Au Fil De La Rose

Au pays des merveilles

Tiens, je voulais écrire aujourd’hui, je ne savais pas trop quoi. J’ai sorti ma liste d’idées et je suis tombée sur les quelques mots griffonnés sur un papier par une amie : L’imaginaire comme repère. Ces mots m’ont frappés plus que d’habitude. Alors me voici, me voilà mon ami, je m’en viens écrire ici et m’égarer au pays des merveilles !  
 
"Imagination is the only weapon in a war against reality" 
Lewis Carroll, Alice's adventures in Wonderland  
 
Elle vit dans un monde qui a perdu ses couleurs.  
Un monde peint en nuances de gris.  
Dans lequel nous sommes tous le même reflet dans le miroir, où si l'on ne rentre pas dans le bon cadre, on est pointé du doigt.  
Dans lequel elle ne trouve pas sa place, elle y est trop colorée, trop pétillante.  
 
Mais la nuit tout change.  
La vie se métamorphose, les étoiles viennent lui caresser la joue pour l'entraîner loin, encore plus loin. 
Des ailes lui poussent, translucides et légères, scintillantes même dans le noir.  
Et elle vole avec une fluidité des plus déconcertante, celles-ci n'attendaient qu'elle et personne d'autre.  
Sa place se trouvait là, des ailes sur le dos à parcourir un monde nouveau.  
Alors elle plonge, laisse la vitesse augmenter, descend en piqué traversant un ciel limpide et pur. 
  
Elle pose pied à terre, tout naturellement, comme si c'était inné et part explorer ce territoire inconnu.  
La voilà au pays des merveilles, tous ses songes regroupés en un seul et même lieu.  
Ses yeux étincellent à la vue d'un tel idylle. Ne semblent-ils pas s'être éclairés ?  
Une petite fée dans un monde haut en couleurs, la voilà sa place.  
La senteur des fleurs envahit ses narines accompagnée d'une sérénité bien accueillie.  
Le tapis vert sous ses pas paraît être de velours, 
Les gouttes de rosée perlent sur les bourgeons fleuris,  
Les arbres balancent leurs feuilles au rythme de la brise qui souffle.  
 
Quelques écailles étranges la pousse à lever les yeux à la recherche du propriétaire. Elle n'a jamais rien vu de tel avant, cette créature est son opposée : deux imposantes et puissantes ailes, de grands yeux d'un vert intense presque effrayants, une seule de ses pattes est dix fois plus grande que la fée fascinée, sa mâchoire la croquerait sans broncher.  En un coup d'aile, l'animal l'a rejoint comme s'il avait senti ce regard posé sur lui même à cette distance si lointaine.  
Elle l'approche avec douceur, furtivement, prudemment, pose sa main délicatement sur le museau de son impressionnant compagnon. 
Les yeux de celui-ci s'adoucissent, il les ferme doucement, ce qui rassure son interlocutrice qui malgré sa témérité craint une mauvaise réaction de celui-ci. 
Comme traversée d'une flèche en plein coeur, elle prend conscience du lien qui l'unit à la créature et en un rayon de lumière aveuglante, elle enlace ce dragon,  son partenaire mystique.  
 
La nuit tout change, 
Le monde se pare de mille couleurs étincelantes, Tout paraît parfait, parfois trop parfait, L'idylle n'est bénéfique qu'un temps.  
Alors elle réserve ces voyages pour s'en sortir.  
Elle se revêt de ses ailes, retrouve son compagnon et chevauche son fidèle destrier des airs des heures durant. 
Elle prend une bouffée d'air.  
 
Le matin, je me réveille,  J'ai rêvé toute la nuit.  
Mais, je vis dans un monde qui a perdu ses couleurs.  
Un monde peint en nuances de gris.  
Alors quand je m'endors, je me transforme.