La Cible de Cupidon

PARTIE 6

- Très bien Monsieur .

Le jeune homme s'en alla dans la direction où Lauren s'était tenue quelques instants plus tôt  , et une fois qu'il eût disparu,  Brandon se chargea de lui servir un autre sermon .

- Mais qu'est ce qui te prend Karl ?
- Rien du tout. J'ai envie de féliciter une chef pour sa recette parfaite est ce mal ?
- Non mais on sait tous les deux que ce n'est pas la seule raison...
- Je ne vois pas de quoi tu parles Brandon. Répondit il calmement
- Très bien ! J'espère au moins que tu sais ce que tu fais...

{...}

- Madame , deux clients souhaitent vous rencontrer.
- Pour quelle raison ? J'espère que tu n'as pas fait de gaffe Augustin ... demanda t-elle inquiète
- Non ne vous en faites pas. Je pense qu'ils ont beaucoup apprécié le menu du jour comme tous les autres clients d'ailleurs.
- Ah je vois ... mais je t'ai dit plusieurs de dire aux clients qui veulent me voir que je ne suis pas disponible mais qu'ils peuvent laisser des messages dans la boîte à suggestion.... tu as encore oublié ?
- Je suis désolé madame ça m'a échappé... je peux retourner leur dire que vous ne ...
- Mais non ça ne se fait pas . Je suis obligée d'y aller,  au moins pour qu'ils aient envie de venir prochainement... bon allez occupe toi de ranger un peu ici s'il te plaît ... Ils sont installés où ?
- A côté de la baie , juste en face du couloir . Je crois que l'un d'entre eux porte des lunettes avec une chemise rose pâle, et l'autre est métis.
- D'accord merci.

Elle réajusta sa tenue puis se lava les mains rapidement  . Elle sortit de la cuisine,  et arbora un sourire qu'elle voulait radieux , malgré la fatigue qui s'était emparée d'elle. Elle avança lentement vers la table que lui avait indiquée Augustin , et plus elle s'en approchait plus elle sentait son coeur s'affoler. Mais pourquoi cet inconnu s'amusait il à soutenir son regard ? Et pourquoi était il si séduisant ? Pourquoi ses yeux la déstabilisaient autant ? Une multitude de questions la prirent d'assaut,  et il lui fallu faire preuve de lucidité pour arriver à destination sans rien laisser transparaître.

- Bonjour messieurs ... j'espère que vous vous plaisez ici ?! Dit-elle en souriant
- Bonjour Madame... en réalité c'est mon ami qui tenait à vous dire quelques mots ... répondit Brandon gêné
- Bonjour ... je tenais simplement à vous féliciter. Le menu du jour était absolument divin ... en tout cas assez pour que je décide de revenir très souvent .
- Vous m'en voyez ravie ... Merci. Déclara t-elle en souriant...
- Merci à vous c'était un régal.
- J'en suis flattée merci beaucoup ... elle se mit à sourire ... bonne journée messieurs et à bientôt j'espère.

Elle se détourna d'eux , essayant de porter au mieux ses jambes jusqu'à l'arrière de la boutique . Elle avait l'impression que ceux-ci  ne supportaient plus le poids de son corps . Jamais elle ne s'était sentie aussi ... déstabilisée , par un inconnu de surcroît. Il fallait qu'elle se ressaisisse,  car il était hors de question de laisser encore une fois son esprit divaguer. 

{...}

Karl n'arrêtait pas de repenser à cette femme dont il ne connaissait même pas le prénom. Elle était comme un mirage,  une illusion fabuleuse que l'esprit imagine et renvoie dans la réalité. Il avait du mal à croire qu'elle était réelle. Tout en elle fascinait , elle était l'incarnation même de la beauté. Il avait pris le temps de l'observer, pendant qu'elle parlait , pendant qu'elle marchait , car ses yeux,  en bons traîtres n'avaient pas pu se montrer indifférents à sa présence. Il avait d'ailleurs eu beaucoup de mal à décrocher son regard de son corps harmonieusement proportionné,  et avait senti les regards que lui lançaient Brandon,  mais il n'en avait que faire , il avait été mordu . Seulement, il savait pertinemment qu'il était impossible d'aller plus loin , il n'était plus capable d'offrir autre chose que du sexe à une femme , il n'avait plus d'amour à donner , il ne vivait que pour son travail,  pour ses filles , et aucune femme ne pouvait lui faire oublier Diana. De plus,  cette dame , après l'échange bref qu'elle leur avait accordé,  ne ressemblait guère à ces femmes vulgaires à l'affût du sexe et de l'argent. Elle semblait sûre d'elle,  indépendante ... différente. Il ne la méritait pas , il en était certain. Si elle n'était pas déjà prise , elle méritait un homme capable de l'aimer , de la chérir et de faire d'elle sa reine. Lui il n'était capable que de conduire les femmes au 7e ciel , il ne pouvait rien offrir de plus que ses coups de reins.