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"I wanna make you happy, I wanna make you feel alive."

Jeudi 1er janvier 2015 - Brighton

Zayn baissa le regard, pour la première fois depuis le début de la soirée.

- Ellie, soupira le brun en faisant glisser sa main le long du bras de la jeune femme. Ses doigts chauds caressèrent affectueusement l'intérieur de son poignet. Je... Je ne veux pas te faire mal.
- J'ai déjà mal, Zayn. Je n'ai jamais eu aussi mal de ma vie, répliqua faiblement Ellie en chassant les cheveux qui lui tombaient dans yeux de sa main libre.

Ses prunelles fatiguées croisèrent les iris caramel de Zayn, qui brillaient d'un éclat qu'elle n'arrivait pas à déterminer. Elle sentit ses doigts s'entrecroiser aux siens, avant qu'il ne porte délicatement leurs mains emmêlées à son visage. Il déposa une myriade de baisers sur le dos de sa main, sans la quitter du regard, ses actions délicates déclenchant une série de frissons à la surface de l'épiderme de la jeune femme.

- D'accord, céda Zayn. Au début du mois d'octobre...

Lundi 13 octobre 2014 - Brighton

Ellie se recroquevilla un peu plus sur elle-même lorsqu'elle entendit la sonnette de l'entrée retentir dans toute la maison. Elle s'emmitoufla un peu plus dans sa couette lorsqu'elle entendit trois petits coups contre sa porte.

- Mon poussin ?

La voix douce de sa mère lui parvint aux oreilles. La jeune blonde se retourna sur le flanc, de sorte à observer Norah qui avait passé sa tête dans l'encadrement de la porte. La mère de famille se faufila dans la chambre, avant de s'agenouiller au chevet de sa fille. Ellie ferma les paupières lorsqu'elle sentit la main fraiche de sa mère sur son front.

- Je vais déposer Camille au collège, et je pars travailler. Je suis en huit heures aujourd'hui, alors je ne serais à la maison qu'à 20h... Mais si tu veux que je reste, je peux toujours appeler ma collègue pour me remplacer...
- Hors de question, répondit Ellie d'une voix gutturale, avant de s'éclaircir la gorge. Maman... Ça va. Je te promets.
- Je peux passer très vite à midi si tu veux...
- Non maman. Ça va aller, souffla Ellie en se redressant en position assise, le dos contre sa tête de lit.
- Papa m'a dit qu'il t'appellerait toutes les heures du cabinet. J'essaie de t'appeler aussi dès que je peux, d'accord ?

Norah embrassa sa fille sur le front une dernière fois, avant de lui lancer un regard rempli d'empathie, et de quitter la chambre. Ellie se réinstalla sous ses couvertures, allongée sur le côté, sa couette chaude remontée jusqu'au cou. Elle sentait le manque de sommeil commencer à peser lourdement sur ses paupières. Cela faisait presque trois jours qu'elle n'avait pas fermé l'œil, et l'épuisement se faisait ressentir. Alors qu'Ellie sentait enfin les bras de Morphée s'enrouler avec délicatesse autour d'elle, le bruit de la porte de sa chambre qui s'ouvrait puis se refermait la ramena à la réalité. La jeune femme souleva difficilement les paupières, qui semblaient porter tout le poids du monde, puis s'immobilisa en reconnaissant la personne qui s'était appuyée contre la porte, le visage marqué par l'inquiétude. Ses prunelles azurées sondaient intensément son visage, comme si elle portait un virus, une maladie incurable et qu'il s'attendait à ce qu'elle en déclare les symptômes devant lui. Ellie sentit un jet de colère acide lui brûler l'estomac.

- Qu'est-ce que tu fais là Niall ? Demanda-t-elle froidement en se redressant en position assise dans son lit.
- ... Camille m'a laissé entrer et ta maman semblait penser que c'était une bonne idée que je sois là ? Tenta-t-il, l'air incertain, en triturant ses doigts.
- Je me fiche de ce que ma mère pense. Tu peux rentrer chez toi, je n'ai pas besoin d'hypocrites avec moi ici. Répliqua-t-elle méchamment sans quitter son regard.
- Ellie, s'il te plait... Supplia-t-il en passant une main dans ses mèches blondes déjà ébouriffées par le vent.
- Non, tu t'en vas, tout de suite.
- J'ai pris le premier avion d'Irlande exprès pour venir te voir El'. Liam m'a appelé en catastrophe vendredi soir, et je n'arrivais pas à te joindre alors... Je suis venu le plus vite.
- Fallait pas te donner cette peine.
- C'est ce que les meilleurs amis font.

ErasedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant