Chapitre 55

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Un nouveau silence refroidi la discussion.

- Nous allons devoir rester prudents, très prudents. Je pense que nos têtes sont à un prix d'or, en ce moment.

- Encore faudrait-il qu'ils connaissent notre existence, commenta Lily.

- Alors le mieux que l'on puisse faire pour aider tout le monde, c'est la fermer et faire profile bas.

- Ce qui n'est vraiment pas notre genre, ajouta la jeune femme.

- Ça convient assez bien aux autres, expliqua Alex.

Ce n'était pas comparable. Samuel, Emma, ainsi que Matt, étaient plus enclins à rester tranquilles tandis que leurs amis pouvaient devenir fous à demeurer enfermés. 

Alex repensa alors à sa journée. Il haussa le ton, tandis que la ville croulait sous les cris. L'agitation régnait autour d'eux, et il était difficile de se faire entendre.

- Je viens tout juste d'avoir un cours sur les périodes d'avant-guerre. Ça commence toujours pas des tensions politiques, des méfiances, un manque de communication, des menaces. Et puis, un ou plusieurs évènements aggravants. À la fin, il y a toujours quelque chose, une étincelle qui met le feu à toute la poudre sur laquelle on se trouve.

- Presque toutes les cases sont cochées, c'est ça que tu insinues ? Dit Lily en croisant les bras, encore mortifiée de sa conversation avec son coach. On est juste en train d'attendre que toute la poudre explose ?

- Je n'insinue rien du tout.

- Non, Alex, je suis désolée. Je ne peux pas, et je ne veux pas croire qu'on se dirige vers une troisième guerre mondiale. C'est impossible, les Nations Unies ne laisseront jamais faire. Et j'espère bien que les dirigeants ne resteront pas plantés là non plus.

- J'admire ta naïveté, Lily, ironisa-t-il.

- C'est de la naïveté, de garder espoir ? C'est de notre avenir dont tu parles, notre avenir à tous ! Rétorqua Hugo, n'aimant pas le ton que son meilleur ami prenait.

Des cris de colères commençaient sérieusement à se faire entendre derrière les jeunes adultes. Et il y avait apparemment de plus en plus de monde. 
Ce qui avait commencé par une simple vague de panique se transformait en manifestation improvisée.

- Mais quand est-ce que vous allez ouvrir les yeux, bon sang ?! Notre pays, notre monde court à sa perte depuis longtemps déjà. La guerre est inévitable, depuis l'instant où les villes flottantes ont été construites. À votre avis, pourquoi il y avait-il des militaires dans ces Hypersoniques ? Pourquoi il y avait-il des explosifs ? L'armée s'agite, s'organise, se déplace dans l'attente d'une bataille. La guerre est à nos portes, déclara le jeune homme. Les Russes, les Japonais, l'Inde : ils sont déterminés à s'emparer des villes flottantes.

- Alex, ça suffit. La guerre n'est pas à notre porte, loin de là. La politique, ça va et ça vient. Mais personne ne veut d'une nouvelle Guerre Mondiale, pas après ce qu'il s'est passé la dernière fois. Même si le Japon ne semble pas être notre allié, mais tout le contraire, il a plus à perdre qu'à gagner. Je ne sais pas ce qu'il te prend, mais calme tes ardeurs et essaie de ne pas hurler sur tous les toits tes hypothèses plus que douteuses !

Désespéré, le jeune homme passa sa main dans ses cheveux et se les tira.

- Plus à perdre qu'à gagner ? Lily, enfin, tu ne parles pas sérieusement ! Nous vivons sur ce qu'ils veulent depuis des années ! ( Il marqua une pause, se rendant compte que ses amis ne le croyaient pas un instant. ) Je ne peux pas vous faire comprendre ce que vous refusez d'imaginer. Vous le verrez bientôt, de toute façon.

À l'amour, à la guerre | TOME 1  : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant