LXXVI - Retour inattendu

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PDV Jack

On est un après midi, au parc de la ville. Trevor joue avec d'autres petits du voisinage et de son école. Brook et moi sommes assis sur un banc, main dans la main.

B : Tu sais... T'énerver comme ça ne vas pas arranger la situation...

J : Je sais. Mais ce qu'ils ont fait est juste dégueulasse. J'ai besoin de m'exprimer.

B : Peut être qu'ils ont trouvé que les charges contre lui n'étaient pas suffisantes.

J : Pardon ?! On parle de Maitre Johnson mon cul là. Ce mec a été ouvertement homophobe et qui sait ce qu'il a fait d'autre. J'ai passé des semaines à chercher des preuves contre lui et il est simplement libéré sous caution ? Non mais dans quel genre de justice de merde on vit ?

Il caresse mon dos en me faisant des papouilles.

B : Tout va s'arranger... Moi je crois en toi. Si tu as été capable de l'exterminer une fois alors une deuxième fois ne devrait pas être un problème.

J : Imaginons que j'y arrive. Et s'il était de nouveau libéré grâce à son fric ?

B : Et s'il l'était pas ?

Je dis rien.

B : Mon cœur...

J : Tu sais pourquoi j'ai voulu travailler dans le droit ?

B : Non tu me l'as jamais dit.

J : Parce que dans le magasin où étaient mes parents avant leur mort il y a avait pas de caméra de surveillance, donc pas de preuves. Le connard qui a tiré sur mon père s'en est sorti totalement libre. Et depuis ce jour là j'ai voulu travailler dans la justice pour pouvoir envoyer les salauds là où ils méritent d'être au lieu de les laisser traîner dans la nature.

B : Oh... Je suis désolé je savais pas... Et je comprends ta réaction face à la libération de Johnson. Mais je te promets que ce connard tu vas le coincer une bonne fois pour toutes. Je sais que tu vas y arriver mon amour.

Il me fait un bisou sur le front. Je souris et le serre contre moi.

? : Jack ?

Je me fige instantanément. Je connais cette voix. Mais c'est pas possible, je dois être en train de rêver. Je me tourne doucement vers la personne qui m'a appelé et manque de m'évanouir.

J : M... Maman ?

*********************

PDV Brook

On est à présent dans le salon. Trevor dort dans sa chambre et Jack s'est toujours pas remis du choc, en même temps c'est compréhensible. Sa mère est assise en face de nous et personne ne sait quoi dire.

M : Je... Je vais tout t'expliquer...

J : Tu as intérêt oui. Parce que te pointer devant moi après 15 ans où je te croyais morte je pense que ça mérite des explications.

M : Déjà je veux que tu sache qu'on a à aucun moment fait ça contre toi.

J : J'espère bien.

M : Ton... Ton père avait commencé à investir dans des entreprises douteuses. Je lui avais dit de pas le faire mais il était extrêmement borné. Il a découvert des affaires horribles sur ces groupes et il en a parlé à la police. La majorité des hommes ont été arrêtés, mais il restait un groupe, qui a juré qu'il nous ferait la peau s'il nous retrouvait. On a pris peur et on savait pas quoi faire. Ils nous ont menacé plusieurs fois, ils menaçaient même de te faire du mal à toi, ce que était juste horrible pour nous. Alors on a eu l'idée d'organiser notre "mort" pour pouvoir s'enfuir tranquillement après. Tout était prévu. On avait loué un magasin, engagé des employés et surtout de faux cambrioleurs. Sauf que tout a dérapé. Un de mecs a voulu faire semblant de tirer sur ton père. Sauf que le pistolet était réellement chargé. Ton père a pris la balle en plein dans la cage thoracique et en est mort. Il a été emmené à l'hôpital. Quant à moi je devais faire semblant d'avoir des problèmes cardiaques et m'échapper en douce. Je devais venir te récupérer ensuite et on aurait fuit je ne sais où. Sauf qu'à la sortie de l'hôpital un des mecs m'a attrapé. Il m'a séquestré pendant des mois avant que je réussisse à m'enfuir. Je suis allé voir ton oncle, qui était censé t'avoir pris sous son aile-

J : Mais il m'avait mit à la porte.

M : Je pouvais pas prévoir que tu tomberais dans la drogue.

J : Pardon ?! Excuse moi d'avoir été mal après votre "mort". J'ai fait une putain de dépression à cause de votre idée de merde et j'ai même failli en finir. Donc si je suis un boulet tu peux t'en prendre qu'à toi-même.

M : Ton oncle m'a expliqué qu'il t'avait mis à la porte et qu'il avait aucune idée d'où tu étais. Je t'ai cherché pendant plusieurs mois mais j'avais aucune trace de toi. J'ai finit par penser qu'en étant seul et drogué, tu avais sûrement fait une overdose.

J : Donc m'abandonner sur une simple hypothèse c'était apparemment plus facile que de te soucier de moi ?!

M : S'il te plaît... Ne m'en veux pas...

J : Je t'en veux pas. Je te hais, et c'est bien pire que la rancune. Je te hais parce qu'à cause de toi j'ai partiellement grandit sans parents. Je te hais parce que tu peux pas imaginer à quel point ça a été horrible de vivre avec votre supposée mort. Je te hais parce que tu peux pas savoir à quel point je m'en suis voulu, pendant des années j'ai cru que c'était de ma faute et ça m'a tiré encore plus vers le bas. Je te hais parce qu'à cause de toi j'ai été seul pendant des années et tu peux pas savoir à quel point j'en ai chié. J'ai même sacrifié ma virginité putain ! Je me suis forcé à coucher avec un mec parce que sans ça j'aurais jamais eu d'appart. J'ai vendu mon corps à cause toi maman, alors que j'avais que 15 ans. Je...

Il a à présent les larmes aux yeux et monte à l'étage en courant.

Je regarde sa mère et j'avoue que je sais pas quoi dire.

B : Je... Je vais aller le voir, et essayer de le calmer.

Je monte en courant à mon tour.

Can I be him ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant