11- MISUK

136 20 56
                                    

Depuis bientôt deux jours, je suis assise derrière le même conteneur, attendant que les trois Taureaux bougent. Les entendre manger et boire autant fait gargouiller mon ventre qui est dans l'obligation de rester vide puisque je n'ai plus de nourriture. Le temps passe lentement et la fatigue me gagne, mais je préfère ne pas m'endormir. Bénéficier de quelques minutes de sommeil pourrait m'être fatal. Je dois rester alerte et attendre.

Alors que le soleil se couche de nouveau, mes doigts se cramponnent autour du manche de mon pistolet. Je n'ai plus le choix. Tremblante à cause de la faim, de la soif et de la fatigue, je charge mon arme. Ce simple geste me rend nerveuse. Je remarque que le rideau qui couvre la fenêtre du logement à Yeosang bouge. Je n'arrive ni à identifier le visage qui regarde à l'extérieur, ni à voir s'il m'a remarqué. De toute façon, ils ne pourraient pas m'aider. Je me surprends à espérer que Yeosang vienne me chercher, me sortir de cette situation. Je n'ai aucune envie de blesser ces Taureaux, et encore moins de les tuer, mais je dois à tout prix donner ces médicaments à San, et puis je n'ai pas envie de mourir.

Ces pensées me font frissonner. Jamais je n'avais ressenti ce désir de vivre. Je vivais parce qu'on m'avait mise au monde, parce que ma famille et mes amis me chérissaient, mais jamais le besoin de vivre ne m'avait fait frémir à ce point-là.

J'attends que la noirceur soit complètement tombée, puis fixe quelques minutes le ciel endormi. Je prends quelques inspirations pour calmer mes tremblements et je me lève tranquillement, sans bruit. À cause du feu de camp qui se consume doucement derrière eux, mes ennemis ne peuvent pas me voir. Je retire le cran de sûreté de mon pistolet et m'avance silencieusement jusqu'à l'entrée du logement à Yeosang. Ils sont à plusieurs mètres de moi, mais je peux tout de même détailler leur visages. Deux sont endormis alors qu'un troisième monte la garde, perdu dans ses pensées.

Je tiens l'arme à bout de bras, d'une seule main, visant le front du plus vieux ayant au moins la trentaine. J'approche mon autre main de la porte métallique à ma gauche, puis, retenant ma respiration, je toque.

Le bruit sourd du métal frappé fait se lever le gardien. Je n'attends aucun geste de sa part que je stabilise mon arme en mettant ma deuxième main sur le manche, puis je tire sur ses compagnons avec deux balles précises. Il saisit un pistolet et s'approche dangereusement de moi, plongeant dans l'obscurité. Il se met à tirer à l'aveugle alors que je me fige.

Qu'est-ce que je suis en train de faire?

Je colle mon dos à la porte et ferme mes paupières. Je brandis mon pistolet devant moi et tire autant de munitions que je le peux, en espérant à la fois l'avoir tué et l'avoir épargné. Lorsque j'ouvre mes yeux remplis de larmes, je peux détailler l'ombre d'un corps mourant au sol qui est à peine à deux mètres de moi. La porte derrière moi s'ouvre alors que je reste figée. Des doigts se referment autour de mon poignet et me tirent dans le logement. Encore abasourdie par mes gestes irréparables, j'essuie mes larmes avec la manche de mon chandail.

Je me tourne vers les trois garçons qui me fixent et je m'approche tranquillement de San, essayant d'oublier le visage détendu et couvert de sang du Taureau qui s'était éteint dans son sommeil, par ma faute. Le Cancer me laisse de la place sur le sofa et, une fois assise, je fouille dans mon sac. J'en ressors les médicaments alors que Mingi se précipite pour lire les prescriptions malheureusement inexistantes.
« Pour les antidouleurs, c'est deux comprimés par six heures, et pour les antibiotiques, c'est trois comprimés deux fois par jour, je bredouille.
- Où as-tu trouvé ça? me questionne le médecin.
- Dans... dans une pharmacie. Je peux avoir de l'eau? »

Je porte mes mains à ma tête en me sentant étourdie. Mingi se précipite pour aller me chercher un verre d'eau et me le tend.
« N'en prends pas trop. Ça fait combien de temps que tu n'as rien avalé?
- Je ne sais pas... Je ne sais plus...
- Viens dans la chambre. Tu as besoin de repos. »

Je prends quelques gorgées d'eau.
« Pas besoin, je vais bien. J'étais simplement déshydratée. »

Une main se pose sur mon avant-bras et je gémis de douleur. San retrousse ma manche et retire mon bandage, un regard sérieux détaillant ma blessure.
« Tu l'as désinfectée? me demande Mingi en détaillant d'un regard professionnel la plaie.
- J'ai essayé, mais il faisait noir. À ce moment-là je ne savais pas qu'il me restait une autre journée dehors.
- C'est la pire chose à faire... marmonne le médecin en se levant. »

Il va chercher de quoi soigner ma blessure et revient quelques secondes plus tard. Il allait me soigner quand il s'arrêta, scrutant mon visage.
« Il y a un problème? je demande.
- Allonge-toi, m'ordonne-t-il.
- Pourquoi?
- Le manque de sommeil te fait trembler. Allonge-toi. »

J'obéis et me couche sur le sofa, laissant reposer mes jambes sur celles de San qui lui est assis.
« Détends ton bras, ce sera moins douloureux. »

Je ferme les yeux et le laisse me soigner, épuisée. Malgré la sensation de brûlure que l'alcool crée dans ma plaie, je m'endors profondément.

Ça fait super longtemps ;-;
J'avais dit que je ne délaisserais pas cette fanfic à cause de mon autre, mais je dois avouer qu'avec les devoirs et ma lâcheté légendaire, j'ai pas trouvé le temps de corriger ce chapitre qui attendait ;-;. Mais hier j'ai eu envie de continuer cette histoire alors je m'y suis mis ce matin hehe

(azraclkz J'ai fini de retranscrire ce que j'avais écrit sur papier, il ne reste plus qu'à corriger alors attends-toi à des chapitres sur mes deux histoires ^^)

𝔻𝕖𝕤𝕥𝕚𝕟𝕪  ˢᵃⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant