Too Much Love Will Kill You (A Queen Fanfic)

A hand above the water

Fallait-il que ça en arrive là?
Un pied après l'autre, doucement, elle l'attend, elle ne le rejettera pas et il le sait.
Etais-ce un sourire triste ou fou qui se dessinait sur son visage? Nul ne le savait.

Ses songes se confondaient, s'entremêlaient mais pourtant son but restait le même. Il ne pouvait plus vivre ainsi, c'était trop. Il pouvait sentir toute la douleur que lui procuraient les rochers sous ses pieds mais il n'en avait que faire, cela le rendait en quelques sortes vivants. Car il n'arrivait plus à ressentir quoi que ce soit. C'était comme si son aptitude à ressentir des émotions avait disparu avec le rejet de John.

John...Que faisait-il à présent? Peut-être était-il retourné à l'abri vers sa chère et tendre Bismilah et après tout il avait raison, il serait tellement mieux avec elle, loin de lui, loin du poids qu'il devait être au quotidien. IL en venait à se demander pourquoi il n'avait pas prit cette décision avant? Pourquoi ne s'était-il pas effacé de leurs vies plus tôt? Car aujourd'hui ils s'en seraient peut-être déjà sortis sans lui? Il aurait du mourir dans cet accident il leur aurait évité toutes ces souffrances.

Finalement, il ressentait peut-être encore une émotion, coincée en travers de sa gorge si serrée, serrée par de l'amertume envers lui même. Lui qui était censé rester optimiste et il avait brillamment échoué. Il n'était qu'un perdant, tellement inutile que personne ne voulait de lui et après tout c'était compréhensible, qui voudrait d'un échec pareil?

Personne ne se souviendrai de lui, il était né pour mourir comme tout le monde. Sauf qu'il choisissait de mourir, ici et maintenant. Lui qui croyait être né pour devenir une légende mais non, il s'effacera comme tous ces gens aux rêves déchus qui ont fini par mourir sans laisser une seule trace de leur passage sur terre.

Peut-être que Dieu sera assez clément pour l'accueillir...Non, quelle idée de l'accueillir lui alors que des gens charitables méritaient de l'être, bien plus que lui. Le goût amer de la réalité le frappa de plein fouet et il eut la réelle sensation que quelqu'un venait de lui asséner une baffe.

Il n'avait plus de larmes pour pleurer, plus de voix pour crier, plus d'humanité pour...Pour aimer. Et pourtant, lui même savait à quel point certaines personnes avaient du se battre et se battraient encore pour obtenir leur humanité. Cela semblait tellement arrogant. Une nouvelle vague d'amertume traversa son corps et il se sentit encore plus écœuré de lui même. Quel être égoïste il faisait à tenter de garder sa vie pour finir le train de ses pensées mais il n'en avait plus besoin, car il savait que quoi qu'il fasse elles le menaient toujours vers le même résultat; il était totalement inutile, pour lui même comme pour les autres.

Et dire qu'il avait osé profiter de la pitié des autres...

Savourant la fraîcheur de l'air marin sur sa peau abîmée par les longs jours passés sur l'île, il s'en délecta une dernière fois.

Ils vivaient ici comme dans une prison, une cage et maintenant, il se sentait pousser des ailes. Il était libre, libre de s'enfuir de ce monde là pour un monde qui serait sans doute meilleur.

La vie était une belle chose, et il ignorait si il avait eu l'occasion de tout découvrir, cependant il en avait déjà vu tant de facettes. Mais il devait déjà lui dire adieu... C'était certainement pour le mieux.

Son cœur s'emplit de cette émotion qu'il tentait de repousser depuis tant de temps. De la tristesse. Une tristesse, si puissante, si profonde, qu'il fut obligé de se laisser tomber, sans penser aux plaies que laisseraient les galets tranchants sur lesquels il venait de tomber. Des perles d'eau salée dévalant ses joues, un cri coincé au fond de sa gorge, cela ne pouvait pas être pire.

Ah mois que...Si cela pouvait en fait être pire. A cause d'une seule personne, John. Il n'aurait jamais put imaginer qu'il verrait le plus jeune autrement que son meilleur ami mais le destin avait bel et bien décidé de faire de sa vie un enfer. Il avait été obligé de tomber amoureux de lui, de celui qui l'avait toujours supporté dans tout ce qu'il faisait et maintenant, au pire moment, il le laissait tomber. Il ignorait si il était à ce moment capable de développer de la haine pour lui mais la sensation qui bouillait au creux de son être semblait confirmer ses soupçons.