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   10h15. Benji n'avait presque pas dormi de la nuit. Artémis lui avait pourtant prêté une chambre pour lui tout seul afin qu'il puisse se reposer. Seulement, voilà, peut-être que ses heures de sommeil tournaient autour de deux heures ? Il ne pouvait s'empêcher de se retourner dans son lit, pensant à cette situation, pensant à Jorge. Il s'était toujours promis de s'accepter tel qu'il était. Pourtant le voilà à un moment crucial de sa vie où il n'était même pas capable d'y arriver.

   Pour l'instant, tout était calme. On n'entendait pas un bruit, à part peut-être le gazouillement des oiseaux survolant le jardin d'Artémis.

   Benji se sentait collant dans ses vêtements, et un affreux arrière-goût restait dans sa bouche. Il avait également une sensation étrange qu'il ne pouvait pas expliquer. Après la soirée remplie d'émotions qu'il venait de passer, ce n'était pas étonnant. Il se demandait d'ailleurs ce que faisait Jorge en ce moment... Est-ce qu'il était avec Arthur ? Qu'est-ce qu'ils faisaient ensemble ?

Il grogna tout en se redressant en position assise. Son attention se porta sur un bijou qui trainait sur la table de chevet. C'était une jolie bague en or, semblable à celles que portait Jorge. Il ne se souvenait pas l'avoir vu hier soir... Il la prit et la glissa autour de son index par curiosité. Ce n'était pas quelque chose qu'il pourrait mettre tous les jours. C'était trop petit, et en plus avec Benji qui réussissait à perdre ses affaires grosses comme une maison, ça lui paraissait impossible de passer ne serait-ce qu'une journée avec.

Le garçon se décala sur le rebord du lit et s'étira. Il était sûr que la chambre sentait le renfermée. De plus, il faisait tellement chaud... Pourquoi n'avait-il pas pensé à ouvrir la fenêtre ?

Lorsque ses pieds se posèrent sur le beau parquet de la chambre, il remarqua qu'il n'avait pas enlevé ses chaussettes pour dormir. Quelle horreur... pensa Benji. Il n'osait même pas les sentir. Il s'empressa donc de les enlever et de les fourrer dans son sac à dos.

Tout compte fait, il pouvait entendre des gens chuchoter dans le couloir. Leurs pas faisaient craquer le sol. Il y eut un bruit sourd, plus fort que les autres.

— Putain Alicia fais gaffe ! Tu vas le réveiller.

— Désolée... chuchota sa meilleure amie.

Benji réprimanda un sourire. Il ne voulait pas tout de suite descendre rejoindre les autres, il préférait qu'ils pensent qu'il soit encore endormi.

Il s'avança jusqu'à la fenêtre et tira les rideaux. La lumière vive du soleil le fit plisser des yeux. D'un geste vif, il tira sur la poignée et l'ouvrit en grand. Un petit courant d'air chaud se met à traverser la chambre, à son plus grand bonheur.

Cette dernière donnait vue sur la piscine. Si Benji le pouvait, il sauterait dedans sans hésiter. Ça lui rappelait la fois d'avant, quand il était venu pour la première fois. Le lendemain de sa cuite, Jorge l'avait poussé dans l'eau. Il l'avait fait sans gêne, avec son sourire que Benji aimait tant regarder. Et merde, faut que j'arrête, je me fais peur.

   Il ferma les yeux. Nous étions déjà début août. Tout s'était passé tellement rapidement. Benji pensait qu'il allait faire quelque chose de productif cette été. Au contraire, il venait de se rendre compte qu'il était attiré par un garçon et qu'il venait de se faire détesté par son nouveau collègue de travail.

   C'était nul, c'était chiant. Quelle déprime. Finalement, peut-être qu'il voulait descendre avec les autres. Il se tourna vers son lit. La politesse avant tout. Il tenta de remettre les draps en place comme il le pouvait. Une fois qu'il le jugeait convenable, il s'avança vers la porte. Au même moment, elle s'ouvrit.

𝘆𝗼𝘂 𝗵𝗲𝗹𝗽𝗲𝗱 𝗺𝗲 𝘁𝗼 𝗲𝘅𝗶𝘀𝘁 ❥ 𝘣𝘦𝘯𝘫𝘦𝘺Où les histoires vivent. Découvrez maintenant