Albion

Chapitre 8

Merlin se reprit rapidement.

- Votre majesté. Que me vaut votre visite ?

- Nous devons parler.

- Sans vous manquer de respect, votre majesté, je n'ai rien à vous dire.

- Alors tu m'écouteras. Et arrête avec cette politesse, ce n'est pas toi.

Le prince s'assit sur le lit, il s'éloigna de lui.

- Merlin, je suis désolé. Je voulais te protéger, j'avais peur de la réaction de mon père s'il apprenait ton secret, je ne pensais pas qu'il réagirait ainsi. Je t'aime Merlin. Je savais que tu me cachais quelque chose depuis le début. Que tu sois un sorcier ne me dérange pas. Je veux bien avouer que le fait que tu me l'aies caché m'as blessé, mais j'arrive à le comprendre. J'étais fermé d'esprit sur bien des sujets. Même si tu avais confiance en moi, tu devais être sûr que je puisse accepter qui tu étais.

Arthur voulait prendre ses mains, il les ramena près de son corps. Il vit la peine qu'il faisait à son ancien amant, mais il souffrait lui aussi.

- Merlin, laisse-moi une seconde chance.

- Je ne peux pas majesté. Je comprends vos raisons en ce qui concerne mon bannissement, même votre douleur face à la révélation de mon secret. Mais je me suis donné à vous cœur, corps et âme pour être rejeté le lendemain. Je ne peux vous donner cette seconde chance.

- Je t'en prie, je suis tellement désolé.

Les larmes de son prince le touchèrent, faisant naître les siennes. Il ne put lui répondre que la porte de sa chambre s'ouvrit, sur ses amis lui apportant le repas.

*****

Arthur essuya ses larmes en restant dos à la porte. Il se leva ensuite faisant face à ses chevaliers.

- Majesté ! dirent Lancelot et Gwaine.

Il fronça les sourcils en voyant Gwaine si respectueux. En général, ce dernier le taquinait en l'appelant princesse. Quelque chose n'allait pas avec son chevalier.

- Nous reparlerons Merlin. Sur ce, je te laisse te restaurer.

Il sortit de la chambre, croisant le regard noir de Gwaine. Il comprenait son attitude, il lui en voulait par rapport à Merlin.

Il voulait être un peu seul pour se reprendre après cette conversation qui sonnait la fin de sa relation, mais le destin était contre lui, étant donné qu'il croisa Gwen. Il la salua et continua sa route, mais elle le retint par le bras.

- Majesté.

- Je t'ai demandé de ne plus être si familière.

- Pourquoi ? Je pensais que vous acceptiez mes sentiments. Ce baiser...

- Était une erreur.

- Ne dites pas cela. Vous ne le pensez pas. Je ne sais pas ce qui se passe. Avez-vous peur que votre père soit contre notre relation ? Si c'est le cas, nous nous cacherons et ...

- Suffit !

Il rejeta violemment sa main qui était encore contre son avant-bras droit.

- Écoute-moi bien, je ne me répéterai pas. Je ne t'aime pas. Ce baiser était une erreur, je regrette ce moment. J'aime déjà quelqu'un, je l'aime plus que ma vie. Tu n'es qu'une servante pour moi, rien de plus. N'oublie pas ta place.

Il s'éloigna d'elle.

*****

Merlin sourit à ses amis.

- J'apprécie que vous vous occupiez de moi ainsi, mais n'avez-vous pas d'autres choses à faire ?

- Non, nous sommes à ton service, sourit Gwaine en faisant une révérence.

- Puis, il faut que tu saches que tu es encore sous garde, sur ordre du Roi.

- Je m'en doutais.

- Mais nous avons demandé Leon et moi, d'être ceux qui seront avec toi.

- Merci, je ne sais pas ce que je ferais sans vous.

- Nous serons toujours à tes côtés, Merlin.

Il eût de nouveau les larmes aux yeux, il était touché par les mots de ses amis.