XVII - L'enterrement

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PDV Brook

On est samedi. J'ai promis à Jack qu'il avait pas à s'excuser pour la dernière fois. C'est pas de sa faute.

Je suis en train de déjeuner devant la télé quand mon frère débarque avec une enveloppe dans la main.

B : Qu'est-ce que c'est ? Une invitation pour un test de qi ? Pas besoin on sait déjà qu'il est négatif.

T : Tu te rappelle de ma prof qui est morte il y a environ deux semaines ?

B : Oui.

T : C'est une invitation pour son enterrement. Tous les élèves peuvent y aller.

B : Et ça me concerne ?

T : Tu sais... Quand je t'ai dit qu'elle était morte j'ai rien montré... Mais en vrai j'ai un secret...

B : C'est quoi ?

T : Tu jure de rien dire ?

B : Comme tu dis si bien, croix de bois, croix de bière, si je mens je la bois entière.

Il sourit.

T : Si tu dis quoi que ce soit à Papa et Maman je vide ta boite à bouffe que tu as caché sous ton lit. Et je sais à quel point tu y tiens.

B : Ok je dirais rien.

Il se rapproche pour pouvoir me parler en chuchotant.

T : Me juge pas s'il te plaît... Cette prof et moi... Disons que... On avait une liaison.

B : Vraiment ?

T : Oui... Et sa mort m'a beaucoup affecté... Je sais que c'est débile mais j'ai rien montré pour paraître fort. Le fait est que je me sens pas d'aller à son enterrement seul... Tu veux bien m'accompagner pour me réconforter ?

Je le prends dans mes bras et lui fais un bisou sur le front.

B : Bien sûr que oui si ça peut te permettre d'aller mieux.

T : Merci... Tu es le meilleur petit frère.

****************

On arrive au cimetière. Il y a pas mal de gens. On avance jusqu'à l'endroit de sa tombe et les proches de la défunte font un discours chacun. J'apprends des choses mais en vrai ça m'intéresse pas vraiment.

Je regarde un peu autour pour chercher quelque chose de plus intéressant et je bloque. Je peux pas avoir bien vu.

Je cligne des yeux et si j'avais bien vu.

Jack.

Je m'éclipse discrètement et me dirige vers lui. Il est en train de regarder une tombe. Il lève la tête et panique en me voyant arriver vers lui.

B : Salut...

J : Salut... Qu'est-ce que tu fais là...?

B : Bah déjà je voulais te répéter que c'est pas de ta faute pour la dernière fois parce que tu as toujours l'air de croire le contraire. Mais aussi je suis censé assister à l'enterrement d'une prof de mon frère mais je t'ai vu.

Il baisse la tête et j'ai la curiosité de regarder la tombe devant laquelle il se trouve.

B : "Laure et Daniel Duff"... C'est...

J : C'est mes parents...

Je le regarde pendant qu'il a toujours la tête baissée. Mon regard revient sur la tombe. Leur date de décès est d'il y a 2 ans.

B : Oh merde... Je suis tellement désolé... C'est pour ça que tu as réagi comme ça quand je t'en ai parlé... Mais pourquoi tu m'as rien dit ?

J : Je savais pas comment te le dire... Tu étais déjà tellement préoccupé par les tiens qui passent leur temps à s'engueuler que je me voyais pas te dire que les miens étaient morts...

Il verse une larme et je le prends dans mes bras. Je le serre fort et lui fais un bisou sur le front. Je prends sa main et on va s'asseoir sur un banc pas loin.

J : Je... C'est pour ça que je vis dans un tout petit appart. J'ai pas hérité de beaucoup d'argent à leur mort parce qu'ils avaient pas grand-chose. J'ai un petit boulot mais même avec ça je peux pas me payer quelque chose de plus grand...

B : Ça fait 2 ans que tu vis seul ?

J : Oui... Tu sais, à force on finit par s'y faire... On s'adapte. Même si c'est dur.

B : Tu sais, je suis là moi... Si tu as besoin de parler... Ou de quoi que ce soit. Je serai là.

Il sourit légèrement et m'embrasse.

J : Ils t'auraient adoré...

B : Vraiment ?

J : Oui. Déjà parce que tu me rends heureux. Mais surtout parce qu'ils adoraient ces personnes qui dégagent sans cesse de la bonne humeur et de l'amour. Tu en fais partie. Ils auraient été tellement contents que je sorte avec toi...

B : Si ça se trouve ils te regardent d'en haut... Et ils sont fiers de toi.

J : Je vois pas pourqoi ils le seraient...

B : Tu plaisante ? Déjà tu as réussi à te remettre sur pied à leur mort. Et je l'ai jamais vécu mais je me doute que perdre ses deux parents d'un  coup ça doit pas être simple. Toi tu t'en es sorti et déjà ça je trouve que c'est extraordinaire. Mais aussi tu es hyper bon dans tout ce que tu fais. Tu dis que je suis incroyable mais de manière honnête c'est toi qui l'est. Je t'admire Jack, vraiment.

Il sourit et se colle encore plus à moi.

J : Merci... Merci d'être là, de pas me juger et de me remonter le moral. Tu es le meilleur.

Can I be him ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant