23- MISUK

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Je soupire de soulagement en détaillant le visage de Jongho que je n'avais pas vu depuis longtemps.
« Ne tardons pas, bientôt les Taureaux reviendront, souffle-t-il. »

Je hoche la tête et nous embarquons dans la voiture qui a sept sièges. Une fois tout le monde dans le véhicule, Jongho démarre l'engin qui obéit après quelques soubresauts.
« Attends, Yeosang et Yunho sont dans l'habitation à côté.
- Justement... souffle le Balance. »

Il me jette un coup d'œil anxieux par le rétroviseur.
« Ils n'y étaient pas. J'expliquerai en détail plus tard.
- Tu es certain?
- Plus que certain. »

Je détourne le regard vers la fenêtre à ma gauche, l'inquiétude faisant légèrement trembler mes mains. Que leur est-il arrivé?
« Où va-t-on? demande Jongho.
- À l'hôpital dans le quartier d'autre signe, se précipite de dire Mingi. »

Je jette un coup d'œil à San. Maintenant que nous sommes sous la lumière du soleil couchant, et non pas dans la pénombre, je remarque que son teint est pâle et que ses joues sont légèrement creusées par la malnutrition. Enfin hors de danger, il semble être beaucoup moins tendu et il laisse simplement sa tête retomber sur la vitre à sa droite, ne se souciant pas des secousses de la route qui font cogner son front contre le verre. Je tapote l'épaule de Wooyoung qui est entre le Cancer et moi, puis lui pointe San. Il comprend et laisse le blessé s'endormir sur son flanc droit.

Sans n'avoir encore quitté le quartier, Jongho s'arrête.
« Qu'est-ce que tu fais? demande Mingi qui est particulièrement sur les nerfs.
- Je ne suis pas venu seul, tu pensais quoi? »

À ce moment-là, la portière s'ouvre et un garçon ayant environ notre âge s'engouffre dans le véhicule.
« Vite, 'Ho. Ils sont proches d'ici, dit-il essoufflé. »

Personne ne pose de question sur l'apparition de cet inconnu. La dernière chose à faire est de distraire Jongho de sa conduite. Nous allions démarrer quand la vitre à la droite de San éclate après un coup de feu.
« Mettez-vous au sol! je crie.
- Jongho, démarre cette voiture tout de suite, le presse l'inconnu. »

Nous nous asseyons tous au sol de la voiture, sauf Jongho, étant accroupis entre notre propre siège et celui d'en avant. Je tapote mes poches, mais mon pistolet n'y est pas. J'ai dû l'oublier dans la salle de bain sous la précipitation. Alors que le moteur ronronne, San se met à genoux de manière à pouvoir voir à l'extérieur.
« Qu'est-ce que tu fais?! s'exclame Wooyoung. »

Le Cancer ne nous porte pas attention et brandit un pistolet qui ressemble bizarrement au mien par la fenêtre du véhicule. Il stabilise l'arme avec sa deuxième main, comme s'il avait fait cela toute sa vie, et tire sur les Taureaux qui se trouvent un peu plus loin et qui nous prennent comme cible. Il n'en touche aucun, mais cette menace fait reculer nos ennemis. C'est le temps qu'il fallait à Jongho pour réussir à faire coopérer l'engin et démarrer. Nous nous rasseyons sur les sièges une fois hors de danger. J'arrache le pistolet des mains de San.
« Qu'est-ce que tu faisais avec ça? je lui demande d'un ton dur. »

Il ne me répond pas.
« Si ces Taureaux n'avaient pas été peureux, être si téméraire t'aurait tué!
- Je suis déjà presque mort, souffle-t-il. »

Ma lèvre inférieure tremble sous l'effet de la colère, en même temps que des larmes de frustration me montent aux yeux.
« Si c'est pour dire ça, alors ferme la, je souffle d'un ton dur. »

Je tourne ma tête vers la vitre à ma gauche, qui elle est intacte, pour empêcher quiconque de voir des larmes mouiller mes joues. Je ne sens aucune haine contre San. Je suis simplement en colère contre la vie, puisque je sais qu'il a raison. Il est en train de mourir de l'intérieur, et peut-être qu'une fois que nous serons rendus à l'hôpital, ce sera déjà trop tard.

Le trajet me semble long, et pourtant, il ne l'est pas tellement. Une fois rendus aux urgences, c'est Mingi, aidé de Jongho, qui porte San tellement celui-ci est faible. Contrairement à Jongho, Mingi ne revient pas au véhicule où nous attendons.
« Les médecins souhaitent aussi vous examiner, dit le Balance.
- Je ne suis pas blessée, je souffle.
- Peut-être, mais vous êtes tous en grand manque de nourriture. »

Il réussit à nous faire coopérer, et nous entrons dans la salle d'attente, suivis par l'inconnu qui reste un peu en retrait. Après quelques examens médicaux, nous apprenons que Wooyoung et moi devons rester quelques nuits, question de rétablir notre système, de se réalimenter et d'avoir les nutriments nécessaire à notre « guérison ».

Ils nous placent dans la même chambre et, enfin seuls, Jongho commence à nous raconter ce qui s'est passé en dehors des murs de l'appartement à Yeosang.
« Pour venir vous chercher, j'ai dû créer une distraction. De cette manière, les Taureaux iraient autre part et ainsi vous pouviez sortir. C'était le plan. J'ai demandé à Hongjoong de faire cette distraction. Il a accepté, mais on devait aussi aller chercher GeonMin, son cousin.
- Lee GeonMin? Le GeonMin qu'on connait? je demande, surprise »

Jongho lève son regard vers moi.
« Oui, articule-t-il. »

Je l'invite à continuer d'un simple geste de la main.
« On l'a retrouvé mort dans son appartement. »

Je ferme les yeux, agrippant les fin draps du lit d'hôpital de mes doigts crispés. Il était comme un ami. Il partageait de même bureau de procureur que moi. Aucun de nous deux n'avait reçu de prime, alors nous n'avions pas eu droit à une pièce personnelle. Même si au début, nous en étions tous les deux déçus, sa compagnie était, au final, mieux que tout ce que j'aurais pu demander, même la solitude.
« Hongjoong a tout de même accepter de faire la distraction pour vous. C'était simple, il devait se poster au bout de la rue, tirer plusieurs coups de fusil en espérant tuer au moins deux des Taureaux, et s'enfuir, se faisant pourchasser par les ennemis restant. Pendant ce temps, je suis allé dans ton appartement, mais comme je te l'ai dit, Yeosang et ton autre ami n'y étaient pas. »

Il prend une courte pause avant de continuer.
« La porte était entrouverte et il y avait du sang au sol. »

Il se tait de nouveau. Ni Wooyoung, ni moi ne disons quoi que ce soit.
« Je n'avais pas de temps à perdre, alors je suis directement venu à votre appartement, mais j'en suis certain; il n'y avait personne dans ton appartement et aucun message posé pour nous rassurer.
- Merci Jongho, je murmure d'une voix tremblante. »

Je me tourne vers l'inconnu, qui, je suppose selon les dires de Jongho, s'appelle Hongjoong.
« Merci, Hongjoong. »

La pièce se plonge dans un macabre silence de mort.

Ça fait beaucoup de mots~ Je n'aime pas la manière avec laquelle j'ai écrit ce chapitre, mais bon...

𝔻𝕖𝕤𝕥𝕚𝕟𝕪  ˢᵃⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant