Recueil OS SwanQueen

15-Un terrain d'entente

Le soleil déclinant baignait la ville de Storybrooke d'une lumière douce et dorée. À l'intérieur de deux gymnases distincts, séparés par quelques kilomètres mais unis par une tension palpable, deux équipes de basket se préparaient pour ce qui serait le match le plus important de leur saison, sinon de leur carrière. L'équipe féminine de Storybrooke et de Boston entraînées respectivement par Regina Mills et Emma Swan, avaient toutes deux traversé des mois de compétitions ardues pour arriver à ce moment crucial. Le championnat national se jouerait dans quelques semaines, et tout le monde savait que le dernier match, le plus important, verrait s'affronter ces deux équipes, menées par ces deux femmes aussi admirées que redoutées.

Les joueuses, concentrées, exécutaient les exercices avec une précision presque mécanique, chaque goutte de sueur témoignant de leur détermination. Elles ne voyaient pas simplement un trophée au bout du chemin, mais l'aboutissement de tant d'heures passées à répéter les mêmes gestes, à surmonter les mêmes obstacles, à rêver du même but.

Pourtant, dans le silence de leur propre esprit, tant Regina que Emma luttaient contre des démons bien plus personnels que la simple peur de l'échec.

Regina Mills, au sommet de sa carrière, était une coach dont la réputation n'était plus à faire. Froidement efficace, calculatrice, mais aussi dotée d'un sens aigu de la stratégie, elle avait forgé son équipe à son image : disciplinée, implacable, presque infaillible. Ses joueuses l'admiraient et la respectaient, mais derrière ses yeux sombres se cachait un poids que seules quelques rares personnes connaissaient. Ce n'était pas seulement la peur de perdre ce match qui l'agitait, mais la perspective d'affronter Emma Swan sur le terrain, de croiser à nouveau ce regard qui avait autrefois fait battre son cœur plus vite que n'importe quelle compétition.

Emma Swan, quant à elle, était tout le contraire de Regina en apparence. Loin d'être la figure d'autorité rigide que l'on attendrait d'un coach à ce niveau, Emma était connue pour son approche presque familiale avec son équipe. Ses joueuses la considéraient comme une grande sœur, une amie, quelqu'un sur qui compter non seulement sur le terrain, mais aussi en dehors. Emma se battait pour ses filles comme elle se battait pour ses propres convictions : avec une passion dévorante, une détermination sans faille. Mais sous cette apparente légèreté, il y avait des cicatrices. Des regrets. Et à chaque fois que l'image de Regina traversait son esprit, ce n'était pas seulement la rivalité sportive qui la perturbait, mais la douleur d'un passé qu'elle ne pouvait effacer.

Leur histoire remontait à plusieurs années, bien avant que leurs chemins ne se croisent à nouveau en tant qu'adversaires sur le terrain. Elles s'étaient rencontrées il y plusieurs années lorsqu'elles étaient encore joueuses dans la même équipe, et ce qui avait commencé comme une amitié respectueuse entre deux coéquipières s était rapidement transformé en quelque chose de plus intense. Regina, avec sa force tranquille et son aura de mystère, avait attiré Emma comme un papillon vers la flamme. Et Emma, avec sa fougue et son énergie, avait fait vibrer quelque chose en Regina qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Pendant un moment, elles avaient été heureuses, vivant une histoire d'amour secrète mais inoubliable.

Mais tout s'était écroulé en une nuit. Une erreur, une incompréhension, un choix impulsif de la part d'Emma avait tout détruit. Elle avait laissé Regina derrière elle, croyant que c'était la meilleure chose à faire, pour elle, pour son avenir en tant que basketteuse. Mais elle s'était trompée. Et Regina ne lui avait jamais pardonné. Leur relation s'était dissoute dans l'amertume et la douleur, transformant ce qui avait été de l'amour en une rivalité féroce.

Cette rivalité s'était naturellement transposée sur le terrain. Regina et Emma s'étaient chacune investies dans leurs équipes respectives avec une intensité décuplée par leur passé commun. Leurs matchs étaient devenus des batailles épiques, où chaque point marqué, chaque stratégie déployée, semblait être une façon de régler des comptes. Et leurs équipes, bien que conscientes de la bataille entre leurs coachs, croyaient que tout cela n'était que l'effet de la compétition. Personne ne soupçonnait l'histoire derrière, la douleur dissimulée sous chaque sourire forcé, chaque poignée de main glaciale à la fin des rencontres.