Chapitre 3

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Au bout de quelques minutes d'égarement, son estomac cesse de faire des vagues, et Clarke arrive à se reprendre. Suffisamment du moins, pour mettre son plan à exécution. Il est toujours question d'aller voir sa mère. Ne serait-ce que pour tenter de comprendre ce qui lui arrive exactement.

Son esprit lutte contre la compréhension de sa situation. Il faut qu'elle trouve une solution. Une solution pour quoi ? Remonter dans le temps ? Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour avoir une Delorean, la montre temporelle de Negi, n'importe quoi !

Elle se rue dans le métro. Elle n'y connait rien, et pourtant, c'est presque machinalement qu'elle se retrouve dans la rame en direction de l'hôpital. Une fois- là, elle entre en trombe aux urgences et deux médecins se précipitent vers elle car elle n'a pas l'air dans son assiette. Clarke est blanche comme un linge, et elle réalise qu'elle a pleuré. Un effort considérable lui permet de reprendre un peu consistance, et demander poliment après Abby Griffin.

Quand ils réalisent qu'elle est la fille de la chef du service de chirurgie (ce que Clarke découvre en même temps), ils l'accompagnent dans une salle de repos, en lui proposant d'attendre ici.

De nouveau seule, la jeune fille s'allonge sur une couchette et contemple le plafond fade et semblable à tous les plafonds d'hôpitaux. Elle déteste les hôpitaux. Ça doit remonter à la mort de son père. Elle y a passé beaucoup trop de temps. Et même si elle a des souvenirs heureux des derniers moments passés avec lui, elle n'a jamais pu se sentir à l'aise dans un tel lieu après sa mort.

Elle ferme les yeux très fort, tentant d'éloigner les souvenirs douloureux qui menacent de refaire surface. Et se concentre de nouveau sur son problème actuel. Qu'était-elle sensé faire ce matin à l'hôpital ? Finn a dit qu'elle allait être en retard.

Ses yeux se baladent sur les habits qu'elle porte. Ça aussi c'est étrange. Dans son placard ce matin, aucun de ses vêtements préférés. Il s'en passe des choses en cinq ans, la preuve, mais on ne change pas toute sa garde-robe. D'ailleurs ce n'est pas le cas, car elle a bien retrouvé des affaires à elle. Enfin, des affaires d'avant. Juste les affaires qu'elle trouvait trop guindées, trop coloré, trop...qui ne lui ressemblais pas tout simplement.

Elle prend de nouveau son portable, et fait défilé les contacts. Les noms se succèdent, mais elle n'en reconnait aucun. Pas de Raven, pas d'Octavia, ni de Lexa. Aucune trace des personnes les plus importantes de sa vie, mais aucunes connaissances de « sa vie d'avant » non plus. Peut-on vraiment faire table rase de sa vie en cinq ans ? Au final, le seul numéro qu'elle reconnait est celui de sa mère. Sa seule famille.

Enfin, la seule qui lui est lié par le sang.

La porte s'ouvre brusquement, surprenant Clarke qui se redresse en vitesse sur la couchette. Abby Griffin fait son entrée, l'air passablement contrarié.

- Clarke ! Mais enfin, ça fait au moins deux heures que je t'attends ! Et là on me bipe pour me dire que tu me cherches et que tu es arrivée par les urgences ? Pourquoi tu n'es pas au bureau ?

Du Abby tout craché...elle l'attend depuis deux heures, mais pas un seul appel en absence. Elle arrive par les urgences, mais pas de « comment vas-tu ? ». Et bon sang c'est quoi cette histoire de bureau ?

- MAMAN ! Coupe-t-elle avant qu'Abby ne se lance dans de plus amples réprimandes.

A priori, Abby n'a pas l'habitude qu'elle utilise ce ton avec elle, car elle s'arrête immédiatement de gesticuler pour se concentrer sur sa fille. Pourtant, Clarke ne se gêne pas dès qu'il s'agit de lui rentrer dedans. Sa mère ne devrait pas paraitre aussi surprise. Incohérence numéro...elle ne compte plus, mais définitivement, quelque chose ne tourne pas rond.

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