Chapitre 14

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Ce n'est que quand elle tourna la tête vers moi, et que je la vis de face que je compris qui c'était : Hayley.

Elle me regard a de haut en bas, avec un air hautain. Je détestais littéralement ça. Les personnes qui pensent qu'elles sont supérieures à vous, et que vous vous êtes inférieur. Elle commença à parler, mais je n'entendais rien. J'enlevais mes écouteurs pour l'écouter.

Hayley : « Et je trouve ça vraiment dégueulasse. Tu te prends pour qui ? T'es une vraie salope en fait ! Moi qui croyais que t'étais une fille bien, je me suis trompée ! T'avais en aucun cas le droit de me le prendre ok ? Il était et est toujours à moi ! »

Je pris quelques secondes à réaliser de qui elle parlait et à comprendre.

Moi : « C'est toi qui dit ça ? C'est pas moi qui trompe mon mec dès que l'occasion se présente hein!Et puis j'ai aucun compte à te rendre ! Maintenant, si ça te gène pas, au-revoir. »

Je remis mon écouteur en place en surveillant l'ex de Calum du coin de l'oeil. Elle avait l'air énervée, ce qui me faisait jubiler intérieurement. J'avais appris que, même si, au début, elle avait l'air d'être un ange, il s'était vite avéré que c'était plutôt un démon. Je me concentrais à nouveau sur la musique, l'ignorant royalement. Le bus arriva, et je montais dedans avec hâte.

Katy était assise vers le fond du car, et je m’empressai de m'asseoir à côté d'elle, avant de me jeter dans ses bras.

Pendant tout le trajet, je lui racontai ce qu'il s'était passé hier, mais aussi l'entrevue avec Hayley. Elle m'écouta sans rien dire, jusqu'au bout.

Katy : « Eh ben ! Du coup, tu vas aller essayer d'arranger les choses avec Jackson ou pas ? »

Moi : « Ah ça non, et il aura beau venir courir pour essayer de se faire pardonner, je m'en fiche. »

Katy : « C'est bien ça, c'est un vrai connard ce mec. De toute façon, tu connaissait mon avis sur lui:je le déteste. »

Moi : « Oui, j'avais remarqué. »

Katy : « Du coup tu reparles à Calum ? »

Moi : « Oui, c'est fou tu n'imagines pas à quel point il m'a manqué. »

Katy : « Je peux te dire que tu lui as manqué aussi, et pas qu'un peu ! »

Moi : « Comment tu le sais ? »

Katy : « Dès qu'on était ensemble, il parlait de toi. Je sais que c'est pas à moi de te dire ça, mais il t'aime toujours tu sais. Il est même fou amoureux de toi. Ça se voit dans la façon dont il te regarde... on dirait qu'il voit une énorme pizza. »

Moi : « Merci de la comparaison dis-donc ! »

Katy : « C'était pas méchant, mais tu sais combien il aime ça. »

Moi, rigolant : « Oui, je sais. »

J'avais eu raison de sortir pour voir ma meilleure amie, je me sentais vivante. Malgré ce sentiment plus que bienvenue, il me manquait quelque chose. Un petit quelque chose, qui se faisait ressentir depuis pas mal de temps maintenant.

Mes parents biologiques.

Oui, même si ça fait longtemps que je vis sans eux, je me rendais compte que plus le temps passait, plus j'aimerais en savoir plus sur eux. Ça peut paraître bizarre, mais je n'ai jamais vu une seule photo d'eux. Je ne sais rien, à part qu'il sont morts alors que j'étais bébé ; j'ai été retrouvée dans un parc, en France, un soir de décembre. C'est tout ce qu'on sait sur moi. J'ai été placée en orphelinat, et Robie et Stephen m'ont adoptée. La suite, tout le monde la connaît. On a déménagé en Australie, j'ai rencontré les gars et Katy, etc...

Mais, chaque décembre, la douleur devenait plus grande. Je n'arrivais tout simplement plus à supporter ce manque, mais surtout le fait que je ne savais pas. J'avais dit à tout le monde que mes « vrais » parents étaient morts, pour éviter les questions, mais aussi pour essayer de tourner la page, d'oublier mon passé flou.

Mais, en réalité, je ne savais pas. Ils sont peut être en vie, même sûrement. Mais dans ce cas-là, pourquoi m'auraient-ils abandonnée ? Aucune idée. J'aimerai juste avoir une photo d'eux, un nom, une adresse, un renseignement quelconque. N'importe quoi, mais pas le vide comme ça. J'avais essayé, à de nombreuses reprises, de trouver des informations supplémentaires, en grande partie lors de mes voyages en France. Mais rien. Le vide, encore et toujours.

Il m'arrivait souvent de pleurer, le soir. Mais je ne le montrais pas, je ne voyais pas l’intérêt. Même si les gens l'apprenaient, ils ne pourraient rien faire;alors je ne disais rien, pas même à Calum, Katy et Mickey.

Un jour, peut être, ils je leur dirait. Mais pas maintenant.

Quand je saurais plus de choses, si un jour ça arrive.

S'il n'y avait que ça qui me tourmentait, saurait été trop facile... il y avait aussi Calum, évidemment. Calum, Calum, toujours Calum. Quand je ne pensais pas à mon problème de parents, c'était lui qui occupait mon esprit. Je revoyais cette scène en boucle : celle où il m'annonce ses sentiments. Je n'aurais pas dû réagir comme je l'ai fait ; j'aurais dû partager mes sentiments avec lui.

Ces sentiments, qui faisaient que dès que je croisais son regard, je fondais sur place, je me liquéfiais. Je ne pouvais pas résister à son adorable petite tête, à ses yeux profonds, à son nez tout chou, à ses oreilles... et à ses lèvres. Ses belles lèvres pulpeuses...

Elles provoquaient un tsunami en moi, littéralement. Je ne savais pas vraiment ce que c'était, mais c'était assez dérangeant : à chaque fois, je dis bien à chaque fois qu'il me touchait, j'étais pratiquement incapable de bouger, et de parler.

A bien y réfléchir, je crois que j'étais, bel et bien, amoureuse de Calum.

The Only Reason [C.Hood]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant