XXXIII - Nouvelle vie

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*10 ans plus tard*

PDV Brooklyn

Putain de réveil de merde. Il peut pas l'éteindre. Quand je dis "lui", je parle de Luc, mon petit ami.

Il grogne et se lève.

B : Pourquoi tu le mets aussi fort ?

L : Je le mettrai moins fort la prochaine fois.

B : Tu dis ça a chaque fois et tu le fais jamais.

L : Roh ta gueule tu vas pas commencer dès le matin.

Il part dans la cuisine. Je peux plus dormir maintenant. Je me redresse et regarde mon téléphone. Pas de notifications. Connaissez vous l'expression "se sentir seul au monde" ?

Après une heure il revient dans la chambre.

L : J'y vais.

B : A ce soir...

Et de nouveau, il part sans me dire au revoir. Pourquoi je suis avec lui déjà ?

Bon, je travaille que le soir alors j'ai la journée pour moi, seul.

Je vais dans la salle de bain prendre une douche. Je mets de la musique et me laisse entraîner. Je chante, ce qui plaît sûrement pas aux voisins mais je m'en fous. Je suis dans mon truc.

Au moment où je sors de la douche je me regarde dans le miroir. Et c'est là que je remarque. Je baisse la tête. Le collier de Jack... Je l'ai jamais enlevé..  Comme je lui avais promis.

Pourquoi ça me fait toujours autant mal 10 ans après ?

On s'est plus jamais parlé après mon départ en train et j'ai toujours peur de pas lui manquer. Il a dit qu'il m'oublierait jamais, mais qu'est-ce qui me prouve qu'il l'a vraiment fait ? Rien.

Enfin bref, faut pas que je continue à brasser du noir parce que sinon je vais retomber en dépression. Faut plutôt que je remmette de la musique.

********************

20h10. Le pub où je travaille a ouvert depuis plus d'une heure et demi et il s'est pas passé grand chose d'intéressant. Heureusement qu'il y a une petite scène où des gens peuvent chanter et jouer de la musique sinon je me serai barré depuis longtemps.

Aujourd'hui il y a un nouveau groupe qui joue. Ils ont déjà joué deux ou trois fois ici et commencent à avoir une certaine notoriété dans la ville. Je les écoute jouer sans penser au reste. Leur musique est tellement relaxante.

Soudain je suis coupé par un client qui m'appelle. Et c'est le moment où je vais me faire engueuler parce que j'étais pas attentif. Youpi.

Je me retourne et mon cœur rate un battement. Nos regards se croisent et il m'a reconnu aussi. Je dois être en train d'halluciner. Ça peut pas être vrai. C'est sûrement les vapeurs d'alcool qui me montent au cerveau.

J : Brooklyn ?...

B : Jack... C'est toi ?

J : Oui c'est moi... C'est fou qu'on se croise j'ai choisi ce pub par hasard et... Je... Je sais pas quoi dire en fait...

B : Moi non plus... Ça fait longtemps...

J : Oui...

Je me dégonfle soudain. J'ai imaginé cette scène tellement de fois en 10 ans mais je suis pas prêt à y faire face.

J'appelle un autre barman et lui demande de prendre ma place pendant que je prends ma pause. Il accepte et je sors dans la cour de derrière.

PDV Jack

Alors là... Je sais pas quoi dire... Je m'y attendais pas du tout. Même si je l'espérais. J'ai réellement choisi ce pub par hasard mais ça fait 10 ans que je pense à lui tout le temps.

Je commande à boire et bois en étant toujours bouleversé.

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Ça fait maintenant plus de 30 minutes qu'il est pas revenu. Je décide d'aller voir s'il va bien. Je veux pas qu'il lui soit arrivé quelque chose.

Je sors du pub et empreinte une petite ruelle avant de tomber sur l'arrière cour. Je le cherche du regard et le vois. Il lève la tête et me vois aussi. Il se lève et cours vers moi avant de me serrer contre lui. Comment j'ai fait pour vivre 10 ans sans ses câlins ?

J : Je... Je venais voir si tu allais bien... Vu que tu revenais pas...

B : Oui tout va bien. C'est juste que je m'attendais pas franchement à te revoir... Je pensais t'avoir dit adieu pour de bon...

J : Moi aussi... J'arrive pas à croire que je sois tombé sur toi...

B : Je... Je dois y retourner... Je suis désolé...

J : Oh... t'inquiètes pas c'est pas grave. J'ai été content de te revoir...

B : Moi aussi...

Il commence à partir mais se retourne.

B : Je pourrais faire croire que je suis malade... Comme ça je pourrai te faire visiter la ville si tu veux.

J : Ce serait avec plaisir.

Il sourit et va à l'intérieur.

C'est comme ça que 20 minutes plus tard on se ballade dans les rues en souriant comme deux débiles.

Can I be him ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant