Chapitre 12

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Je partis, en regardant mes pieds pleins de jus de pomme, quand il m'attrapa par le bras pour me faire me retourner.

Calum : « On... Je peux te parler ? »

J’acquiesçai, curieuse. Il me tenais toujours par le bras et m'emmena dans un coin de la pièce un peu plus à part. On était séparés du bar par les tables de billard, et des pistes de bowling par un mur.   Il finit par me lâcher après s'être mis en face de moi, et du mur.

Calum : « Voilà... J'ai été con. »

Je ne répondis pas.

Calum : « Je sais que j'aurais pas dû arrêter de te parler comme je l'ai fait, mais je ne voulais pas tout gâcher. Je voulais juste te dire que je suis désolé d'être parti, d'avoir disparu pendant ces trois mois, qui ont été une torture constante pour moi. Je me rends compte que j'aurais vraiment pas dû faire ça... Alors voilà, je comprendrais si tu me dis que tu veux plus jamais entendre parler de moi, parce qu'à ta place c'est ce que j'aurais fait. Mais dès que je te voyais avec lui, ça m'était insupportable, alors j'ai décidé de plus te voir. C'était égoïste, je sais. »

Il baissa les yeux à ses mots, et devint tout rouge. Il avait les mains serrés et il paraissait stressé. Voyant que je ne répondais pas, il se retourna et partit. Je restais là, en souriant.

Au bout d'une dizaine de minutes, je me repris et repartis sur ma piste de bowling.

Katy : « Eh beh t'en as mis du temps dis-donc ! »

Moi : « Oui, désolée. »

Michael : « Du coup on a continué sans toi »

Moi : « Pas grave, on reprend ? »

Ils hochèrent la tête. Comme ce n'était pas mon tour, je les laissais jouer. Entre temps, un couple de filles était arrivé. Elle n'avait pas encore commencé leur partie. Elles avaient l'air plutôt proches. La première s'approcha de l'autre, et l'embrassa, sur la bouche. Ah je me disais bien qu'elle paraissait proches. Ça me fit sourire, car je pensais à mes parents. Jackson vint s'asseoir à côté de moi après avoir joué.

Jackson : « C'est dégueulasse. »

Moi : « Qu'est-ce qui est dégueulasse ? »

Jackson pointa le couple homosexuel du doigt : « Ça. »

Je crus que le monde autour de moi s’écroulait ; il avait bien dit dégueulasse ? Dégueulasse ? C'est lui qui était dégueulasse !

Moi : « Quoi ? »

Jackson : « Je trouve que les homo c'est dégueulasse, je suis homophobe. »

Il était homophobe ! Oh mon dieu. Sans le vouloir, j'entrais dans un colère noire et me levais.

Moi : « T'AS DIT QUOI LA ? »

Jackson me regarda, éberlué : « Pourquoi tu t'énerves comme ça ? »

Moi : « POURQUOI JE M'ENERVE ? MAIS T'ES CON OU QUOI ? »

Jackson : « Eh, Tess ! J'ai fait quoi ? »

Moi : « TU VIENS JUSTE D'INSULTER MES PARENTS, MOI, MES PRINCIPES, MA VIE QUOI ! »

Jackson : « Mais de quoi tu parles ? »

Moi : « EN TROIS MOIS, T'AS PAS REMARQUE QUE MES PARENTS, J'EN AVAIS DEUX, DEUX GARCONS ? NON ? »

Jackson : « Tu veux dire que... Tes parents sont homo ?! »

Moi : « Oui, EXACTEMENT. ET J'EN SUIS FIERE ! ALORS SOIS TU REMBALLES TES PROPOS HOMOPHBES SOIS TU ME DIS ADIEU ! »

J'haussais le ton, hors de moi. Dans la salle, tout le monde me regardait.

Michael : « Eh, on se calme, ok ? »

Moi : « NON JE ME CALMERAIS PAS ! »

Jackson : « Putain, j’arrive pas à le croire. Je suis sortie avec elle pendant trois mois, alors que ces parents sont gais ? OH MON DIEU. »

Il n'avait pas dit ça. Non, il ne l'avait pas dit. Il n'avait pas osé ! C'en était trop, j'étais sur le point d'exploser. Je pris mes affaires, me préparant à partir. Je tournais les talons, quand je me ravisais et me retournais vers ce débile pour lui envoyer mon poing dans la figure de toutes mes forces.

Et cette fois-ci je partis réellement.

PDV CALUM

Ça y est, je l'avais fait. Je m'étais excusé. Dieu, ce que ça faisait du bien ! J'avais enfin révélé ce que j'avais sur le cœur depuis trois mois, et j'en étais plus que ravi. Bon, ça n'avait pas vraiment marché de la façon dont je le voulais, mais au moins je l'avais fait.

Pendant ces trois horribles mois, j'avais beaucoup changé. J'avais affirmé mon style rock. J'étais plutôt fier de ma nouvelle « apparence », même s'il y avait plusieurs choses qui me plaisaient moins. En effet, il y a deux jours, je m'étais rendu compte que j'avais été un vrai connard. Et que je l'étais toujours. Durant ce laps de temps, j'avais brisé pas mal de cœurs, et je m'en voulais. Mais à partir de maintenant, je me promis de ne plus le faire.

Ma sœur était partie aussi. A Londres. Ça faisait environ deux mois et demi, et elle me manquait énormément. J'étais allé la voir, aux vacances de la Toussaint, et ça m'avait fait le plus grand bien. Elle m'avait fait visiter la ville, rencontrer des Anglaises, qui étaient franchement pas mal. J'avais même vu quelques fans ! Ça m'avait vraiment choqué, et j'étais si heureux de voir que notre musique avait dépassé les frontières de Sydney, et de l'Australie pour arriver en Europe. Elle m'avait aussi beaucoup aidé à tenir le coup de la « séparation » avec Tessa. J'avais vraiment de la chance de l'avoir, et de m'entendre bien avec elle comme ça.

J'étais en train de me préparer à tirer, quand j'entendis des cris. Je tournais la tête, et vis Tess, debout, en train de hurler après Jackson. Je lançais ma boule, et laissais Hayley jouer pour me concentrer sur la dispute.

Tess :« TU VIENS JUSTE D'INSULTER MES PARENTS, MOI, MES PRINCIPES, MA VIE QUOI ! »

Je me demandais ce qui pouvais bien se passer pour qu'elle crie comme ça.

Tess :« EN TROIS MOIS, T'AS PAS REMARQUE QUE MES PARENTS, J'EN AVAIS DEUX, DEUX GARCONS ? NON ? »

Ah, je vois. Jackson avait du dire quelque chose à propos de l'orientation de ses parents, et dieu sait combien elle détestait ça.

Tess : « Oui, EXACTEMENT. ET J'EN SUIS FIERE ! ALORS SOIS TU REMBALLES TES PROPOS HOMOPHBES SOIS TU ME DIS ADIEU ! »

Ah, oui, il avait du dire quelque chose d'impardonnable pour elle. Je me rappelais, il y a trois ou quatre ans, un élève avait insulté copieusement et devant elle ses parents. Il avait fini à l'infirmerie avec le nez en sang. Tess était très douce, très câline, mais elle pouvait se montrer très violente quand elle le voulait.  Je la vis envoyer un coup de poing dans la tête de cet idiot. Je jubilais, depuis le temps que je rêvais de le faire !

Elle partit, énervée. Je profitais du fait qu'Hayley jouait pour me lever et la suivre.

Moi : « Tess ! »

The Only Reason [C.Hood]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant