Chapitre 12 : Le commencement de la Terre Brûlée.

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Point de vue Newt


  La nuit s'est passée sans encombre, rien qu'un pur et simple silence, quelques fois brisé par des cris rauques ou des bouteilles qui éclatent. Et honnêtement, c'est mieux ainsi, heureusement qu'il n'y a pas eu d'incident. La voix de Thomas me sort de mon sommeil : quand j'ouvre les yeux, je le vois faire fuir un corbeau qui mangeait jusque là nos peu de provisions que nous avons. Je tourne mon attention vers Mia, qui a dormi contre moi. Son magnifique visage qui était nettement propre est maintenant couvert de petites égratignures et le bord de sa lèvre est légèrement ouvert, ses bras sont quant à eux remplis de quelques hématomes par-ci, par-là. 

  Je laisse un soupir doux sortir de ma voix, et caresse ses joues meurtries du bout de mes doigts. Elle ne s'est même pas encore remise de la mort de Chuck, qu'elle doit de nouveau affronter d'autres dangers. Je sais qu'elle est forte, mais vraiment forte au niveau du mental, qu'elle peut tout surmonter, mais ce n'est pas pour autant qu'elle doit vivre ça, parce qu'à chaque fois j'ai l'impression qu'elle est la plus sujette aux épreuves, entre celles du Labyrinthe, qu'elle parcourait jour après jour, les tâches qu'elle accomplissait trois fois plus que cinq Blocards réunis au Bloc, la mort de Chuck, et maintenant ça. Non, j'aimerais qu'elle puisse réellement être en paix, et malheureusement, je ne peux pas y faire grands choses, ce qui me frustre et m'énerve au plus haut point en moi. 

  — Allez tout le monde, réveillez-vous, nous incite Thomas. 

J'acquiesce en secouant doucement l'épaule de Mia.

Point de vue Mia, quelques minutes auparavant


  Je me vois, je ne dois pas avoir plus de trois ans. Je suis assise sur un lit à côté de Thomas, mais qui est vachement plus jeune, il doit avoir pas moins de cinq ans en âge. 

  — Tu crois que maman va bien, Stephen ? demande la seconde moi.

  — Je sais pas, Lilly... Mais j'aime pas les adultes ici.

  — Moi non plus... Pourquoi ils veulent qu'on change de prénoms ? C'est ridicule.

  — La seule chose qu'on peut faire c'est de répéter la phrase qu'on se répète, d'accord ? Tu t'appelles comment ?

  — Lilly, Lilly, Lilly. Je m'appelle Lilly, dit-elle comme si qu'elle récitait une poésie. À ton tour.

  — Stephen, Stephen, Stephen. Je m'appelle Stephen. 

  — Il faut qu'on garde nos prénoms. Ces gens peuvent pas nous forcer, pas vrai, grand frère ?

  — Non, je te le promets qu'on n'oubliera pas nos prénoms. Alors pour ça il faut qu'on se répète tout le temps la phrase que je t'ai dit, d'accord ?

La seconde moi secoue la tête, affirmant les dires de son frère et je me rends compte que cette scène se déroule deux jours après que WICKED nous ait emmené. Ils nous avaient ensuite forcé à changer de prénoms avec des stimulateurs de douleurs, histoire qu'on se force nous même à oublier les cinq lettres pour moi et les sept lettres pour Thomas, que nos parents nous avaient donné. Pour ma part, j'ai joué dans leur jeu en acceptant finalement le prénom de Mia, mais j'ai jamais oublié l'ancien qui était Lilly. Thomas, en revanche, l'avait complétement oublié et je m'étais décidée à retenir le sien en plus du mien. Et c'est après ça qu'on nous a séparé pendant une année entière, puis qu'on avait pu se revoir, etc.

Subitement, je suis comme téléportée et je me retrouve sur le lieu de la mort de Chuck. Je le vois en train de suffoquer. Il me tend sa statue, que je prends en pleurant, lui priant de rester en vie. Quelques secondes plus tard, il cesse de bouger et j'hurle, sanglotant sur son corps sans vie. 

Mia chez les fondus ( Tome 2 ) {En Réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant