Tout a commencé avec un cocktail, des yeux trop grands et une guitare oubliée. Pour Matt, serveur dans un bar pour payer ses études, cette rencontre est le début d'une relation bouleversante...
Stray Cat est une tranche de vie yaoi à l'ambiance méla...
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«Salut, ta proposition tient toujours ? Parce que ce soir, je ne sais pas où aller.»
«Viens.» avais-je répondu sans réfléchir.
Il avait suffi de quelques mots. Deux lignes de texte sur mon téléphone pour manquer de ruiner mon épreuve de l'après-midi en me déconcentrant durablement et pour que je compte les minutes qui me séparaient de la fin de mon travail. Heureusement pour moi, je m'étais arrangé avec Lara et Romain pour me libérer plus tôt que d'habitude. C'était davantage dans le but d'arriver en forme pour mon partiel le lendemain matin que d'accueillir un invité, mais c'était un heureux hasard dont je me réjouissais. Il n'était même pas minuit quand je sortis du bar et me dirigeai vers le lieu de notre rendez-vous.
Sacha m'avait dit qu'il avait réussi à trouver à se faire embaucher pour chanter dans un café voisin, et devait être sur le point de finir. J'aurais tellement voulu être un de ces jeunes insouciants dont les parents payaient tout, pour pouvoir le voir à l'œuvre. C'était dans ce genre de moments que je me rendais compte qu'en travaillant pour financer mes études, en devant surveiller mes maigres finances, je passais à côté de plein de choses. J'avais grandi trop vite, de travers, et à présent, je ne me sentais ni adolescent, ni adulte.
J'arrivai à la devanture du bar, et le vis ranger sa guitare en discutant avec une ou deux personnes, le sourire aux lèvres. Je supposai en voyant son expression que sa soirée s'était bien passée. Je restai à l'extérieur, finissant ma cigarette, les mains gelées, poussé par les bourrasques de vent qui ébouriffaient mes cheveux et piquetaient mes lunettes de gouttes de pluie, fasciné par sa petite silhouette osseuse.
Sacha finit par remarquer ma présence et se pressa de finir de remballer avant de saluer les autres et de sortir du bar, un sac de sport à la main, son étui à guitare sur l'épaule.
— Hey, comment ça va ? Tu pouvais rentrer, tu sais ?
— Hm, fis-je en haussant les épaules, tu avais fini de jouer, et puis... j'ai pas trop de thunes en ce moment, et je n'aime pas rentrer dans les bars sans consommer.
— Ah... ouais, ça se comprend, vu que tu es barman.
— Serveur, techniquement.
Il haussa les épaules, signifiant que c'était pareil à ses yeux, et nous nous dirigeâmes vers le bus en parlant de tout et de rien pour ne pas laisser tomber un silence gênant. Je l'avais déchargé de son sac, tâchant de chasser les arrière-pensées qui m'assaillaient à chaque fois que je l'effleurais ou que je jetais un coup d'œil à son profil fin. Quelles étaient ses intentions ? Juste dormir, ou... ? Je n'étais pas gouverné que par mes hormones, mais si j'étais honnête avec moi-même, j'allais être déçu s'il ne se passait rien. Notre relation était si étrange... Il était tantôt entreprenant, tantôt distant, comme s'il ne savait pas ce qu'il voulait ; je ne savais pas sur quel pied danser avec lui, je n'avais pas envie de forcer quoi que ce soit.