PARTIE 18

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- Madame ... j'ai dit pas de scandale .

Lauren toisa le monsieur et s'introduisit dans le vaste bureau. Elle se tenait tout juste derrière Karl qui jusque là n'avait pas réagi.

- C'est comme ça que vous faites pour avoir autant d'argent ? Vous kidnappez les enfants et vous les vendez ou vous les tuez ... c'est ça ? Vous n'êtes vraiment qu'un misérable... éloigner un si petit garçon de sa famille , juste pour gravir les marches et atteindre les sommets dans cette stupide communauté. Vous n'avez pas honte ? Vous dormez la nuit au moins ?
- Madame ça suffit ... agent Biloa faites la sortir .
- Non ... laissez la exprimer sa colère. Lança Karl imperturbable, les yeux toujours rivés sur la baie .

Il fallut un peu plus d'une minute à Lauren pour comprendre qui était ce mystérieux Monsieur en face d'elle . Cette voix , elle ne la connaissait que trop bien . Elle en avait rêvée quelques fois , et avait secrètement espéré qu'elle s'introduise furtivement dans le creux de son oreille pour y laisser des mots tendres . Cette voix! C'était lui sans nul doute!
Mais comment avait il pu faire ça ? Comment avait il osé ? Était-ce pour cela qu'il devenait régulier au restaurant ? Pour en savoir plus sur elle et son fils ? Était-ce pour cela qu'il voulait se rapprocher d'elle ? Comment avait-il pu ? Et surtout pourquoi lui infligeait-il cela?

Elle sentait de plus en plus une colère sourde gronder en elle . Une fureur qu'elle avait longtemps gardée enfouie ,et qui comme un volcan , se préparait à entrer en éruption.

- Alors c'est vous? Lança t-elle calmement
C'est vous qui m'avez pris mon fils ? C'est pour cela que vous veniez tout le temps au restaurant? Pour étudier votre cible? Qu'est ce que je vous ai fait ? Pourquoi avez-vous...

Karl se retourna enfin , plus séduisant que jamais , le visage grave,  marqué par une expression impassible,  qu'elle avait du mal à déchiffrer.

- Bonjour Lauren ... vous allez bien ? Demanda t-il sans scrupules.

Le timbre vocal qu'il avait utilisé irritait son interlocutrice au plus haut point . Elle fulminait,  et n'avait envie que d'une chose,  lui sauter à la figure .

- Vous n'êtes qu'un ignoble personnage ... répondit- elle irritée
- On me le dit souvent... prenez place je vous prie ... répliqua t-il avec un sourire en coin
- Sans façons! Tout ce que je veux c'est que vous me rendiez mon fils ... qui sait ce que vous avez pu lui faire pendant tout ce temps . Sous vos airs d'homme responsable et honnête vous n'êtes en réalité qu'un renégat qui s'adonne à des pratiques mystiques ... en fait vous me faites pitié.
- Je constate que vous en savez plus sur moi que moi-même. J'aurais aimé continuer de vous écouter mais j'ai une réunion importante ... vous savez Lauren si vous étiez une mère honnête et une femme exemplaire , votre fils ne se serait pas enfui et je n'aurais pas été obligé de le recueillir chez moi ... quoiqu'il en soit , mon chauffeur vous le ramènera d'ici peu.

Sur ces mots , il se détourna d'elle, et se dirigea vers la porte d'entrée où étaient postés le commissaire et ses éléments. Ces derniers avaient assisté à la scène,  impuissants, stupéfaits aussi  , car ils ne pensaient pas que les choses se dérouleraient de cette manière. Ils étaient loin de se douter que Karl et Lauren se connaissaient , et d'ailleurs commençaient à se demander s'il ne s'agissait pas d'une simple dispute de couple.

- Marco ! Appela chaleureusement Karl ... comment vas tu ?
- Je vais bien ... toutes mes excuses je ne savais pas que c'était ta fiancée. Je suppose que vous allez pouvoir régler cette histoire sans trop de difficultés.
- Ma fiancée? Allons Marco ... j'ai beaucoup plus de goût que ce que tu penses vois tu ... les femmes sauvages dans son genre , ne m'ont jamais intéressé .

La Cible de Cupidon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant