Au Fil De La Rose

J'ai encore pleuré

Me revoici, me revoilà ! Tu sais aujourd’hui j’ai encore pleuré. D’habitude je me blâme pour toutes ces larmes que je fais couler sans réelle raison mais pas aujourd’hui. Non aujourd'hui j’ai presque réussi à être fière de cette sensibilité qui me fais pleurer. Aujourd’hui j’ai encore pleuré et j’en suis contente.  
 
"Je suis doué d'une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres me déchire" Gustave Flaubert 
 
J'ai encore pleuré, 
J'ai laissé les larmes glisser sans m'en soucier. 
J'aurais pu blâmer ma sensibilité, mais j'ai préféré l'accepter.  
 
J'ai encore étouffé, 
J'ai laissé mes poumons se comprimer sans le réaliser. 
J'aurais pu accuser ma sensibilité, mais j'ai laissé couler.  
 
J'ai encore pleuré et vous savez quoi ?  
Je ne m'en veux même pas .  
Je suis comme ça et je ne changerai pas pour quelques maudites voix.  J'ai fait mon choix et cela n'appartient qu'à moi.  
 
J'ai mon pouvoir de super-héroïne et je le porte avec fierté.  
Je ressens le monde et tant pis s'il m'inonde. 
Je ressens les gens et tant pis s'ils sont médisants. 
Je ressens  tellement de choses que je ne pourrais les décrire même en prose.  J'ai mon pouvoir à moi et tant pis si parfois il me fait choir.  
 
Parfois je ressemble à un enfant, je passe des rires aux pleurs en un instant.  
Parfois je réagis un peu trop, aiguisée comme un couteau.  
Parfois je côtoie les hyperboles et euphémismes de façon folle, je n'ai pas toujours la mainmise. 
Parfois je laisse aller mes angoisses, alors elles me dépassent, c'est là que je trépasse.  
Parfois je sautille de joie pour un petit rien, je déborde d'entrain.  
Parfois les autres passent avant moi, souvent ils passent avant moi. 
Parfois je me déteste, comme si j'étais la peste, la haine pas en reste.  
 
Je me suis souvent battue, contre moi même j'ai souvent perdu.  
J'ai cherché à me surpasser, comme si rien ne pouvait me toucher.  
Je me suis épuisée à force de lutter, de ne pas accepter.  
Je me suis blâmée, je me suis accusée, dévisagée comme si tout était à me reprocher. 
J'ai éprouvé tant de sentiments couchés sur le papier blanc, j'ai dessiné des millions d'ouragans. 
 
Mais moi je capte dans l’atmosphère, des petites bulles d'air, quelques vers, quelques airs.  
Mais moi j'attrape au vol, des pensées frivoles, des milliards de farandoles.  
Mais moi je comprends plein d'émotions, des passions aux déceptions, de petits riens je fais des connexions.  
Mais moi je suis un peu magicienne, même si j'en fais des miennes.  
J'ai la fragilité d'une petite fée mais j'ai aussi sa beauté, sa sensibilité, sa façon d'avancer, d'aimer.  
 
J'ai encore pleuré, 
Laissé la petite fée s'exprimer parce que j'ai un pouvoir d'une telle beauté que l'on ne peut l'ignorer.  
Alors oui j'ai encore pleuré et je les laisserai se moquer, ils ne peuvent pas imaginer.  Et je laisserai les larmes couler jusqu'à ce que mon heure vienne à sonner, parce que j'ai été dotée de ce don et que plus jamais je ne veux le renier, le gaspiller.  
Je veux en profiter, l'embrasser, avec lui fusionner car il n'y a que lui qui me fait rayonner.  
 
J'ai encore pleuré.