et bouge tant bien que mal mes muscles endoloris. Avec un peu d'aide, je réussis à m'assoir. Sans explication, MiSuk me tend un verre d'eau, puis les comprimés antibiotiques. J'en prends, puis lui souris, pinçant sa joue.
« N'aies pas cette mine-là, Mimi. »

Elle écarte son visage de ma main et détourne le regard.
« Tu vas mieux? elle me demande.
- Oui. C'était passager, maintenant c'est passé. »

Je souris de nouveau pour le lui prouver.
« Tant mieux. »

Elle me débarrasse du verre vide et des médicaments, puis scrute mon visage.
« Hé, qu'est-ce qu'il y a? »

Ses sourcils se froncent et elle mordille nerveusement sa lèvre inférieure.
« Je veux simplement pas te perdre. Je ne sais même pas pourquoi je me suis attachée à toi.

Je la regarde avec surprise, ne m'attendant pas du tout à cette déclaration, mais souris.
« Ne t'inquiètes pas, tant que tu voudras de moi, je serai là, avec toi. »

Elle décoiffe mes cheveux d'un simple mouvement de la main et se lève du lit où elle était assise.
« Mingi voulait examiner ta blessure et s'assurer qu'elle cicatrise bien, je vais aller le chercher. »

Environ une minute plus tard, les trois garçons entrent dans la chambre, alors que MiSuk est restée dans la salle de bain. J'en déduis qu'elle est simplement allée prendre une douche. Je retire mon chandail devant la mine froide de Mingi qui ne laisse aucune émotion transparaître sur son visage concentré. Il retire mon bandage et applique un onguent sur la plaie. La pièce est plongée dans un silence, et même YoungMin qui est habituellement assez bruyant ne parle pas, observant simplement ma blessure avec les yeux écarquillés par la fascination.
« Tu es de quel signe? je lui demande.
- Capricorne! Quand je serai grand, je serai journaliste. Je ferai pleins d'articles sur mon papa, parce que c'est le meilleur policier du monde! Et sur ma maman aussi! Elle ne condamne que les méchants, c'est elle-même qui me l'a dit. »

Je souris face aux paroles enfantines.
« Tu pourras faire un article sur moi aussi? Je te le demande avant que tu deviennes trop occupé, je lui dis pour rigoler.
- Oui, mais avant je vais devoir en faire sur Noona. Parce qu'avant qu'elle ne vienne me chercher, j'étais seul à la maison et j'avais peur. Grâce à elle, je me suis fait des nouveaux amis! J'ai hâte de tout raconter à maman, elle sera fière de moi! »

Mon sourire attendri se transforme en sourire nostalgique. J'ai soudainement peur que quelque chose soit arrivé aux parents de l'enfant et qu'il se retrouve réellement seul et apeuré.
« J'ai une idée! s'exclama MiSuk en rentrant dans la chambre, un sourire aux lèvres. »

Nous faisons tous un saut à l'unisson, puis dirigeons notre attention sur elle.
« Les seuls personnes qui savent relativement bien se défendre et qui pourraient nous sauver sont les Balances, explique-t-elle.
- Comment veux-tu qu'ils nous sauvent? En conduisant un camion?
- Les pompiers peuvent peut-être faire quelque chose pour nous. Je connais un pompier qui a déjà travaillé dans le secteur des Gémeaux. Si son numéro de téléphone n'a pas changé et que j'arrive à le contacter, il viendrait sans hésiter, le connaissant.
- Mais comment va-t-il convaincre les Taureaux de nous laisser sortir?
- Je ne sais pas, mais il pourra certainement faire quelque chose pour nous. Je vais lui téléphoner tout de suite.
- Ne parle pas trop fort au téléphone, les murs ne semblent pas bien couvrir le bruit, ce serait bête que les Taureaux t'entendent de la rue.
- Arrête de raconter n'importe quoi, Wooyoung. Tu me stresses.
- Prends ton pistolet avec toi si ça t'inquiète.
- Non, ce n'est pas nécessaire, ils n'ont aucun moyen de savoir que je serai si proche d'eux. »

Un court silence s'installe, puis elle soupire. Elle s'approche de la table de chevet, ouvre le tiroir et en sort l'arme.
« On ne sait jamais. Aussi bien être prudente, glisse-t-elle comme pour s'expliquer. »

