Chapitre 3

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- Arrête de te foutre de nous, Amé'. Elle joue forcément au foot au Douze, c'est pas possible autrement, dit Alex.

Sur son visage, la frustration se lisait.

- Mon très cher frère, je peux t'assurer que Lily ne fait pas partie de la même équipe que la mienne.

- Lily ?

- C'est son nom, imbécile. Elle a arrêté tous tes tirs, tu t'en souviens ?

En réponse, Alex grogna.

C'était donc ça, son prénom, pensa Hugo.

- Il n'y a pas d'autre équipe féminine, dans la zone ? Ou même une équipe mixte ? Demanda ce dernier, n'y comprenant décidément rien.

Le jeune homme se souvenait parfaitement de la jeune fille, au bar. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait, elle et son sac de sport.

- Non, et non. Arrêtez de me poser autant de questions, ça sert à rien. Je vous jure que Lily n'est pas footballeuse.

Les regards d'Hugo et d'Alex se croisèrent. On pouvait y lire de la surprise, ainsi qu'une certaine sorte d'humiliation.

- Cette novice a failli nous faire perdre ! S'indigna Alex. Comment c'est possible ?

- C'est très simple, pourtant.

La mettant au défi, son frère jumeau croisa les bras et dit :

- Explique-nous, alors. Je t'en prie, éclaire-nous de ta lumière, Amé'.

Sa teinte d'ironie dans la voix finit d'énerver sa sœur. La belle jeune fille roula des yeux au ciel et inspira un grand coup.

- On aurait dit que vous ne saviez plus jouer au football.

- Tu sais à qui tu parles ? Rétorqua Hugo, presque vexé.

- Oui, je sais à qui je parle, et justement : vous auriez dû jouer avec votre équipe, et pas à deux. Quelle avait été la raison de votre victoire au championnat, l'année dernière, à votre avis ? Il y avait toute une équipe, sur le terrain, et vous l'aviez totalement oublié. On ne gagne pas un match à deux contre dix.

- N'importe quoi, dit Hugo. Il y a forcément une autre explication.

Elle ricana.

- Votre arrogance a atteint des sommets ! S'exclama-t-elle. Excuse-moi, mais tu es trop con pour voir la vérité en face, ou tu es tellement imbu de toi-même que ta raison t'échappe ?

La mâchoire d'Hugo se serra. Il aurait bien voulu lancer une réplique cinglante à son amie, mais rien ne lui vint.
Les deux garçons restèrent muets. Ils savaient tous deux qu'Amélia avait raison, mais jamais ils ne pourraient lui avouer. Les jeunes hommes se contentèrent de baisser la tête sans un mot.

- Tu viens à l'entraînement ? Demanda Alex pour rapidement changer de sujet.

- Non, je dois bosser.

Son meilleur ami râla.

- Tu veux pas prendre congé ?

- Max me veut au bar ce soir, ajouta Hugo.

- Tu détestes ton patron !

- Pas le salaire qu'il me donne, rétorqua le jeune homme.

Il râla de nouveau. Effectivement, Alex excellait dans cette matière.

- T'es vraiment trop chiant, tu le sais au moins ?

- C'est pour ça que tu m'aimes, ironisa-t-il.

À l'amour, à la guerre | TOME 1  : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant