Chapitre 48

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Un mois plus tard, nous étions le samedi quatre octobre, et c'était une journée de grand soleil. Aucun nuage ne pointait à l'horizon et aucune brise ne venait secouer les feuilles des arbres, devenus d'un brun orangé à l'automne.
Ce dernier mois était passé tellement vite que Lily et Hugo n'arrivaient pas à croire qu'autant de temps était passé depuis la rentrée.
Du côté de la jeune femme, Zolinski semblait toujours la détester au plus haut point, tandis que sa musculature et son endurance s'étaient développés au fil des entraînements. Elle n'était plus aussi éreintée après chaque séance et adorait ses cours. Et, pour son plus grand bonheur, Lily n'avait pas grand-chose à étudier, ce qui lui laissait beaucoup plus de temps libre qu'au lycée.
Tellement de temps libre que la jeune femme avait finalement pris un petit travail de professeur de violon dans la zone Dix, et s'occupait principalement de l'initiation.

Quant à Hugo, les études de médecine lui allaient parfaitement, et même plus : il adorait cela. Il avait l'impression de toucher son rêve du bout des doigts quand il se trouvait à l'université.
L'inconvénient, c'était justement d'étudier. Contrairement à sa petite amie, cela ne dérangeait pas Hugo de s'enfermer dans sa chambre des heures durant alors qu'il révisait ses cours de la journée. En comparant au lycée, son temps de travail avait été multiplié par deux.
De plus, en comptant son travail à l'hôpital, le jeune homme n'avait plus beaucoup de temps ni pour lui, ni pour ses amis et, forcément, son couple. Ce qui commençait à déplaire à Lily, même si la jeune femme essayait de rester compréhensive.

Heureusement, tous se retrouvaient chez les Wilson en cet après-midi d'automne.
Ils discutaient depuis plusieurs heures de leurs vies respectives, quand Emma et Alex leur annoncèrent une grande nouvelle.

- Vous vous foutez de moi ! S'exclama Hugo, assis à côté de Lily. Pourquoi vous ne m'avez rien dit !

- Pauvre Emma, lança Amélia. Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques. Et je parle en connaissance de cause.

- Oh, écrase un peu, Amé', lui reprocha son jumeau.

Lily se leva et prit sa meilleure amie dans ses bras.

- Il était temps que tu lui proposes, chuchota-t-elle à son oreille.

- Il a failli dire non, j'ai dû batailler, expliqua Emma.

- C'est prévu pour quand, l'emménagement ? Demanda Matt, un léger sourire sur ses lèvres.

Depuis quelque temps, le jeune homme avait l'air morose. Malheureusement, lors de l'essai clinique, on avait découvert qu'il était allergique à l'un des composants essentiels du traitement. La faute à pas de chance, mais cela lui avait fait perdre passablement de temps, qu'il n'avait pas. Son état n'était pas vraiment alarmant, mais cela se voyait sur le visage du jeune homme que cela n'allait pas de mieux en mieux. Depuis quelques semaines, Matt avait de plus en plus de mal à se concentrer, avait de plus en plus de sautes d'humeurs, ainsi que des maux de têtes.
Alors, n'ayant pas vraiment d'autre choix, le jeune homme continuait à attendre, tandis que sa maladie gagnait du terrain.

- Dans un mois, répondit Alex.

- On a hésité à emménager à Paris, comme nous étudions tous les deux là-bas, précisa sa petite amie.

- Mais on a préféré rester ici, avec vous, ajouta-t-il.

Le jeune homme prit un air sentimental qui ne lui allait pas du tout. Tous devinèrent qu'il y avait anguille sous roche quand l'adolescent fit des yeux de merlan frit.

- Ne te fous pas de nous, Alex, dit Samuel, qui n'était pas dupe.

- Je ne me fous pas de vous, à aucun moment ! Rétorqua-t-il, paraissant faussement outré.

À l'amour, à la guerre | TOME 1  : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant