À l'amour, à la guerre | TOME 1 : Désillusion

Chapitre 53

Le jeune homme gardait son air énigmatique, se délectant de l'expression de Lily, en totale incompréhension.
Alors, Hugo fit apparaître un hologramme entre eux, montrant une simple petite habitation. Ronde, avec des panneaux solaires sur le toit et à proximité de l'eau, cela rappelait vaguement quelque chose à Lily. 

- C'est la maison à côté du lac artificiel, remarqua-t-elle. 

- Une maison-étudiante.

Les maisons-étudiantes n'existaient que depuis quelques années. En partie financées par l'État, les Universités et les villes, elles étaient uniquement destinées aux universitaires. À un prix abordable si on avait un petit boulot, elles étaient très prisées et presque impossibles à avoir.

- Attends, tu veux dire que...

La jeune femme sentit son souffle se couper sous le choc. Ses organes vitaux s'arrêtèrent de fonctionner, mis à part ses neurones, qui étaient en pleine effervescence.

- Oui, elle est disponible, je me suis renseigné. Si tu veux, on peut y vivre ensemble. Avec deux salaires on pourrait s'en sortir.

La jeune femme ne répondit rien. Était-elle prête ? Étaient-ils prêts pour cela ? Lily n'en avait strictement aucune idée à cet instant précis. Deux minutes plus tôt, ils se disputaient presque. Il l'avait totalement prise au dépourvu.
Depuis quand préparait-il cela ? Cela ne devait pas dater de la veille.

- Hugo, je... Bafouilla-t-elle.

Les yeux du jeune homme sondaient le visage de sa petite amie comme un algorithme, se demandant quelle serait la décision de Lily. Il pensait que sa réponse serait immédiate, cinglante ou non. Hugo comprit alors qu'il était peut-être allé un peu vite en besogne.

- Écoute, t'es pas obligée de répondre tout de suite, lui dit-il. Je sais que c'est un peu... Précipité. Réfléchis, c'est tout ce que je te demande.

Elle hocha la tête, n'en revenant toujours pas.

- En attendant, essayons de passer une bonne soirée, d'accord ?

Lily sembla acquiescer. Ils s'embrassèrent alors enfin, signant la fin de leur dispute. 

- J'y aurais jamais cru, entendirent-ils soudainement. 

Les deux reconnurent tout de suite la voix d'Alex. 

- Cru à quoi ? L'interrogea Lily, agacée qu'on les ait interrompus.

- Votre réconciliation, expliqua-t-il. Je pensais que vous alliez vous entretuer. Franchement, ma copine est trop forte.

Puis il rentra simplement à nouveau dans son appartement en riant, tout en leur déclarant qu'ils n'avaient pas que ça à foutre et qu'il fallait se bouger le cul s'ils ne voulaient pas qu'Emma les étripe.

- Laisse-moi deviner : Emma a tout manigancé ?

Lily sourit.

- Elle t'avait vu arriver par la fenêtre, expliqua-t-elle.

Quelques minutes plus tard, les sept adolescents riaient joyeusement autour de quelques bières.

- Elle s'endort régulièrement sur ses croquis, se plaignit Alex. Alors je dors seul. 

Il prit un air de chien battu et poursuivit par un sourire charmeur. Quant à sa petite amie, elle avait un air effronté.

- Excusez-moi, môsieur je parle de l'aérodynamisme en rêvant  !

Ils rirent de bon cœur.

- Alex a déjà failli tuer le chien du voisin deux fois avec son vélo, surenchérit Emma.