Elle s'éclipse, et quelques secondes plus tard, on l'entend expliquer notre situation au téléphone.
« As-tu faim? me demande Mingi en recouvrant ma blessure d'un bandage.
- Non. J'ai tout sauf faim, dis-je. »

Il soupire et mordille sa lèvre inférieure.
« Est-ce que tu as mal au ventre?
- J'ai mal au cœur. »

Ses sourcils se froncent et il pose le dos de sa main sur mon front. Il me tend un verre d'eau et j'en bois quelques gorgées, obéissant à sa demande silencieuse.
« Allonge-toi et essaie de dormir.
- Je viens tout juste de me réveiller.
- Alors ne fait que fermer les yeux. La pire chose qui puisse se passer, là, maintenant, c'est que tu commences à vomir. Si tu te déshydrates, ton état va se détériorer considérablement. »

Je m'allonge donc et ferme les yeux, sentant tous les regards sur moi.
« Arrêtez de me fixer comme ça, dis-je. »

MiSuk entre dans la chambre d'un pas pressé.
« J'ai réussi à le contacter. Il va faire son possible pour venir nous chercher ainsi que Yunho et Yeosang. Ça pourra prendre plusieurs jours puisqu'il va essayer de trouver des policiers qui pourraient l'aider pour pouvoir mobiliser les Taureaux, mais il viendra, nous explique-t-elle. »

Mes paupières s'ouvrent et je détaille l'air soulagé sur tous les visages. Je suis soudainement pris d'une nausée. Je me lève et me dirige vers la salle de bain d'une démarche rapide, mais déséquilibrée.
« San? Ça va? me demande Mingi. »

Les bruits de mes vomissements le fait accourir.
« Non... Non... C'est pas possible, non... murmure-t-il. »

J'actionne la chasse d'eau et reprends ma respiration. Mingi sort de la pièce quelques instants et revient avec un verre d'eau ainsi que les médicaments antibiotiques. Je soupire, mais ne le questionne pas et avale le nécessaire. Il ferme la porte, puis s'assoit à mes côtés, silencieux.
« Tu peux retourner avec les autres. Je n'ai pas besoin que quelqu'un m'accompagne pour vomir. »

Il hausse les épaules.
« Je vais quand même te tenir compagnie. »

Je suis de nouveau pris de haut-le-cœur mais ne vomis pas.
« Ce n'est pas comme si c'était la première fois que je te voyais vomir, murmure-t-il.
- Sors d'ici, je suis capable de vider mon estomac seul.
- C'est juste que les autres fois, c'était sous d'autres circonstances.
- Mingi... Je suis sérieux, ne reste pas dans cette pièce. Ça va bientôt sentir et tu vas finir par vomir aussi.
- Je n'ai pas l'estomac si fragile. Vois cela comme si j'étais simplement ton médecin.
- Sauf que tu es avant tout mon ami et- »

Je recommence à vomir, coupant court à la discussion.
« Je crois qu'on va oublier les antidouleurs et les antibiotiques pour l'instant... dit-il en un soupir. »

Ma tête s'accote sur le mur auquel je suis adossé et je ferme les paupières, pratiquement épuisé.
« Tu lui avais dit que tu allais mieux. Pourquoi est-ce que tu lui as menti? me demande-t-il.
- Je ne sais pas. Je n'avais pas envie de l'inquiéter davantage. Elle semblait vraiment inquiète, et pour être honnête, je me sentais un tout petit peu mieux.
- Tu allais vraiment mal, la nuit passée. Tu t'en souviens?
- Plus ou moins. Je me souviens que j'avais mal, mais mon esprit était un peu embrumé par le sommeil, puis les médicaments. C'était si pire?
- Selon ce qu'elle m'a dit, tu pleurais de douleur. »

Je vomis de nouveau, cette fois-ci de la bile. Je saisis le verre d'eau qu'il me tend et rince ma bouche. Je laisse ma tête tomber sur son épaule, reprenant ma respiration.
« Je préférais quand tu vomissais parce que tu avais trop bu. Au moins, dans ces cas-là, je savais que tu le méritais, dit-il en ne blaguant qu'à moitié. »

Vous croyez que MiSuk a contacté qui pour venir les aider? C'est assez simple à deviner avec l'indice que j'ai donné :)

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