Chapitre 35

1.2K 60 2
                                    

Arthur, Morgana, les chevaliers et les druides avaient repris la route dès le lever du jour. Ils avaient gardé la même allure que la veille, ils firent quand même des pauses pour les chevaux.

Ils arrivèrent à destination à la tombée de la nuit.

Avec l'aide des trois druides, Arthur canalisa sa magie. Il se laissa guider à travers elle pour retrouver le lien magique l'unissant à son mari et leur bébé.

- Ils sont à l'étage, côté ouest, cinquième pièce sur la gauche, annonça-t-il en un murmure.

- Il y a quatre gardes à l'entrée. Dont un sorcier, vu sa tenue, annonça Leon.

- Comment agissons-nous ? demanda Perceval.

- Je m'occupe des sorciers de la garde.

- Morgana, souffla-t-il.

- Je n'ai pas un niveau très haut comme Merlin, mais je suis certaine de pouvoir y arriver.

- Je reste avec elle pour m'occuper des gardes, dit Perceval.

- Bien. Nous, nous avancerons. D'autres gardes devraient nous attendre à l'intérieur, dit-il.

- Et d'autres sorciers, nous nous en occuperons, dit l'un des druides.

- Andras, vous devrez surtout vous occuper du Darach, le druide utilisant la magie noire. J'ai encore moins de contrôle de ma magie que Morgana, mais je peux m'en servir. Mais ce qui compte le plus, c'est de retrouver Merlin et de le sortir d'ici. Allons-y. Morgana, fais attention à toi. Perceval, protège-là.

- Oui, Sire.

¤¤¤

Il regarda sa sœur se faufiler à couvert pour lancer un sort sur les sorciers, alors que Perceval se tenait prêt à sauter sur les simples gardes. Dès que les combats commencèrent, ils s'élancèrent pour passer. Il jeta un dernier regard à sa sœur pour vérifier qu'elle n'avait rien, il fut impressionné par ce qu'il voyait. Il était sûr qu'elle deviendrait une grande sorcière.

¤¤¤

Leur montée vers la pièce où se trouvait son mari se passait un peu trop facilement. Même s'ils avaient agi rapidement sur les hommes postés à l'entrée, les autres chevaliers auraient dû entendre le bruit du combat. Un mauvais pressentiment lui serrait les tripes.

Quand il arriva devant la pièce, il comprit.

C'était la salle du trône, tout le monde était mort, baignant dans leur sang. Seul le druide noir assis sur le trône et cinq chevaliers qui l'entouraient, étaient en vie. Merlin était à ses pieds, il le tenait par la gorge.

- Un pas et Emrys meurt.

Il regarda son homme, il ne voulait pas le perdre. Il ne bougea pas, mais il prit la parole.

- Vous ne le tuerez pas, vous avez besoin de lui, du moins jusqu'à la naissance de notre fils, après ...

Il ne voulait pas y penser car cela n'arriverait jamais.

- Vous voulez utiliser notre enfant pour diriger le monde grâce à sa magie.

- Vous êtes plus intelligent que je le pensais. C'est vrai que j'ai besoin d'Emrys, mais pas de vous.

Le darach lui lança un sort qu'Andras bloqua.

- Vous aviez promis de ne pas le tuer, mais d'en faire votre prisonnier.

Il n'en revenait pas, cette voix.

- Gwen ?

- Bonsoir, Arthur.

- Comment as-tu osé...

- Vous n'en avez aucune idée ? le coupa-t-elle. Mais par amour pour vous ! Je vous aime tellement Arthur ! Tout commençait bien entre nous, et il est revenu dans votre vie. Cette saleté de sorcier sodomite monstrueux, portant un monstre en lui !

Elle était proche de lui, quand elle parla de ses amours ainsi. Il fit quelque chose que jamais il aurait pensé faire un jour, il leva la main sur une femme. Il la gifla fortement.

- Ne t'avise plus jamais de parler ainsi de mon époux et de notre enfant.

Il la vit choquée, puis coléreuse.

- Servac, tu peux le tuer.

- Pas sans nous passer sur le corps. Dirent Leon, Lancelot et Perceval qui étaient arrivés.

- Et nous deux, nous avons un compte à régler, dit Morgana à Gwen.

Il ne sut ce qui l'avait déclenché, mais le combat commença.

Il vit le darach amener son époux ailleurs, il le suivit, mais fut bloqué par un chevalier. Il le combatit, mais fut remplacé par Lancelot.

- Suivez le, Sire et ramenez Merlin.

Il acquiesça et s'en alla.

¤¤¤

Il ne mit pas longtemps à les retrouver. Il se protégea des sorts avec un bouclier que les druides avaient envouté de magie. Il se sentait inutile derrière ce bout de métal, à se cacher au lieu de se battre pour sauver ses amours.

Les poings serrés de colère, il ressentit une douce chaleur s'insinuer en lui. Un sourire étira ses lèvres. Il ne savait pas comment s'était possible, mais les magies de son fils et de son époux se mélangeaient à la sienne.

Se sentant plus fort, il continua à faire barrage avec le bouclier, mais avança vers le darach. Grâce à un miroir, il put voir où il se trouvait. Il prit une grande inspiration, tout en canalisant la magie dans son poing droit, puis dans son épée avant de faire un demi-tour sur lui-même et de la planter dans le darach, caché dans un coin du mur.

Le cri de ce dernier lui vrilla les tympans, mais il tint bon et lui donna un deuxième coup qui l'acheva.

Il lâcha son épée et le bouclier pour pouvoir prendre son époux dans ses bras.

- Merlin.

Aucune réaction.

- Merlin ! Je t'en prie réveille-toi !

Il posa sa main droite sur le ventre de son époux, mais aucune douce chaleur.

- Non, non ! Je vous en supplie ! Non ! Ne me laissez pas !

Ce n'était pas possible, il ne pouvait pas les perdre.

- Merlin, Albion, je vous en supplie !

Il serra son époux contre lui, son nez dans ses cheveux noirs, sa main droite toujours sur son ventre arrondi.

Il craqua, les larmes coulaient le long de ses joues.

- Ne me quittez pas !

AlbionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant