XXXXV - Soirée au commissariat

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PDV Brook

On est le soir même, dans une chambre d'hôtel. On est tous les deux assis sur le lit. Moi en train de regarder mon téléphone et Jack en train de lire.

Je me ballade sur Insta, je regarde quelques trucs intéressants. Soudain je reçois une notification comme quoi quelqu'un m'a identifié dans une publication. Je regarde le compte et c'est celui de Luc. J'ai peur. Il est capable du pire ce mec.

Je clique dessus et quand je vois la publication je lâche mon téléphone et commence à pleurer.

Jack pose directement son livre et me prends dans ses bras. Je pleure dans cou pendant qu'il caresse mon dos pour me calmer. Il me fait un bisou sur le front et mets son doigt sous mon menton pour que je le regarde. Je le fais et il essuie mes larmes avant de me faire un bisou sur le nez en me caressant la joue.

J : Qu'est-ce qui va pas love ?

Je prends mon téléphone et lui montre la photo. Une photo de moi à poil sans aucune censure. Il a compris que c'était le compte de Luc. Il fronce les sourcils mais essaie de me rassurer quand même.

J : Pleure pas love... On va trouver une solution. On va déjà signaler la publication pour qu'elle disparaisse.

B : Mais plein de gens l'auront vu... Et ce connard m'a identifié alors ils savent que c'est moi et ils ont mon profil...

J : On va mettre ton compte en privé pendant quelques temps et surtout demain on va au commissariat, et c'est pas négociable.

B : Mais si on signale la photo et qu'elle est supprimé on aura plus de preuve...

J : Ah oui... Mais... On peut peut-être faire un screen...

B : Ce serait pas une vraie preuve. On pourrait très bien avoir fait un montage. Non... La seule solution... c'est qu'on la supprime pas...

J : Quoi ? Mais c'est quand même ton intimité révélée à des inconnus...

B : Je sais... Mais si on veut l'arrêter une bonne fois pour toutes on a pas le choix. J'ai pas le choix....

Je dis ça avec les larmes aux yeux.

J : Alors on va au commissariat maintenant. Je refuse d'attendre jusqu'à demain en sachant que tu es exposé partout.

B : Mais il est tard... C'est pas sûr qu'il soit ouvert.

J : On est à Edimbourg, une énorme ville. Il est que 20h il sera probablement ouvert. Allez viens.

Il se lève et s'habille. Je fais pareil en séchant mes larmes. Une fois qu'on est prêts il prend ma main et on sort. On court jusqu'au commissariat dans la peur qu'il soit fermé mais c'est un miracle car il est ouvert. On entre et on s'assoit sur des sièges pour attendre. Il y a pas beaucoup de gens avant nous donc ça devrait aller vite.

Je mets ma tête sur l'épaule de Jack et serre sa main. Je le sens sourire et il caresse la mienne avec son pouce, comme pour me rassurer.

J : Bon, le truc c'est que des affaires comme ça il y en a pas mal alors ce sera peut-être pas leur priorité.

B : Et ça veut dire quoi ?

J : Ça veut dire que si tu veux que ton dossier soit en priorité et surtout que ça enclenche une poursuite pouvant aller jusqu'au procès, il va falloir que tu leur donne plus de motifs de plainte, pour que ton dossier soit plus gros et donc considéré comme plus important.

B : C'est-à-dire ?

J : On sait tous les deux que Luc ne t'a pas fait que ça...

Je baisse la tête.

B : Oui... J'ai subi plusieurs choses... Violence conjugale, chantage avec du revenge porn, attouchements...

J : Attends. Il t'a touché ? Sans que tu lui ai dit oui ?

Je hoche la tête. Je le sens se tendre et je sais qu'il a envie de piquer une crise mais il se retient.

B : Il l'a fait plusieurs fois... C'est pas allé jusqu'au viol mais des fois il venait pendant que je prenait ma douche, la porte fermait pas à clé. La plupart du temps il se contentait de me regarder, ce qui était déjà horrible psychologiquement, mais des fois il passait à la vitesse supérieure et il me touchait. Le seul moyen de défense que j'avais c'était de le frapper, le mordre ou le griffer. Ce connard avait un appart tellement bien isolé que j'aurais pu crier pendant des heures que personne m'aurait entendu. Il disait que c'était de ma faute. Que je voulais pas coucher avec lui et qu'il avait des besoins à assouvir.

J : Déjà je peux t'assurer que c'était en aucun cas de ta faute. Tu as le droit de pas vouloir coucher avec quelqu'un mais lui a absolument pas le droit de te blâmer pour ça ou te forcer à le faire. Et d'ailleurs le voyeurisme peut aussi être un motif de plainte.

B : Mais c'est pas illégal...

J : À ce niveau là, si. Love... Je veux qu'on mette de connard derrière les bareaux. Il doit payer pour ce qu'il t'a fait et c'est absolument pas à toi d'avoir de scrupules. Il t'a fait vivre un enfer pendant je ne sais combien de temps et c'est ton droit de faire appel à la justice.

Au même moment on nous appelle pour qu'on aille déposer notre plainte. On se lève et je regarde Brook.

J : Tu sais... Si tu te sens pas de leur parler de tout ça tu es pas obligé de le faire. Tu peux simplement t'arrêter au revenge porn.

B : Je veux qu'il aille en tôle. Et pour ça j'ai pas le choix.

Je hoche tristement la tête et l'accompagne jusqu'à l'officier.

Can I be him ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant