Chapitre 19

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- Je veux voir papa ! Exigea le petit garçon. Je sais où il est, je veux le voir !

- Non, mon chéri, je suis désolée... Il te l'a interdit. Il ne veut pas te voir là-bas. Ton papa refusera de te voir, mon chéri.

- Maman, s'il te plaît... Il me manque, papa. Je veux lui parler.

Sa mère avait les larmes aux yeux. Que pouvait-elle dire à son fils ? Comment pouvait-elle résister à ce regard implorant ? Il n'avait même pas dix ans, et il ressemblait déjà énormément à son père. C'était ses yeux qu'elle voyait en Hugo. Ceux qu'elle avait aimés, qu'elle aimait, et qu'elle aimerait toujours.

- Hugo, dit-elle au bord des larmes, je ne veux pas que tu ailles là-bas. Ce n'est pas un endroit pour les petits garçons.

Le petit garçon sentit son cœur se comprimer à l'intérieur de sa cage thoracique. Il ressentait une telle colère, un tel mépris. Son père lui manquait. C'était injuste. Pourquoi ne voulait-il plus le voir ?
Peut-être qu'il ne l'aimait plus. Peut-être qu'il préférait l'oublier. Peut-être qu'il l'avait déjà fait.

- Je te déteste ! Hurla-t-il. Je te déteste !

Il était tellement en colère qu'il avait envie de frapper quelque chose. De frapper quelqu'un.
Hugo serra le poing.

Hugo se réveilla en sursaut, le souffle court, en alerte. D'un geste brusque, il fit taire Wall·E, qui lui souhaitait une excellente journée tout en déblatérant des informations inutiles sur la météo.
Le jeune homme remarqua qu'il faisait encore nuit. Ce foutu rêve lui avait fait perdre des heures de sommeil.

Il s'assit au bord du lit, reprenant ses esprits. La tête entre ses mains, le jeune homme se répétait cette même phrase :

- Tu ne lui as jamais fait de mal. Tu n'as pas levé la main sur elle. Tu ne lui as pas fait de mal.

Hugo se secoua en se frappant les joues. Il profiterait de cette insomnie pour faire son premier footing matinal.

Note pour moi-même : très mauvaise idée de le faire à jeun.

En dévorant son petit-déjeuner, le jeune homme reçut un message.

ALEX : Comment ça, Lily est bizarre ? Elle a fait quoi, encore ?

Il soupira. Ça allait être long à expliquer.
Comment résumer en quelques mots que Lily avait tenté de lui parler depuis plus d'une semaine de quelque chose de "vraiment important", qui s'est ensuite transformé en "pas si important que ça", puis pour finir en "laisse tomber, c'était rien", tout en passant par "je ne vois pas du tout de quoi tu parles" ? C'était impossible.
En bref, sa camarade avait eu un comportement plus qu'étrange durant toute la semaine. Cela faisait quatre jours qu'Hugo n'y comprenait rien à rien.

HUGO : T'expliquerai.

ALEX : T'es chiant.

Au lycée, rien ne changea en ce vendredi quatorze février. Lily avait toujours une attitude bizarre, inhabituelle. En le voyant arriver en classe, cette dernière s'empressa de fermer son Holog avant de hausser les sourcils.

- Quoi ? J'ai un truc entre les dents, Chevalier ?

Il s'approcha de sa table.

- Non, pas du tout. Juste une tête à faire pâlir un mort. Tu as oublié de prendre ta dose de soleil, ces derniers temps ? On dirait un ermite atteint du scorbut.

- C'est quoi, le scorbut ? Demanda Alex.

- Vaut mieux pas que tu saches, répondit immédiatement Hugo. Tu ne trouves pas que tu exagères légèrement ?

À l'amour, à la guerre | TOME 1  : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant