Chapitre 11

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- Puisque je vous dis que c'est vrai ! S'exclama Thomas en riant. La première fois que j'ai essayé de l'embrasser, Lily a reculé, a fait une tête bizarre... Tiens, elle ressemblait beaucoup à celle qu'elle fait maintenant. Bref, elle a fait cette grimace avant de dire "je voulais le faire la première !", puis elle m'a sauté au cou.

L'étudiante en question sentait ses joues virer au rouge. Elle avait envie de frapper Thomas, même si son anecdote restait hilarante pour les autres.

- Je ne te crois absolument pas. Lily ? Notre Lily ? S'esclaffa Samuel.

Il sembla chercher dans le regard de la jeune fille une quelconque forme d'indignation, une preuve du mensonge de Thomas, mais il n'y vit que de la gêne.

- Tu n'as pas dit ça ! S'exclama Amélia, au bord des larmes.

- J'étais jeune, c'était il y a longtemps ! Rétorqua l'adolescente.

- Deux ans et des poussières, dit Thomas d'un air désintéressé. Oui, une éternité.

Emma, qui connaissait cette histoire, ne pouvait s'empêcher de se tenir le ventre. Amélia n'en était pas loin.

- Et après ? Demanda Alex. On veut la suite !

- Ne m'en veut pas, Lily, tu t'es vraiment améliorée, la taquina-t-il. Mais... Tu embrassais comme un pied, au début.

Ce fut au tour d'Alex de perdre contenance. Lily, auparavant rose, devint tomate.
Seul Hugo, autour de la table, semblait moyennement apprécier le moment.
En vérité, il ne saurait trop en expliquer la raison, mais le jeune homme était furax. Quelque chose de faux le titillait chez Thomas.

- Oh excuse-moi, môsieur-je-suis-un-expert-en-la-matière. Tu veux qu'on parle de tes premières prouesses au lit ?

Thomas perdit de sa superbe, ses nouveaux amis rirent de plus belle, on perdit Emma et Amélia dans la bataille. Lily remporta le combat. Même Hugo finit par sourire en coin.

- Stop, on arrête là où je vais finir par faire une crise cardiaque, exigea Amélia.

Hugo sembla un instant soulagé, mais ce fut un moment tellement furtif que personne ne le remarqua. Lily ne fit que l'entre-apercevoir. Troublée, elle effleura son collier. Il était toujours pendu à son cou, évidemment.
Ils n'avaient jamais reparlé de ce qu'il s'était passé, quelques mois plus tôt.

Comme convenu, pensa l'adolescente.

Pourtant, une partie d'elle en avait envie. Cette même partie avait également envie de se lover dans les bras du jeune homme. Elle culpabilisa, Thomas se trouvait juste à côté. Mais la jeune fille ne pouvait s'empêcher d'y penser, à cette impression de calme dans ses bras qu'elle n'avait jamais ressentie ailleurs. Comment Hugo avait-il fait ? Ce sentiment de contrôle devait bien venir de quelque part, non ?

Ces pensées furent très vite balayées par une énième dispute intrafamiliale.
Alex et Amélia étaient comme chien et chat, pourtant rares étaient les moments où ils se trouvaient séparés. Comme chien et chat, l'un ne peut exister sans l'autre, sûrement.
Dans ce groupe, la jeune fille s'y sentait à sa place, et commençait doucement à prendre confiance en elle et aux autres. Définitivement, elle pouvait les appeler ses amis.

- Rassure-moi, Alex, tu as déposé Anastasia à l'école, ce matin ? J'ai reçu un message de sa maîtresse, elle dit qu'elle n'est pas en classe.

- Ana' est un peu jeune pour avoir une maîtresse, non ? Plaisanta son frère.

Samuel leva les yeux au ciel tandis que les autres rirent. Amélia, quant à elle, regardait son frère sévèrement.

- Alex, dis-moi qu'elle se trompe.

À l'amour, à la guerre | TOME 1  : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant