Chapitre 51

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Après avoir retrouvé sa mère et tous ses amis, après une séance d'embrassade qui dura au moins dix minutes et après avoir expliqué leur intervention en détail, Lily s'écroula littéralement de fatigue vers quatre heures du matin. Les autres rirent, tandis qu'Hugo la portait jusqu'à son lit. La jeune femme dormit alors jusqu'au lendemain midi.

- Salut, lui dit Hugo. Bien dormi ?

- Je te mentirais si jamais je répondais oui, dit-elle. 

La jeune fille secoua la tête pour chasser le souvenir de ses derniers cauchemars, qui n'avaient maintenant plus aucun sens. Stalingrad, sous la neige, se faisant ronger par les flammes. Les soldats, au lieu d'être armés de fusils, portaient tous une lance à incendie et une tenue de feu. 

- Je t'ai réveillé ?

- Je te mentirais si jamais je répondais non, répéta le jeune homme. 

- Désolée, dit-elle en souriant timidement.

Il l'embrassa tendrement.

- T'inquiète pas, va. Tiens, mange ça, ajouta-t-il en lui tendant un croissant.

Elle le remercia d'un regard avant de dévorer le croissant en question. 

- Des nouvelles de Londres ?

- Ils commencent déjà à nettoyer les rues. 

- Génial, répondit-elle dans un soulagement. Ça veut dire que l'incendie est définitivement éteint.

- Mais l'Angleterre est en deuil, rétorqua-t-il. Ils viennent de passer la barre des soixante-dix morts. 

Lily soupira. Même quand la crise était passée, il fallait déjà pleurer les morts.
Une crise après l'autre, tel un serpent qui se mord la queue.

- Tu as envie d'en parler ?

- Pas vraiment, souffla-t-elle. En fait, j'ai même envie d'y penser le moins possible.

Le jeune homme lui lança un sourire espiègle. Il avait une idée, et il savait que cela allait lui plaire.

- Alors j'ai quelque chose à te proposer. 

- Vas-y, je t'écoute, lui répondit-elle.

- Ça te dirait qu'on recommence à enquêter, comme au bon vieux temps ? Rien que tous les deux ?

Lily lui sourit jusqu'aux oreilles.

- J'aimerais beaucoup, mais à propos de quoi ?

Son petit ami lui lança un regard malin, et il ne suffit que d'une seconde à la jeune femme pour comprendre où il voulait en venir.

- T'es sérieux ? Tu veux vraiment le retrouver ? Mais c'est génial, Hugo ! S'exclama-t-elle en lui sautant au cou. 

- Alors j'imagine que la réponse est...

- Oui ! Hurla-t-elle littéralement. 

Hugo rit, même si au fond de lui une angoisse persistait. Que feraient-ils si jamais ils le retrouvaient ? Est-ce que le jeune homme irait toquer à la porte de son paternel et dirait quelque chose comme :

Salut papa ! C'est moi, Hugo. Tu sais, ton fils ? Celui que tu n'as pas vu depuis neuf ans. Ça gaze ? Désolé d'avoir cru que t'étais un meurtrier. C'est pas ma faute, hein, maman m'avait rien dit à propos de la fatalité, tout ça. Mais t'inquiète pas, je me suis débrouillé avec Charles.

Il secoua la tête. Ce n'était pas le moment de penser à tout cela alors qu'ils n'avaient même pas commencé à chercher.

Soudain, le Holog de Lily sonna. La jeune femme s'en saisit, et répondit d'un simple geste de la main. 
Elle pensa alors que le sort s'acharnait contre elle quand la jeune fille vit le visage de Sam apparaître sur l'écran holographique. 

À l'amour, à la guerre | TOME 1  : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant