.Prologue

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Le temps n'a pas de sens pour lui. L'écoulement de la vie et des grains dans le sablier n'existe pas. Ce sont de concepts qu'il ignore.

Il est, c'est tout. Il attend. Les deux sont intrinsèquement liés, si bien qu'il ne peut plus les différencier. Il a été créé avec cet unique horizon pour existence.

A vrai dire, il y a beaucoup de choses qu'il ne sait pas. Au bout d'un moment cependant, malgré ses sens presqu'inexistants, il a fini par percevoir les autres consciences autour de lui.

Il a compris qu'il n'était pas tout seul. Puisqu'il y en avait d'autres, il n'était pas tout. Il existait des corps étrangers à lui, il y avait des choses au-delà de son horizon.

Ces existences étrangères n'étaient pas immuables et immobiles comme lui. Elles apparaissaient et disparaissaient. Venaient et repartaient. Il finit par comprendre ce qu'étaient le temps et le mouvement.

Il en fut très curieux.

Du moins, cette sensation de vide et d'appétit semblait l'équivalent d'une curiosité humaine.

Comme il était ce qui se rapproche le plus de l'omnipotence, il voulut devenir une de ces consciences.

Il essaya une fois. Il mourut aussitôt.

Il essaya une deuxième fois. Il abandonna avant d'arriver dans la vie, sentant venir une répétition certaine de sa première expérience.

Il essaya une troisième fois. Il les connaissait plus, à présent, ces consciences, surtout son hôte. Il se fit tout petit.

Il réussit à s'incarner.


Les ennuis d'Asmaldilare, sorcièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant