Chapitre 25 - Qui es-tu ?

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Hermione releva la tête et découvrit l'identité de son sauveur. Elle fut surprise quand elle reconnut Remus. Elle ne s'attendait pas à lui. Que faisait-il là ? Elle l'examina : il portait le costume d'Arlequin et son masque posé sur le haut de sa tête était en forme de loup-garou. Arlequin et Colombine, quelle ironie, pensa-t-elle. Au bout de quelques instants, elle retrouva sa voix et lui demanda :

- Mais que fais-tu ici Remus ? Comment m'as-tu retrouvé ?

Elle était toujours dans ses bras.

- Je t'amène à l'infirmerie ou veux-tu revenir au bal ? lui demanda-t-il en ignorant ses questions.

Il avait le regard ferme, sa mâchoire était contractée mais il n'avait pas parlé d'une voix dure. Au contraire, Hermione pensa qu'elle était particulièrement douce, différente de sa voix habituelle.

- Je préfère que tu me ramènes dans la Salle Commune, s'il te plait, lui dit-elle. Je peux marcher, tu sais.

- Tu en es sûre ?

- Oui, ça devrait aller maintenant, le rassura-t-elle.

Il la déposa délicatement sur le sol. Elle posa un pied, ne sentit pas le sol vacillé, puis, posa le second. Non, c'était bon, tout était stable.

- Merci, lui dit-elle.

- Je t'accompagne jusqu'à la Salle Commune.

Elle accepta sans dire un mot. Ils marchèrent côte à côte, silencieux. Hermione bouillonnait de questions. Son cerveau fusait dans tous les sens : pourquoi Remus était là ? Comment avait-il su qu'elle était emprisonnée dans un placard ? Pourquoi ce silence ? Et ce regard... ? Il ne l'avait jamais regardée de cette manière.

Ils ne passèrent pas devant la Grande Salle préférant prendre un chemin plus tranquille. Hermione remercia silencieusement Remus. Il ne voulait sûrement pas qu'on les remarque ou peut-être avait-il compris qu'elle n'avait pas envie de revoir Sirius ou encore, Sean et ses amis.

Ils arrivèrent finalement à destination. La Salle Commune était vide. Hermione fut tentée de s'enfermer dans son dortoir mais elle avait des questions plein la tête. Elle jeta un coup d'oeil vers Remus qui était pensif et semblait également indécis. Elle se décida et alla s'asseoir sur l'un des fauteuils devant la cheminée. Il la suivit sans un mot.

Elle l'observa, il était silencieux et ne la regardait pas. La tension était forte. Une boule apparut dans sa gorge. Brusquement, tout lui revint en tête : Sirius, son kidnapping, sa solitude... Les larmes coulèrent sur ses joues. Elle tenta de les essuyer.

Remus leva enfin la tête vers elle. Il avait les traits tirés, il était débraillé malgré l'allure plutôt neuve de son déguisement. Il la regardait comme s'il avait pitié d'elle. Ç'en était trop pour elle, elle se détourna.

- Je ne suis pas très bon pour consoler les filles, dit-il enfin, d'une voix calme mais assurée. Je n'ai pas l'aisance de James, ni le bagou de Sirius. Mais sache qu'ils paieront pour ce qu'ils t'ont fait. Tous les trois !

Sa voix était dure et pleine de convictions.

- Merci, répondit-elle, mais je ne veux pas...

- Non, dit-il d'un ton catégorique. Pas cette fois ! Ils ne s'en tireront pas à si bon compte !

- Mais comment ça, pas cette fois ? s'écria-t-elle, elle réfléchit. Sirius t'a dit quelque chose ?

- Non, il ne m'a rien dit. Mais je sais, je vous ai vu : toi, Sean, Sirius... dans le jardin.

Son regard se posa sur le feu de la cheminée. Hermione avait dix-mille questions à lui poser mais elle ne savait pas par où commencer. La tension était toujours forte et elle n'avait pas envie de le braquer. Pourtant, il reprit sans même lui laisser le temps de prononcer un mot.

- Je t'observe, tu sais, depuis que tu es arrivée à Poudlard, il y a deux semaines. Depuis que tu as dit mon nom alors que nous ne nous connaissions pas.

Hermione se tourna vers lui, stupéfaite. En effet, elle avait gaffé ce jour-là mais elle avait complètement oublié ce détail. Ses larmes s'étaient taries. En revanche, son ventre commença à se tordre dans tous les sens. Qu'allait-il lui dire ? Elle eut un pressentiment.

- Je me suis posé beaucoup de questions, continua-t-il, toujours de sa voix calme. Comment une fille telle que toi, venant de Beauxbâtons, pouvait connaître autant de choses sur Poudlard ? Tu fuyais toutes les questions qu'on te posait sur ton ancienne vie, mais ici, tu étais comme un hippogriffe dans le ciel : tu connaissais Poudlard sur le bout des doigts. Bien sûr, il existe des livres sur l'école mais quand même ! Jamais une seule fois tu ne t'es extasiée sur le plafond de la Grande Salle, ni sur les escaliers qui changent de direction, ni même sur le château et ses mille secrets ! Les professeurs, les cours, même nous, James, Lily, Sirius, Peter et moi, tu donnais l'impression de tout connaître. Les autres t'ont accepté comme tu étais mais moi, j'ai toujours eu des doutes. Et mes doutes se sont transformés en certitudes.

Remus ne pouvait plus s'arrêter de parler, comme s'il avait gardé pendant trop longtemps ce qu'il souhaitait lui dire. Hermione le laissa continuer sans dire un mot mais elle était dans un désarroi profond. Elle vit se profiler avec horreur l'inéluctable question.

- Tu sais que j'aime faire des recherches. Tu l'as remarqué : depuis deux semaines, je t'aide sur les Retourneurs de Temps. Je le fais pour toi mais aussi, un peu pour moi. J'ai commencé à me passionner sur ce sujet. Et puis, tout cela m'aidera peut-être pour mon futur métier d'auror. Tu sais que je veux devenir auror, n'est-ce-pas ?

Non, Hermione ne le savait pas. Il resta perplexe quelques instants et fixa le feu. Puis, il reprit.

- J'ai repris contact avec l'un de mes correspondants étrangers qui étudie à Beauxbâtons.

Le coeur d'Hermione se serra.

- Désolé d'avoir fait ça, lui dit-il. Mais je devais en avoir le coeur net. Je devais savoir si tu nous disais la vérité ou pas. Il y a quelques jours, j'ai reçu une réponse de mon ami et il a confirmé mes soupçons.

Il fit une pause, puis la regarda enfin. Ses yeux marrons la fixaient sans aucune émotion.

- Qui es-tu vraiment, Hermione Stagent ?

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