— Il faut qu'on trouve la Perle !
Les mots sortent.
Je prends conscience de ma situation.
C'est l'ascenseur émotionnel.Je ne peux pas la trouver. Je n'ai pas le plan. Je ne l'ai jamais vu.
Si ce plan existe, il a été récupéré. Et par pas moi.
Donc, de mon point de vue, la Perle est perdue.En face, Yasmine a dû passer par les mêmes cheminements.
Nos visages deviennent graves. L'excitation joyeuse d'il y a quelques minutes a disparu.
Il va falloir que je m'entraîne.
A priori, ma génétique m'aide. Il semblerait que je sois issue d'une grande famille.
Il faut que j'essaie de tirer avantage de ce que j'ai. Du peu que j'ai.Un entraînement ça se prépare. Il faut prévoir le rythme et l'intensification.
— Changement de plan. Il faut que je m'entraîne.
— Ça semble effectivement plus faisable. On procède comment ?
Sa question me fait sourire. On n'oublie pas nos réflexes de scientifiques.
Les nouveaux évènements défient la science. On garde la nécessité de mettre en place des protocoles.
Et ça me rassure. On regarde dans la même direction. Ensemble.
Je continue :— Il faut qu'on chronomètre tous les combien de temps je peux réutiliser mon pouvoir.
Je me suis fait à ce mot, je crois. Ma nouvelle vie s'intègre doucement dans mon cerveau. Je ne suis pas encore certaine de comprendre tout le poids que je porte. Tous les dangers qui me font face.
Mais je commence à accepter. Que je suis différente. Que je peux être attaquée. Que je peux sauver la Terre.
Mon rythme cardiaque s'emballe. Je commence à accepter. Je ne l'ai pas encore totalement admis.
La voix de Yasmine me sort de ma boucle de pensées.— Bonne idée ! On se base sur ce que t'as déjà pu faire pour avoir un ordre d'idées ?
— Qu'est-ce que je ferais sans toi ?
Un sourire de satisfaction se dessine sur son visage.
— Pas grand-chose. Je te suis indispensable.
— Mouais mouais. Essaye de t'en convaincre.
Je souris. Je peux compter sur elle et elle sur moi. Pas besoin de s'étendre.
Je reprends :— Bon, revenons à nos moutons. Il faut établir quand j'ai utilisé mon super power. Tu notes ? Contre le galec que j'ai croisé le jour de mon anniversaire, pour te convaincre pour les eaux chaudes, pour éviter l'escargot en cherchant la bibliothèque, pour la galec à la bibliothèque, pour la galec dans le garage et pour changer l'ordre à la galec. Je crois que c'est tout.
— Il y en a plusieurs de rapprocher ça va pouvoir nous aider. Il faut qu'on mette des heures dessus maintenant.
Je hoche la tête. Ça va pas être aussi simple. Je n'ai pas regardé ma montre à chaque fois. J'essaie néanmoins de faire un récapitulatif :
— Alors, pour le premier ordre que j'ai donné. C'était après qu'on est parlé de la lettre avec mes parents. On est partie à 9h de la maison. Le trajet a dû durer 1h30 à l'aller donc 3h aller-retour. Ça fait déjà au moins 12h. Après, on a discuté au moins 30 minutes.
Je marque une pause. S'il va falloir réfléchir comme ça pour chaque, les horaires seront vraiment approximatifs.
— J'ai plus simple. La bibliothèque allait fermer. Le samedi elle ferme à 17h30 donc c'était dans ces eaux-là.
— OK je note. Le deuxième c'est quand on s'est vus. Nos SMS datent de vers 21h40 donc le temps que l'on discute, il devait être 22h30. Il y a un écart de 5h entre ces deux-là.
— Je pense que l'on peut trouver plus court. Celui d'après, c'était pour trouver la bibliothèque. On est arrivés pour 10h.
Yasmine fait une petite moue et me corrige :
— Il était 10h11, il me semble. On a cherché pendant une quarantaine de minutes avant que tu m'imposes de changer de direction. Donc c'est vers 11h.
— C'est ce que j'aurais dit aussi. On a dû arriver 15 minutes après à la bibliothèque et on n'est pas restées très longtemps. J'ai dû donner mon deuxième ordre de la journée à peu près une heure après le premier.
— Bonne nouvelle ! Je pense même que tu as besoin de moins d'une heure !
Elle s'arrête encore une fois et reformule :
— Il semblerait que tu es besoin de moins d'une heure.
Je lui souris pour lui signifier tout va bien, je comprends que ça soit compliquer. Je ne peux pas lui en vouloir. Elle est indispensable à ma santé mentale actuellement et je sais qu'elle essaie de faire lui plus attention possible.
Pour le temps entre deux ordres, je prends le positif malgré la déception. J'aurais préféré pouvoir le faire en moins d'une minute.
Et je sais que je l'ai déjà fait. J'ai tout de suite donné un nouvel ordre à la galec pour qu'elle ne meure pas asphyxiée. J'ai, cependant, conscience que c'est une exception.
Je n'ai pas encore l'explication. Il doit y avoir une règle stupide que je ne connais pas.
Quelque chose que je ne connais pas ?
Ça commence à devenir un peu trop une habitude à mon goût.
Avant que les ténèbres de mes pensées m'engloutissent, je relance la conversation :— Après les 2 autres ordres sont plus espacés. Il y a au moins 2h entre.
— Donc on sait que c'est minimum 1h. Là ça fait environ 40 minutes que tu n'as pas donné d'ordre. On essaye ? Et on commence à noter plus précisément.
— Bonne idée ! Mais je m'exerce sur qui ?
— La galec ? Tu peux peut-être lui demander de se taire pour le moment comme ça on fait une pause tous les quatre en même temps.
— Ça me va. Tu passes la première comme tout à l'heure ?
Yasmine hoche de la tête.
On descend. Elle passe devant. Je rentre après avec les oreilles toujours bouchées.— Arrête de parler jusqu'à nouvel ordre.
La galec se tait. Ma gorge me chauffe.
Hourra, je n'ai besoin que de 40 minutes minimums.
Je vois Yasmine lancer un chronomètre.
On se dirige tous vers le salon.Je prends la parole :
— On se prépare le repas de ce soir. On discute en même temps tranquillement. Ça vous va ?
La coopération de mes parents a recréé quelque chose. Je leur fais à nouveau confiance.
Mon père me répond :— J'ai faim alors je suis partant pour le repas. En revanche, je pense que les infos les plus importantes que l'on a obtenues devraient être discutées maintenant pendant que l'on fait le repas. Ça nous laissera le temps d'y réfléchir avant d'en reparler le ventre plein.
Ma mère surenchérit :
— Il va falloir qu'on se décide et qu'on s'organise. Ça va pas être facile.
Elle laisse planer un silence.
— On sait quand les galecs qui sont sur Terre vont se regrouper.
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L'héritage de Limëlian (en pause)
ParanormalEN PAUSE « Il me faut faire la part des choses. De quoi puis-je douter ? Qu'est-ce que je peux croire ? Premier sujet à trancher : est ce que Limëlian, cet autre monde, est réel ? Mon cerveau s'emballe. Je n'ai aucun élément tendant à prouver son...