Chapitre 54

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- Tu veux bien me passer ce carton ? Demanda Lily.

La jeune femme était clairement surexcitée. Même l'absence totale de chaleur en ce mois de janvier ne pouvait tarir son enthousiasme.
Elle attendait ce jour depuis tellement longtemps - en tout et pour tout deux semaines - , et elle y était. Enfin, ils emménageaient.
Hugo s'exécuta lentement. Il avait l'air exténué. La faute à ses trois uniques heures de sommeil, qui lui avaient permis à la fois d'avancer dans ses études et dans le déménagement.
Seul problème, le petit ami de Lily avait l'air d'un zombie.

- Tu es certaine que ton père n'est pas en rogne contre nous ? Demanda-t-il d'une petite voix.

Lors du déplacement, effectué à l'aide de nombreux robots-transporteurs, Adrien avait observé le manège avec un regard meurtrier. Seulement, le père de Lily n'avait rien dit, rien fait, contrairement à ce qu'Hugo avait pensé. On aurait dit qu'il était pieds et poings liés.

En à peine deux jours, vu le peu d'affaires que les jeunes adultes avaient emportés, ils s'étaient installés. Les meubles étant déjà présents, le déménagement avait été des plus faciles.

- Oui, certaine. Ça lui fait pas vraiment plaisir de me laisser partir, c'est tout, assura-t-elle. Qui l'eut crut ?

Le cœur de Lily se serra en repensant à la vérité. Soudain, Hugo décida qu'il en avait assez et s'écroula sur le minuscule canapé du salon-cuisine-salle à manger.
Il faut dire que la maison était vraiment, vraiment petite. En fait, elle faisait la taille d'un minuscule appartement. Une pièce commune servait à la fois de cuisine, de table et de séjour, accompagné d'une chambre et d'une douche.
Mais ils ne se plaignaient pas, bien au contraire. C'était un privilège d'avoir cette maison-étudiante, la seule disponible de la zone douze.

- Tu te fiches de moi ? Je ne vais pas m'occuper du reste toute seule ! S'exclama Lily en le voyant.

Un grommellement ressemblant à "laisse-moi dormir" se fit entendre, la faisant soupirer.

- Hugo, je t'interdis de t'endormir.

Aussitôt dit, aussitôt fait, il ferma les yeux.
Indignée qu'il la laisse en plan, la jeune femme s'empara d'un coussin et se mit à marteler son petit ami, l'empêchant de sombrer dans un profond sommeil.

- Lily ! Non mais merde qu'est-ce qu'il te prend ?! Hurla-t-il de surprise.

- Ah, parce que tu croyais vraiment que môsieur allait piquer un petit somme tandis que je m'occuperais du reste ? Non mais tu rêves !

Il râla.

- Justement, je rêvais ! Laisse-moi rêver ! Ajouta-t-il en enfonçant sa tête dans son coussin.

En représailles, Lily recommença son attaque.
Définitivement, Hugo se réveilla. Cette fois, le jeune homme attrapa une arme similaire et le balança de toutes ses forces à la tête de sa petite amie, qui vacilla avant de lui renvoyer la pareille. Elle passa au niveau supérieur en enjambant le canapé pour se placer face à Hugo et avoir un meilleur angle. Seulement, son petit ami se défendait plutôt bien, et elle devait jouer de toutes ses ruses et de toute sa concentration pour lui porter des coups imparables.
Au fur et à mesure, la défaite d'Hugo était indéniable. Néanmoins, le jeune homme réfléchit à une dernière action.
Au vol, il attrapa une partie de l'oreiller qui le martelait et tira de toutes ses forces. Lily, déséquilibrée, n'eut d'autre choix que de tomber dans ses bras. Et, comme ultime coup, il l'embrassa.

- D'accord, tu as gagné, avoua la jeune femme. Mais c'était un coup de chance, tu as triché.

- Tu crois ça ? Demanda-t-il innocemment.

À l'amour, à la guerre | TOME 1  : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant