Au Fil De La Rose

Sous ses rayons

J’ai trouvé une nouvelle échappatoire ! Malheureusement je risque beaucoup en faisant ça. Si jamais mes parents apprennent que je sors en cachette la nuit pour me ballader dans les rues de ma ville : ils me tueraient. Mais la nuit je sors pour respirer, parce que ça me permet d’aller mieux, d’oublier un temps mes soucis.  
 
"Le clair de lune se noie dans le tout mais ce sont les étoiles les plus brillantes" J.R.R Tolkien 
 
Les yeux fixés sur la voûte des cieux, l’esprit s’est envolé.  La lune à ses côtés, elle a pu oublier. 
 
Un rayon céleste éclaire ses cheveux noirs dans une ruelle sombre où elle divague. Petit ange déchu observe l’eau couler le long de la rive. 
Elle écoute le clapotis des vagues qui résonne harmonieusement au creux de ses oreilles. Poussée par le vent, une mèche flotte devant son visage, pour une fois elle a lâché ses longs cheveux, leur accordant un instant de liberté. 
Ce soir elle est libre, elle respire. 
Ce soir elle marche, insoucieuse, dans la rue déserte. 
Elle chantonne doucement à la lune ses refrains préférés. 
Elle entonne les couplets qui la font vibrer, la touchent en plein coeur, ceux qui résonnent avec son âme. 
Il n’y a plus de bruit que celui de l’eau, 
Il n’y a plus de son que ceux des notes qu’elle crée. 
Dans le nuit froide elle réchauffe son coeur.  
Pas après pas, elle se sent de plus en plus légère, 
La solitude lui sied si bien dans ces ruelles sombres, C’est une créature de l’ombre Une fée de la nuit.  
Un rayon céleste perce les nuages de son coeur, 
Les flots atténuent l’incendie en elle, 
Une douce mélodie apaise le bourdonnement dans ses oreilles. 
Une larme s’égare le long de sa joue, 
Un sourire se dessine sur son visage. 
Il n’y a plus de bruit que celui du vent, 
Il n’y a plus de son que sa respiration tranquille. 
 
Elle pense, elle pleure, elle sourit, elle lutte sous le regard attendri des astres célestes, sous la protection maternelle de la douce lune.  
Sa souffrance se dilue sous la chaleur lunaire.  
Ses ailes se déploient pour guérir, éclairées par l’astre lointain. 
Petit ange déchu se livre à la Lune.  
 
Penchée à la fenêtre, Juliette attend des nouvelles de Roméo, elle attend un signe du seul bonheur qu’elle a pu toucher.  
Penchée à la fenêtre, elle regarde l’astre lunaire,  Elle observe ses rayons rassurants. 
La musique résonne dans ses oreilles, elle chantonne et oublie. 
Elle pourrait rester là des millénaires sans que l’étincelle dans ses pupilles noires ne s’évapore. 
Elle voudrait arrêter le temps, ne jamais détourner son regard de ce ciel étoilé. 
Il lui redonne ses couleurs, fait revivre ses souvenirs. Il réveille en elle une douce mélancolie qu’elle saisi sans se méfier.  
Elle se laisse emporter par cette douce mélodie que lui chantonne la lune, cette renaissance des chants d’enfance, de cette vie insouciante si calme et si charmante.  
Elle se laisse emporter dans une valse rêveuse où la Lune complice la regarde attendrie. Penchée à la fenêtre, qu’elle soit Artémis, Hécate ou Séléné, elle attend un signe du destin. Elle est en quête d’espérance, elle veut échapper à son errance, rejoindre cet astre si lointain, cette lune rutilante, cette lumière dans la nuit noire.  
Qu’elle soit Artémis, Hécate ou Séléné, elle ne cesse de rêver. 
Penchée à la fenêtre, une petite fée rêve de s’envoler, elle voudrait se poser sur cette lumière sacrée, celle qui rend le cœur léger.  
 
Petit ange déchu n’est plus perdu, il a trouvé son guide, son étoile. 
Petit ange rêveur n’attend plus son heure, grâce à la lune il n’a plus peur. 
 
Les yeux fixés sur la voûte des cieux, elle brille de mille feux. La lune à ses côtés, elle a su décoller.