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Ces dernières semaines, avec Louis, nous avons mis la main à la pâte pour pouvoir concrétiser le projet du bar le plus rapidement possible. Je n'ai jamais était aussi motivée pour faire quelque chose et je n'ai jamais autant bougé mon cul pour quelque chose d'aussi concret : j'en suis plutôt fière. Et putain, je ne savais pas que c'était aussi chiant et compliqué de faire les démarches d'ouverture d'un bar.

Entre les ressources budgétaires, le fond de commerce, tels documents qui doivent être validés par je ne sais qui, je ne sais où : j'ai cru que j'allais devenir folle. Mais nous venons de signer le bail d'un local assez beau et bien placé pour pas grand chose! Il ne manque plus qu'à faire quelques travaux, l'aménager et mettre tout ce qui faut là où il faut et ce sera bon.

Ça sonne tellement facile dit comme ça, alors qu'il y en a pour des mois de travaux et d'économies ; et je suis plus que frustrée par ce détail mais au moins, ça nous laisse du temps pour trouver un nom au bar avec Louis. Et c'est vraiment mal parti.

Mais si je raconte ça, c'est pour une bonne raison précise et pas juste pour étaler ma vie professionnelle en construction. C'est pour la conversation qui va suivre (oui, je continue de teaser ma propre histoire).

« Qu'est-ce que tu fais ici? » Lauren demande en me voyant étalée dans le canapé.

« Je traîne. » Je marmonne en changeant de chaîne. « Comme au bon vieux temps. »

« Tu as donc gardé tes clés? » Elle demande.

« Je te les ai rendu. » Je remarque avant d'ajouter : « Mais j'ai récupéré celles de Harry, juste par précaution. »

J'ai bien dit qu'un jour, je finirai par lui reprendre ses maudites clés. Et je l'ai fait.

« Qu'est-ce que tu fais là? » Zayn demande à son tour et referme la porte derrière lui.

« Contente de te voir, moustique. » Je lui souris ironiquement.

« Harry t'a mis à la porte pour pouvoir vivre avec Louis? » Il demande.

« Je n'ai pas le droit de passer du temps avec mes amis? » Je grogne.

« Ouais. » Zayn plisse les yeux avant de récupérer son porte-monnaie et une veste. « Je vais traîner au bar avec les garçons, on se voit plus tard. » Il embrasse Lauren et lui murmure quelque chose.

« À plus, moustique. » Je lui souris de nouveau.

Quelques instants après, Eleanor rentre de je ne sais où et s'étonne de ma présence. Franchement, je ne sais pas comment le prendre. Ma présence dérange tant que ça?

« J'ai un soucis de pilule. » J'avoue après un certain moment.

« C'est donc pour ça que tu es là! » Lauren s'exclame. « Tu as oublié de la prendre? »

Je réponds par la positive : j'ai un peu déconné pour le coup et j'ai préféré en parler à des personnes ayant un vagin. Pas Harry. Il n'en a pas. Enfin, aux dernières nouvelles.

« Si c'est sur deux jours, c'est encore rattrapable. » Eleanor hausse les épaules.

« C'est pas vraiment deux jours. » Je marmonne.

« Combien de jours, Kayla? » Lauren demande et je grimace avant de me tasser dans un coin du canapé. « Kayla. »

« Deux semaines. » Je murmure.

« Sérieusement? » Eleanor s'exclame un peu trop fort à mon goût.

« Non, j'ai menti. » Je lève les yeux au ciel. « Trois. »

« Kayla! »

« Ne me crie pas dessus! » Je m'exclame.

J'étais vraiment accaparée par toutes ces conneries par rapport au bar que j'ai perdu du temps de sommeil, du temps pour manger, du temps pour ne rien faire et du temps avec Harry. J'ai des tonnes d'épisodes de séries à rattraper!

J'ai complètement foutu en l'air mon utérus avec mes bêtises. Et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même sur ce coup.

« Tu n'as qu'à attendre ton prochain cycle maintenant. » Lauren soupire. « Sérieusement, Kayla- »

« Ne me fais pas une leçon de morale. » Je l'interromps. « J'ai juste besoin de passer du temps avec vous devant une série en mangeant des chips. » Je me dirige vers la cuisine pour prendre de quoi manger et boire. « De toute manière, il n'y a rien d'autre à faire qu'attendre. »

Elles n'ajoutent rien ; nous passons donc une partie de la soirée à se gaver de chips devant des épisodes de 'Ugly Betty' et nous parlons pas des sujets qui fâchent comme ma stupidité sans fin, Louis et son bébé et les mycoses de Lauren (ne demandez pas comment je le sais).

Ni Harry ni Louis ne sont à la maison quand j'arrive, j'en profite donc pour mettre la main sur cette foutue plaquette de pilules. Mais j'ai beau chercher partout, elles sont introuvables.

Et ça commence à m'agacer parce qu'elles ne sont ni dans la cuisine, ni le salon, ni le bureau de Harry, ni dans la chambre et dessous le lit et encore moins dans la salle de bain Et elles sont censées être ici jusqu'à preuve du contraire.

Putain, mais ce n'est plus être tête en l'air à ce stade.

« Qu'est-ce que tu fais? » Harry apparaît à la porte de la salle de bain, alors que je suis à quatre pattes au sol. Il constate le bazar qui règne autour de moi et fronce les sourcils. Je suis persuadée qu'il me juge.

« Je mets de l'ordre dans les tiroirs. » Je hausse les épaules avant de demander l'air de rien : « Est-ce qu'il y encore des préservatifs? »

« Ouais, quelque part dans un de mes tiroirs. » Il retire sa chemise et ses chaussures. « Pourquoi? »

« Je t'en pose des questions, moi? » Je grogne en fourrant mon désordre dans un mini panier.

« Tu viens de me demander s'il y avait encore des préservatifs! » Il se défend.

« J'ai plus de pilules. » Je mens délibérément et il fronce les sourcils puis il sourit. « Quoi? »

« Rien. » Il sourit de plus belle. « Quel est ton plan pour la nuit? »

« M'amuser avec toi. » Je hausse les épaules et referme un tiroir. « Louis n'est pas là. » Il doit être encore au bar ou chez Lola. « Il nous faut de la protection, Harold! »

« Je pourrais me retirer juste avant. » Il suggère tout en se dirigeant vers son tiroir. « Ou tu pourrais avaler. »

« Tu es dégoûtant. » Je grimace.

« Tu as signé pour ça, bébé. » Il me sourit et m'envoie une boîte en pleine figure. Aïe.

LOVERS |h.s|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant