Chapitre 5

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- Je ne fais pas du tout une fixette sur Hugo, merde ! S'exclama Lily, qui commençait vraiment à perdre patience.

Une semaine plus tard, elle avait commencé son enquête sur Hugo. Plus vite cette histoire serait terminée, plus vite elle devrait arrêter de le supporter.

- Alors explique-moi, bon sang ! Cria son petit ami.

Se lisait dans les yeux bruns de son petit ami : de la colère, mais surtout de l'incompréhension. Lily, quant à elle, essayait de ne pas mentir plus que nécessaire.
La jeune fille était tout de même consciente que c'était une mauvaise idée, un cercle vicieux. Un cercle qu'elle ne faisait qu'alimenter, grossir, empirer.
Les cours de l'après-midi ne commençaient que dans une heure et les adolescents la passeraient sûrement à se disputer si personne ne les arrêtait.

Bon, il était probable que la jeune fille se comportait de façon étrange depuis quelques jours. Lily avait insisté auprès de Thomas pour qu'ils passent plus de temps avec leur nouveau groupe d'amis, constitué de quelques-uns de ses nouveaux camarades de classe, que le jeune homme ne connaissait que de vue. Il était aussi probable que l'adolescente attache une attention toute particulière à Hugo, ainsi qu'à chaque mot qui pouvait sortir de sa belle bouche.

Belle bouche ? N'importe quoi, Lily. Vraiment n'importe quoi, pensa-t-elle en se frappant mentalement le front.

Comme les adolescents passaient bien plus de temps tous ensemble, la jeune fille restait constamment sur ses gardes. Le poing serré, Lily se sentait prête à assommer Hugo à tout moment si jamais il lui venait l'idée de dévoiler certains détails troublants de sa vie, le tout en présence de Thomas.
Il fallait avouer que le jeune homme en savait bien plus sur Lily que l'inverse, ce qui était un gros désavantage.

Il sait que je m'entraîne au centre, mais c'est tout. Pas la peine de paniquer, tu ne ferais qu'aggraver ton cas, se rassura-t-elle. Il ne sait rien d'autre.

Et puis, pour son plus grand bonheur, Thomas et Hugo s'entendaient comme chien et chat. Il était alors rarissime qu'ils s'adressent la parole.

Heureusement, Emma et elle se sentaient plutôt bien avec les autres membres du groupe. Samuel, d'un naturel très sérieux et calme, s'était tout de suite attaché à Emma. Ensemble, ils pouvaient enfin parler de leurs passions respectives, comme l'art dans sa globalité, ainsi que les garçons.
Amélia, quant à elle, avait tout de suite pris Lily sous son aile en comprenant que sa nouvelle amie semblait tout aussi sportive qu'elle ( voire plus ). Même si c'était marrant de parler de sport avec deux mecs, quel bonheur de le faire entre filles !
Régulièrement, les deux adolescentes s'amusaient à rappeler aux garçons ce match ridicule qu'ils avaient joué en début d'année. Toutes les deux, elles avaient conclu que ce match avait été une victoire, tandis que les garçons voulaient absolument d'une revanche. Ils estimaient que leur premier et seul but avait été un gigantesque coup de chance, alors que les deux nouvelles amies s'entêtaient à dire l'inverse.

- Je n'ai pas le droit de me faire des amis ? D'autres amis ? Répliqua-t-elle enfin.

Là, Lily savait qu'elle avait touché une corde sensible.
Depuis plusieurs années, plusieurs de ses soi-disant "amis" lui avaient tourné le dos, complètement apeurés par ce qu'elle traversait. Compréhensible, mais lâche, et cela lui avait brisé le cœur.
Seul Thomas, ainsi qu'Emma, ne l'avaient pas laissée tomber, même si ce dernier ignorait encore la source de ses cauchemars.

- Ce n'est pas ça... Tenta-t-il, à court d'arguments.

Haha. Touché, coulé, monsieur Devillier.

- Bien sûr que tu as le droit, seulement...

- Seulement quoi ?

- Pourquoi eux ? Dit-il en indiquant Alex et Hugo d'un signe de tête.

À l'amour, à la guerre | TOME 1  : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant