𝘆𝗼𝘂 𝗵𝗲𝗹𝗽𝗲𝗱 𝗺𝗲 𝘁𝗼 𝗲𝘅𝗶𝘀𝘁 ❥ 𝘣𝘦𝘯𝘫𝘦𝘺

23

— C'était vraiment cool, fit Jey avec un sourire.

Les quatre jeunes avaient quitté le festival aux alentours de minuit. Les feux artifices étaient interminables à tel point qu'Alicia s'était assoupie sur l'épaule d'Artémis.

Quant à Jey, son bras était resté enroulé autour de Benji. Ce dernier avait savouré chaque minute de ce contact pourtant si simple. Il avait cependant réussi à lui retourner toute la tête. On aurait dit qu'il était dans un rêve.

À la fin de tout ça, les filles avaient décidé de rentrer ensemble. Alicia avait proposé de ramener Artémis en voiture, étant celle qui habitait le plus loin. Ils s'étaient quittés vers le gymnase. Benji et Jey étaient donc en train de marcher sur le trottoir. Il n'y avait pas un bruit, pas une voiture, personne.

Benji aperçu sa maison. Les lumières n'étaient pas aluminées, signifiant que ses parents n'étaient pas encore rentrés. Il ne voulait pas partir. Il lança un regard à Jey alors qu'il commença à monter les marches de son palier.

— Oui, super cool, répéta-t-il.

L'ambiance était un peu gênante. Benji restait planté à l'endroit où il s'était arrêté, incapable de faire les quelques pas jusqu'à la porte d'entrée. Non, il ne voulait pas partir. Il avait l'impression que son cœur allait s'envoler.

Jey se rapprocha pour lui donner une bise d'au revoir.

Leurs joues se rencontrèrent deux fois. Inconsciemment, Benji ferma les yeux et va jusqu'à poser une main sur l'épaule du bouclé. Ce dernier s'écarta en souriant, prit sa main et le guida pour la poser sur sa propre joue. Ils restèrent ainsi pendant une dizaine de secondes. Benji pouvait sentir la chaleur de son corps, comme toute à l'heure. Ce moment magique se termina quand Jey relâcha sa main.

— À plus, murmura-t-il.

Benji n'eut pas les mots ni le temps de répondre. Jey repartit d'un pas rapide dans la rue, s'enfonçant dans le noir complet de la nuit. Je ne peux pas le laisser partir, non, pensa le brun. Il sentait que ce soir était sa chance, sa seule et dernière chance pour que leur relation prenne un autre tournant. Après ça, est-ce qu'il y en aura d'autre ? C'est ce qui le poussa à ne pas entrer la clef dans le verrou.

Sans réfléchir, il se mit à le suivre. D'abord en marchant, puis en courant. Jey allait beaucoup trop vite pour lui. C'était à peine si la lumière des lampadaires parvenait à illuminer son dos.

— Jey ! appela-t-il.

Le concerné se retourna, visiblement surpris de le trouver là. Il s'apprêta à lui répondre sauf que Benji ne lui laissa pas l'occasion. Au lieu de ça, il l'embrassa. C'était un baiser précipité et maladroit, il n'était même pas arrivé à viser ses lèvres. Il ne revenait pas de ce qu'il était en train de faire. Le cœur affolé, il se recula et posa une main sur sa bouche. Il fut surpris de découvrir un Jey rouge pivoine.

— Désolé, je... je...

C'était la première fois qu'il voyait Jey rougir pour de vrai. Avant, c'était toujours à Benji de perdre le contrôle de ses émotions. C'était étrange de voir que c'était désormais dans le sens inverse.

Honteux, Benji commença à faire marche arrière. Quel débile, t'es vraiment con. Sauf que Jey l'arrêta en lui attrapant le bras.

— Arrête de t'excuser.

— Désolé.

Le bouclé laissa échapper un rire. Benji regardait le sol, n'ayant pas le courage de le regarder dans les yeux. Il regrettait déjà ce geste.

— Tu vas me dire la raison de ton action si soudaine ?

Aucune réponse. Il fallut un moment pour que Benji reprenne ses esprits et retrouva sa voix.

— Je n'ai plus envie de cacher ce que je ressens, Jey.

Il sentit sa gorge se nouer. Jey continuait de le regarder avec douceur et compréhension. Sa main lâcha son bras, Benji fit marche arrière.

— Tu veux qu'on en parle ? demanda Jey.

— Pas ce soir.

— Pourtant ce serait le meilleur moment.

— S'il te plait, Jey.

Le bouclé se gratta l'arrière de la nuque.

— D'accord. Demain, viens chez moi.

— D'accord.

Tout ce que voulait faire Benji, c'était de disparaitre de la surface de cette planète. Quand le garçon prononça son dernier mot, il reprit la route en sens inverse.

— Et Benji ?

Il se retourna.

— Je t'apprécie beaucoup aussi.

Jey lui fit un clin d'œil et lui tourna le dos.

Benji regagna rapidement le chemin de sa maison. Il sortit les clefs de son sac à dos et déverrouilla la porte d'entrée. Il retira ses chaussures à la va-vite et se précipita dans sa chambre. Son sac vola de l'autre côté de la pièce, tombant par terre avec un gros bruit.

Sa tête alla s'enfoncer dans son oreiller. Il ne pleurait pas, il n'était pas en colère. Il avait juste peur que Jey ne le rejette. Sa dernière phrase pouvait dire n'importe quoi, pouvait être suivi d'un « mais seulement en ami ». Tous les efforts qu'il avait fournis pour cacher ses sentiments partaient en fumée.

Il se releva et prit son téléphone. La première qui lui vint naturellement à l'esprit fut Alicia. Il composa son numéro et apporta l'objet à son oreille.

— Allô ?

🤭😘