Après avoir passé quelques minutes le regard dans le vide, à ne plus penser à rien, trop choquée pour même pleurer, Clarke se relève. Quelque part, ça fait du bien après avoir eu le cerveau en surchauffe pendant presque une demi-heure. Ça ne fait que si peu de temps qu'elle est réveillée dans cette vie cauchemardesque ? Elle baisse les yeux sur le portable qu'elle tient toujours dans la main, 8h28.
Et maintenant, que faire ? D'après ce que Finn a dit, elle est sensée aller à l'hôpital. Il a parlé de sa mère également. Sa mère à l'hôpital, ça, ça parait logique. Mais pourquoi elle devrait aller là-bas ? Un rendez-vous avec sa mère ? Un rendez-vous avec un autre médecin ? Peut-être qu'elle est malade. Peut-être que c'est pour ça qu'elle doit aller à l'hôpital, et qu'elle ne se souvient de rien. Ou alors, elle est dans une dimension parallèle. Finalement, c'est l'explication la plus plausible. Après tous les films, séries et livres qu'elle a pu lire sur la science-fiction, son esprit n'a pas trop de difficultés à admettre quelque chose d'aussi...incroyable.
Une réalité alternée où elle est sensée se marier avec ce « Finn ». Elle n'a rien contre lui, il a l'air de quelqu'un de tout à fait convenable. Mais honnêtement, il ne tiens pas la comparaison à côté de Lexa. Personne ne tiendrait la comparaison. Un sourire se dessine malgré elle au coin de ses lèvres quand elle se remémore la première fois qu'elle a vue, et entendu parler de Lexa Wood.
*** 15 Novembre 2007
Ce n'est jamais facile d'être la nouvelle...mais arriver dans un nouveau lycée, en première, deux mois à peine après la rentrée, c'est pire que tout. Clarke se tiens à l'écart, assise sur l'escalier, observant le hall où se pressent les élèves, car la pluie n'arrête pas de tomber depuis ce matin.
Deux bancs en rond se trouvent en contrebas de la dizaine de marches qui mènent aux portes d'entrées. Formant deux ilots principaux où se regroupent les élèves. Malgré la grande verrière qui remplace le plafond, il fait relativement sombre. La grisaille du ciel ne permettant pas à assez de lumière de rentrer, pour éclairer correctement l'espace.
Elle observe les groupes qui grossissent depuis que la sonnerie a retenti. C'est la pause du matin, et elle n'a eu que deux heures de cours de maths pour appréhender ce nouvel environnement. D'après ce qu'elle a pu observer dans son ancien lycée, celui d'avant, et même dans les trois collèges où elle est allée. C'est toujours la même chose.
Elle repère immédiatement le groupe des « populaires », ceux qui sont à la mode. Ceux que tout le monde regarde dans l'espoir d'attirer leur attention, de ne pas être invisible, sans réaliser que c'est peine perdu. Ils parlent forts, rient forts, et se tiennent debout, au milieu du cirque que crée l'enchevêtrement des élèves à chaque fois que les cours s'arrêtent.
Sur les bancs, sagement assis, il y a quelques groupes tranquilles d'individus plutôt banals. Ceux-là ne demandent rien à personne et ne font pas de vagues. Vivant leur scolarité dans la plus grande indifférence. Attendant tranquillement de passer leur bac, pour pouvoir enfin commencer à vivre pleinement, et se démarquer des autres.
Et puis enfin, et Clarke a le don pour les repérer au premier coup d'œil, les marginaux. C'est eux qui sont les plus intéressants. Eux au moins, ont de la personnalité. Des idées. Aussi farfelues soient-elles. Cette fille d'ailleurs, adossée à la porte coupe-feu qui marque le début d'une des cinq ailes du lycée. Avec sa queue de cheval, sa veste en cuir rouge sur le dos, et une attelle sur la jambe gauche, elle semble d'emblée dégager une force incroyable et un caractère de rebelle bien trempé. Le plus étrange, c'est qu'elle accompagne une petite brune à l'air maussade, au maquillage gothique un peu exagéré. Jamais Clarke ne les aurait collés ensemble ces deux-là. Pourtant, elles sont dans sa classe, et semblent plutôt complices.
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Dreamcatcher
RomanceElle se réveilla dans un lit qui n'était pas le sien, aux côtés d'un homme qu'elle ne connaissait pas. Comment sa vie avait pu changer à ce point en une seule nuit? Et si les choses n'étaient pas ce qu'elles étaient sensés être ?