Chapitre 4

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Après une petite demi-heure pendant laquelle Clarke pose mille questions à Abby, il s'avère qu'au final, sa mère n'en sait pas beaucoup plus qu'elle. En résumé, peu de temps après avoir emménagé avec Lexa, elle l'a quittée. N'étant pas très proche de Clarke à l'époque, Abby n'a jamais eu d'explication de la part de sa fille sur cette rupture. Pensant que le fait de vivre ensemble avait tout fait capoter, elle n'avait pas cherché plus loin. Surtout, que sa mère n'avait jamais été la plus grande fan de Lexa.

Clarke était repartie vivre à Lyon, car Raven s'y trouvait, et avait vivoté en se trouvant des petits boulots sans qualification particulière. Au bout d'un moment, elle avait rencontré ce Finn et avait construit une relation sérieuse avec lui. Quand il s'était trouvé un bon job à Paris, elle l'avait suivi, ne laissant pas grand-chose derrière elle.

Aujourd'hui, sur le point de se marier, elle suit une formation de secrétaire médicale. D'où le job (qui est plus un stage en fait), que sa mère lui a trouvé dans l'hôpital où elle travaille.

Complétement abasourdie, Clarke n'en crois pas ses oreilles. Elle s'était tellement attendue à quelque chose d'extraordinaire pour éclaircir cette situation, quelque chose d'énorme, de spectaculaire ! Pas une histoire aussi navrante de banalité.

- Et c'est tout ? J'ai quitté Lexa pour...ça ?! Fait-elle en accompagnant ses paroles d'un vaste geste de la main qui désigne l'hôpital, et plus largement, sa vie actuelle.

Abby, dans une tentative de calmer Clarke qui commence à s'énerver, pose une main sur celle de sa fille et prend une voix douce pour lui parler.

- Ma chérie, visiblement ça ne fonctionnait pas avec Lexa, sinon pourquoi l'aurais-tu quittée ?

Aussi loin que ses souvenirs remontent, ça a toujours fonctionné avec Lexa. Bien sûr il y avait des jours plus difficiles que d'autres, mais elle ne voyait pas l'ombre d'un début d'explication sur cette rupture. Supportant difficilement le contact de sa mère, elle retire sa main un peu brusquement.

- Je dois la voir. Affirme-t-elle avant de se lever.

La main revient fermement sur son bras pour la retenir gentiment.

- Avant toute chose, tu dois voir le docteur.

Clarke a envie de se dégager de nouveau. De partir en courant. Loin de sa mère, de cet hôpital qui lui rappelle trop de mauvais souvenirs. Mais une petite voix la fait se rassoir et écouter patiemment. Une petite voix, qui lui manque cruellement depuis des heures. Lexa voudrait qu'elle s'assure d'abord qu'elle n'est pas en danger. Qu'elle va bien. La santé avant tout. Et c'est pour elle, et uniquement pour elle, qu'elle se retient de partir en courant pour la retrouver.

Ce médecin ne sert à rien. Il n'a rien trouvé. PIRE ! Il dit que le cerveau de Clarke est parfaitement normal, qu'il n'y a aucune lésion et donc qu'il est impossible que l'amnésie soit due à un choc ou quelque chose comme ça. En gros, il lui a dit qu'elle fabulait, qu'elle était folle, zinzin, timbrée. Bien entendu, il n'a pas utilisé ces termes exacts, c'est un médecin tout de même. Mais la façon condescendante qu'il a eu de dire que le mariage devait lui peser sur la conscience et que son esprit inventait n'importe quoi pour s'échapper...c'était tout comme. Bref, il est nul.

Abby ne peut rien faire pour la retenir plus longtemps, elle retourne donc en métro directement à son appartement (dont elle a pris soin de noter l'adresse avant de partir). Il ne lui reste plus qu'à trouver une voiture, charger quelques provisions, et prendre la route, direction, le dernier endroit où elle se souvient avoir vu Lexa. Annecy.

Bien entendu, la journée est passée à une vitesse folle, et elle ne réalise pas qu'il est plus de dix-huit heures quand elle rentre. C'est donc dans le plus grand étonnement qu'elle entend la porte d'entrée s'ouvrir, et Finn crier joyeusement :

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