Chapitre 36

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Non ce n'était pas possible, il ne pouvait pas les perdre !

- Merlin, Albion, je vous en supplie !

Arthur serra son époux contre lui, son nez dans ses cheveux noirs, sa main droite sur son ventre arrondi.

Il craqua, les larmes coulaient le long de ses joues.

- Ne me quittez pas !
- Sire !

Il regarda Lancelot venir à ses côtés.

- Merlin ne se réveille pas. Je ne sens plus la chaleur de notre fils.

Il entendit son chevalier appeler les druides, alors qu'il remettait son visage contre la chevelure de son époux.

- Oh mon dieu !

- Morgana, souffla-t-il, toujours dans la chevelure brune de son aimé.

- Je suis là.

Il sentit sa sœur l'étreindre par derrière.

- Prince Arthur, l'appela Andras.

- Je ne veux pas les perdre.

- Vous ne les perdrez pas. Ils sont juste affaiblis. Mais...

- Mais quoi ? Andras je vous en prie, dites-moi tout ! demanda-t-il en regardant le druide.

Il se moquait qu'il voie ses larmes.

- Faire voyager Emrys en cheval est trop dangereux pour votre enfant.

- Comment le ramener alors ? Nous ne pouvons pas rester ici jusqu'à la naissance, dit Leon.

- Certains sorciers sont capables de se déplacer dans les airs en l'espace de quelques secondes, expliqua un des deux autres druides.

- Le seul capable serait peut-être Merlin, mais je ne l'ai jamais vu faire cela, dit Lancelot.

- Je peux le faire, dit Morgana.

- Quoi ? Depuis quand ?

- Quelques temps. Mais c'est très difficile et je ne l'ai jamais fait que toute seule.

- Je t'en prie, tu es notre seul espoir. Tu es la seule qui puisse sauver notre fils, la supplia-t-il.

- Vous êtes sûr que ce n'est pas dangereux pour Merlin et pour le bébé ? demanda-t-elle aux druides.

- Oui. La magie protège la magie. Par contre, à votre arrivée, demandez à votre médecin de poser un cataplasme de Rhodiola rosea. Et quand Emrys se réveillera, qu'il lui donne une tisane d'orange et d'avoine, dit l'autre druide.

- Vous pensez qu'il sera réveillé à notre retour ? demanda-t-il avec espoir.

- J'en suis certain sire, dit Andras.

Il posa un baiser sur le front de son homme.

- Et notre bébé ?

- Grâce à cataplasme et à un long repos, il ira bien.

- Long repos ? demanda Perceval.

- Emrys devra rester alité le plus possible jusqu'à la fin de sa grossesse.

Il acquiesça. Il savait que ce serait difficile pour son époux, mais pour leur fils, il le ferait.

Il allongea ce dernier, mais retint sa tête. Morgana prit sa place.

- Je ne sais pas si je vais y arriver.

- J'ai confiance en toi. Tu es une grande sorcière.

Il posa un baiser sur son front.

- Reculez, dit la jeune femme.

Ils le firent tous. Il la vit se concentrer, des gouttes de transpiration sur son front, puis un nuage de fumée et plus rien. Il pria pour qu'elle ait réussi, mais au fond de lui, il savait que c'était le cas.

Ils n'attendirent pas plus pour retourner à Camelot.

En passant devant la salle du trône, il vit le corps sans vie de Gwen. Aucune émotion ne le traversa à cette vue.

¤¤¤

Ils avaient raccompagné les druides pour être sûrs qu'ils rentrent sans soucis chez eux. Arthur les avait remercié et leur avait dit que s'ils avaient besoin d'aide, il serait là pour eux.

¤¤¤

Ils venaient d'arriver à Camelot. Il ne prit pas le temps d'amener son cheval à l'écurie, Leon le fit à sa place. Il s'élança vers le laboratoire de Gaius, suivi de Lancelot.

En arrivant, il ne vit pas son époux. La panique l'enveloppa.

- Gaius, où est Merlin ?!

- Dans votre chambre Sire. J'ai fait ce que les druides ont conseillé. Merlin va bien. Il a ressenti votre enfant.

Il soupira de soulagement. Ses jambes cédèrent.

- Arthur !

- J'ai cru... j'avais peur de...

- Tout va bien.

Lancelot le redressa et il se rendit compte qu'il avait oublié quelqu'un.

- Et Gwaine ? Comment va-t-il ?

- Mieux. Il est lui aussi réveillé.

Il vit que Lancelot était tiraillé entre l'envie d'aller voir son amant et celui de le soutenir.

- Je vais bien, va le voir.

Son chevalier acquiesça avant d'aller dans la chambre du fond. Il remercia Gaius et partit dans sa chambre.

¤¤¤

En entrant dans la chambre, il ne put retenir ses larmes en voyant son époux lui sourire.

- Arthur.

Il s'avança à ses côtés et le serra dans ses bras.

- Nous allons vous laisser.

Il n'avait pas remarqué que son père et sa sœur étaient là.

- Morgana, mille mercis.

Elle lui sourit avant de sortir à la suite de leur père.

- Arthur ?

- J'ai cru vous avoir perdus. Tu ne te réveillais pas, je ne ressentais plus la magie de notre fils. Je ne pourrais pas survivre si vous m'abandonniez. Vous êtes toute ma vie. Je vous aime tellement !

- Nous t'aimons aussi.

AlbionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant