— On sait quand les galecs qui sont sur Terre vont se regrouper.
Yasmine et moi échangeons un regard. Ça change tout.
On pourrait avoir encore plus d'informations sur le pourquoi du comment.— Ils se réunissent dans 3 jours normalement. Elle n'a pas le lieu encore. Il sera donné sur le groupe de messagerie qu'ils partagent.
Ma mère sort un portable de sa poche et continue :
— On devrait pouvoir suivre ce qui se passe. C'est le téléphone de la galec. Par contre, elle a mis un code. Il faudra que tu lui demandes.
J'ai donc trouvé mon prochain ordre pour m'entraîner.
Mon ventre gargouille.— Génial ! Merci pour tout. On mange en attendant ? Mon ventre est en train d'appeler à l'aide.
Le repas se déroule dans une ambiance mitigée.
On ne parle de rien d'autre que ce qui se passe. De cette nouvelle vie. De ce monde que l'on découvre.
Mais, en même temps, nous sommes déterminées à tout faire pour sauver la Terre et la liberté de l'humanité.
Pourquoi c'est tombé sur moi ? Je ne suis pas sure d'être celle qui est la plus capable.
Chloé, tu n'as pas le temps pour ces questions. C'est comme ça, c'est tout.L'alarme de Yasmine sonne. 30 minutes que j'ai donné l'ordre de se taire à la galec.
Maintenant, il nous faut son mot de passe.
Je me lève pour aller au garage. Yasmine me suit. Je lui lance un regard interrogateur.— Comme ça je lance le chronomètre dès que t'as fini ta phrase.
Je préfère ne pas être seule. Je la laisse m'emboîter le pas.
Dans le garage, je me mets face à la galec avec un air de défi. Elle ne peut plus jouer avec mes pensées. J'ai le contrôle.— Dis-moi le mot de passe de ton téléphone en français.
Ma gorge ne chauffe pas.
La galec continue à me fixer. Une lueur de joie se dessine dans ses yeux.— Zut flûte ! Il me faut plus que 30 minutes.
Nous revenons, dans le salon, penaudes.
— J'ai mis un minuteur pour 3 minutes. On savait qu'on avait fait une estimation basse. Toutes les 3 minutes, tu réessaieras.
Je ne peux m'empêcher d'être déçue même si je sais tout ça.
Je tente tout de même une blagounette :— Très bien. On aura le temps de se brosser les dents alors.
3 minutes. C'est trop court pour commencer à planifier de nouvelles choses. C'est trop long pour ne rien faire. Alors je mets les pieds dans le plat :
— Bon, qu'est-ce que pense chacun ? Est-ce qu'on se doit se rendre à cette réunion ?
Tout le monde se regarde. Nos pensées s'entremêlent sans qu'on les formule.
On sait tous que ça serait risqué d'y aller. Les galecs ont réussi à assouvir les humains et les qsittas à Limëlian. Sur Terre, je suis la seule qsitta à ma connaissance. On ne fait pas trop le poids.
En revanche, ne pas y aller, nous priverait de beaucoup de réponses. Mais sommes-nous suffisamment débrouillards pour réussir à glaner des informations sans se mettre en danger ?Je reprends la parole pour tenter de faire avancer la conversation. Quand on communique avec des mots, généralement ça va plus vite et c'est plus facile.
— Ne vous disputez pas. Ne parlez pas tous à la fois. Je n'arrive pas à vous entendre.
J'ai un humour de qualité. Le sourire aux lèvres, je continue :
— On se fait une liste des pour et des ...
L'alarme de Yasmine sonne.
Je l'avais bien dit que 3 minutes c'était court quand on s'occupe.
Nous descendons toutes les deux.
Nouvel essai. Nouvel échec. Il me faut plus de 33 minutes. Elle lance à nouveau son minuteur.Les parents ont profité de notre absence pour sortir une feuille et faire un tableau.
— Bon vous avez l'air d'accord avec ma liste de pour et de contre visiblement. On se fait chacune la nôtre et on partage ou on fait tous ensemble ?
Au vu des hochements de tête, tout le monde a l'air de préférer la première idée. Yasmine me le confirme :
— On sera plus efficace si on fait chacun de notre côté. On pensera à plus de chose je pense.
Chacun acquiesce et prend une feuille.
Nous sommes interrompus encore une fois par l'alarme.
Encore un essai. Encore un échec. Il me faut plus de 36 minutes. Yasmine relance encore son minuteur.Les listes se remplissent de part et d'autres des colonnes.
Puis, tout le monde perd son regard dans le vide.
Il semblerait qu'on soit arrivés au bout de nos idées.
Avant que je puisse lancer un débat qui se promet agité, l'alarme retentit.Un essai en plus. Ma gorge chauffe. La galec ouvre la bouche.
Ça a marché. Il me faut entre 36 et 39 minutes entre chaque ordre.Je suis à deux doigts d'ouvrir une bouteille de champagne.
Je suis toujours épatée par l'efficacité de ce pouvoir.
On a un sourire jusqu'aux oreilles. Le portable de la galec est à nous.
En voyant nos têtes, mon père comprend que j'ai réussi. Il reste, cependant, prudent :— On finit le dossier actuel avant de se lancer dans la fouille du téléphone ?
Je ne peux qu'être d'accord avec cette sagesse d'esprit. Malgré tout, ma curiosité trépigne.
— Alors c'est parti pour cet échange d'idées.
* * *
Pendant une heure , on a débattu, au rythme de l'alarme pour que je donne des ordres et que je continue mon entraînement. Il était pour les trois autres impensable que je me rende à cette réunion. Par mon influençabilité, je suis trop vulnérable.
En revanche, par leur absence de mon pouvoir, je trouvais ça ridicule que ça soit eux qui aillent.
On s'est pensés dans une impasse.Soudain, on a eu l'idée d'envoyer la galec.
Il faudrait penser correctement tous les ordres.
On a trois jours pour peaufiner.
On a adopté à l'unanimité ce plan.On a établi le programme de demain.
Yasmine est rentrée chez elle. Elle retourne en cours lundi soit demain. Si on disparaît toutes les trois (Louise, Yasmine et moi) en même temps, ça va être compliqué de se justifier.
Quand tout ça sera fini, ça serait chouette de pouvoir continuer mes études.
Et puis, les galecs se douteront peut-être un peu moins de son implication.
Alors, elle est rentrée. Il est prévu que je l'appelle dès que j'ai une information importante.Les parents vont réfléchir au plan pour envoyer la galec à la grande réunion.
C'est assez sympathique qu'ils soient à la retraite.
Pas de travail où il faut se rendre. Pas d'obligations.
Ils peuvent se permettre d'y passer un moment.Pendant ce temps, je vais poser des questions à la galec en me chronométrant.
Puis, entre chaque interrogation, je vais fouiller son téléphone.
Ça devrait bien m'occuper.
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L'héritage de Limëlian (en pause)
ParanormalEN PAUSE « Il me faut faire la part des choses. De quoi puis-je douter ? Qu'est-ce que je peux croire ? Premier sujet à trancher : est ce que Limëlian, cet autre monde, est réel ? Mon cerveau s'emballe. Je n'ai aucun élément tendant à prouver son...